La session d’automne des Chambres fédérales s’est achevée le vendredi 27 septembre 2024 avec les votes finaux.
L'ACS prend note de la volonté du Parlement de suspendre toute réforme majeure du service postal universel tant que le Conseil fédéral n’aura pas présenté les bases de sa révision législative. L'ACS continuera à s'investir activement dans ce processus parlementaire. La Poste doit pouvoir continuer à exercer son mandat de service public universel de manière autonome à l'avenir également. Cela rend inévitable une évolution du mandat. Cependant, une modernisation ne doit pas se faire au détriment d'un approvisionnement de base de qualité et accessible à toutes les régions et à leur population.
L'ACS se réjouit de l’adoption par les deux Chambres de l’initiative déposée par Madame Estelle Revaz (PS/GE), visant à prolonger la Plateforme nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Les Chambres fédérales ont également soutenu la prolongation des contributions fédérales pour l'accueil extrafamilial jusqu’en 2026. Cette session a ainsi permis l’adoption de plusieurs mesures importantes pour les communes, et ce malgré la situation financière tendue au niveau fédéral. Cependant, cette situation a également des répercussions sur d'autres secteurs, comme en témoigne le rejet de l'extension du crédit pour la revitalisation des eaux, qui entraînera l'abandon de certains projets.
Nous vous invitons à consulter les résultats des débats sur onze objets particulièrement pertinents pour les communes.
Fin mai, la Poste a annoncé qu'elle réduirait encore le nombre de ses agences exploitées directement, passant d'environ 800 à 600 agences d'ici 2028. Le 14 juin, le Conseil fédéral a défini l'orientation d'un projet de consultation pour la révision de l'ordonnance postale : l'approvisionnement de base en services postaux et de paiement doit être élargi par des offres numériques et mis sur une base financièrement viable. Pour le Conseil national, cela va trop vite. Il souhaite ralentir la transformation de la Poste et a adopté, lors de la première semaine de session le 10 septembre, une motion de sa commission des transports avec un vote clair de 113 voix contre 60 (18 abstentions). Cette motion demande au Conseil fédéral de s'attaquer rapidement à la révision de la législation postale et de clarifier le mandat d'approvisionnement de base de la Poste au niveau législatif, avant que d'autres étapes de réduction ne soient entreprises. Jusqu'à l'achèvement de la révision de la loi postale, il ne doit pas y avoir d'adaptations de l'ordonnance postale (24.3816).
Position ACS: Du point de vue de l'ACS, une discussion politique de fond sur l'avenir du service postal universel doit avoir lieu rapidement, en incluant le niveau communal. La décision du Conseil national est légitime. Cela permet au Parlement d'examiner quelles exigences doivent être réglementées au niveau législatif et quelles autres au niveau de l'ordonnance. La Poste doit pouvoir continuer à exercer son mandat de service public universel de manière autonome à l'avenir également. Cela rend inévitable une évolution du mandat. Cependant, une modernisation ne doit pas se faire au détriment d'un approvisionnement de base de qualité et accessible à toutes les régions et à leur population.
Après le Conseil des États, le Conseil national s'est penché durant la session d'automne, en tant que deuxième chambre, sur le nouveau message culturel de la Confédération pour les années 2025-2028 (24.027) et a approuvé les douze actes législatifs à une exception près : le Conseil des Etats a rejeté l'ancrage. Ce message comprend un total de douze actes législatifs et constitue la base, entre autres, pour les aides financières de l'Office fédéral de la culture (OFC), la promotion du cinéma par la Confédération, le soutien au Musée national suisse ainsi qu'à la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia. Tout comme le Conseil des États, le Conseil national refuse également d'ancrer légalement une « haute culture du bâti » dans la loi sur la protection de la nature et du patrimoine, réglant ainsi cette question. Le Conseil national n'a pas traité une modification de la loi sur la Bibliothèque nationale, qui vise à permettre à celle-ci de remplir son mandat de collecte et de diffusion également dans le domaine numérique. La commission WBK-N se penche encore sur ce sujet.
Dans le cadre de la procédure de conciliation, les deux chambres se sont mises d'accord sur les contributions de la Confédération pour la promotion culturelle. La Fondation Pro Helvetia devrait recevoir un total de 186,9 millions de francs.
Position ACS: L’Association des Communes Suisses se félicite que le Parlement ait finalisé le message culturel et qu'un accord ait été trouvé concernant les contributions culturelles pour la période 2025-2028.
La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) a décidé, lors de sa séance de juin, de renvoyer au Conseil fédéral le projet de modification de la loi sur la géoinformation (23.060) pour un réexamen approfondi. Les modifications proposées par le Conseil fédéral visent à créer une base légale permettant une meilleure planification de l’utilisation du sous-sol, en imposant aux détenteurs de données géologiques l’obligation de les mettre à disposition des cantons et de la Confédération lorsque ces données sont nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches respectives.
La commission soutient en principe l’objectif d’harmonisation de la transmission des données, mais estime que le projet doit être remanié et complété. Lors de la session d’automne, le Conseil national a décidé, par 147 voix contre 41, de renvoyer le projet de géoinformation au gouvernement, en demandant à celui-ci de le revoir pour améliorer la planification de l’utilisation du sous-sol.
Position ACS: La planification de l’utilisation du sous-sol est indispensable face à la multiplication des conflits d’usage entre la protection du climat, la sécurité énergétique et l’exploitation des infrastructures. L’accès aux données géologiques, basé sur des conditions-cadres claires, permet de fournir aux communes, aux cantons et à la Confédération des informations géologiques détenues par des acteurs privés, utiles à la planification de l’aménagement du sous-sol. L'ACS soutient cette démarche, car elle favorise une planification efficiente du sous-sol tout en améliorant la sécurité de planification pour les autorités cantonales et communales.
Le projet implique que les communes mettent gratuitement à disposition les données dont elles disposent. L’ACS demande en contrepartie que les communes puissent également accéder gratuitement à toutes les géodonnées nécessaires à la planification, au même titre que les cantons et la Confédération.
Les deux motions de même teneur 23.4450 et 23.4454, intitulées « Lutter contre la pauvreté en reconduisant le programme de prévention et en adoptant une stratégie nationale », chargent le Conseil fédéral de reconduire jusqu’en 2030 au moins le programme national de prévention et de lutte contre la pauvreté, qui arrive à échéance en 2024, et d’adopter une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Le Conseil national a déjà adopté la motion au printemps ; la commission du Conseil des Etats CSEC-E propose d'adopter la stratégie nationale et de rejeter la prolongation du programme qui arrive à échéance. Après le Conseil national, le Conseil des États a également adopté, le 26 septembre, l’intervention d’Estelle Revaz (PS/GE). Le Conseil fédéral est désormais chargé de présenter aux Chambres un projet de mise en œuvre.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement. Le programme de lutte contre la pauvreté, qui devait arriver à échéance en 2024, sera ainsi prolongé, avec des moyens suffisants alloués à la plateforme et au monitoring jusqu’en 2030. Par la suite, ce programme laissera place à une stratégie nationale. La reconduction de la plateforme contre la pauvreté lui permettra de continuer à jouer un rôle crucial en tant qu’instance d’échange et de coordination au niveau national, tout en garantissant le cadre nécessaire pour le monitoring sur l’évolution de la pauvreté.
Le programme de soutien de la Confédération pour l'encouragement de l'accueil extrafamilial pour enfants est prolongé jusqu'à fin 2026 (23.478). Le Conseil des Etats avait déjà accepté une prolongation en juin 2024. Sa commission compétente a mis en consultation début mars sa propre proposition de réglementation définitive. En août, elle a pris connaissance des résultats de la consultation sur son modèle d'allocation de garde d'enfant pour la mise en œuvre de l'objet 21.403 « Remplacer le financement de départ par une solution adaptée aux réalités actuelles ». Elle a transmis de nouveaux mandats à l'administration afin de poursuivre la consultation sur le projet au cours du prochain trimestre. Lors de la session d’automne, le Conseil national, en tant que deuxième conseil, a également approuvé la prolongation des aides financières pour l’accueil extrafamilial. En vote final, le Conseil des Etats a accepté le projet avec 29 voix pour, 12 contre et une abstention.
Position ACS: L'ACS se réjouit du soutien du parlement permettant une prolongation du programme de soutien afin de garantir le financement jusqu'en 2026.
L’initiative cantonale 22.312 « Accélérer les procédures pour atteindre le tournant énergétique » demandait au Parlement fédéral qu'il crée les bases légales fédérales nécessaires pour accélérer fortement les procédures d'autorisation pour la production d'énergies renouvelables. Selon le canton du Valais, il est nécessaire de simplifier les procédures et processus administratifs et de les accélérer fortement pour la construction des infrastructures d’énergies renouvelables afin d’atteindre le tournant énergétique.
L’initiative cantonale soulignait par ailleurs que lors de la pesée d'intérêts entre la production d'énergie et la protection de l'environnement, la production d'énergie devrait en outre avoir la priorité en cas de doute, et que des critères d'évaluation légaux plus clairs devrait être établis. Le 24 septembre dernier, le Conseil national a refusé de donner suite à cette initiative cantonale.
Position ACS: L’ACS est globalement favorable à une accélération et une simplification des procédures pour les projets de développement des énergies renouvelables, mais elle s’engage clairement et fermement en faveur de l’implication des communes dans le cadre de tels projets. En effet, les communes d’implantation doivent pouvoir donner leur accord, y compris dans le cadre de procédures accélérées. L’ACS se réjouit que les débats se poursuivent dans le cadre de l’objet du Conseil fédéral 23.051 « projet de loi pour l’accélération des procédures ».
Le 29 février 2024, le Conseil national avait décidé de renvoyer au Conseil fédéral le projet de loi sur le service national des adresses (23.039). Par 9 voix contre 4, la commission des institutions politiques du Conseil des Etats (CIP-E) propose à son conseil de ne pas se rallier à cette décision. Avant de prendre sa décision, la commission a auditionné des spécialistes en droit constitutionnel et une délégation de la Conférence des gouvernements cantonaux.
Ces auditions ont montré d’une part que la constitutionnalité du projet est soutenable et qu’il est possible de lever encore certaines ambiguïtés en procédant à des modifications ciblées de certaines dispositions. D’autre part, il apparaît que les cantons souhaitent que le projet soit mis en œuvre rapidement, car ils estiment qu’il s’agit d’un projet important dans le domaine de la numérisation de l’administration. Lors de la session d’automne le Conseil des Etats a confirmé le besoin pour la Suisse de se doter d’un registre national des adresses de ses habitants en refusant, par 31 voix contre 11, de renvoyer le projet au Conseil fédéral.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Conseil des Etats d'aller de l'avant dans la mise en place d'une loi sur le système national de consultation des adresses des personnes physiques. Elle soutient le projet en tant qu'étape importante vers une administration numérique, mais a émis plusieurs réserves quant à la mise en œuvre (fiche d'information).
La loi sur le service national des adresses doit permettre aux autorités et aux tiers mandatés par la loi de consulter plus rapidement les données d'adresse de la population résidente afin d'accomplir leurs tâches légales. Le temps consacré à la recherche d'adresses et de domiciles pourrait être réduit, la comparaison des données d'adresse à l'échelle de la Suisse simplifiée et les processus administratifs des pouvoirs publics menés de manière plus efficace. Cela va également dans le sens d'un service à la population.
Le Service national des adresses n'est pas un registre, mais un service qui reproduit les données des services des habitants sans les modifier. La maîtrise, le traitement et les corrections des données restent, comme auparavant, du ressort des services des habitants des communes et des cantons. En outre, Mathias Zopfi (Vert-e-s/GL et président de l’Association des Communes Suisses) a déclaré, au nom de la commission, que les spécialistes du droit constitutionnel et les cantons ont démontré que le projet respecte la constitutionnalité.
La commission de l’économie et des redevances a recommandé à son conseil d’approuver l’initiative populaire « Pour une imposition individuelle indépendante de l’état civil (initiative pour des impôts équitables) » (24.026) en juin dernier. En amont, la commission a auditionné des représentants des cantons, des communes et des villes.
La majorité de la CER-N considère le projet du Conseil fédéral comme un modèle d'imposition individuelle globalement bien équilibré. Le projet vise à supprimer la pénalisation du mariage et à créer des incitations à l'augmentation de l'activité lucrative du « deuxième salaire » au sein d’un couple. Une minorité souhaite maintenir la conception du mariage comme une communauté économique et craint que la mise en œuvre ne soit trop complexe. En ce qui concerne l'aménagement concret du projet, la commission a reçu trois propositions globales. La commission s'est finalement prononcée contre ces options et en faveur de la proposition du Conseil fédéral. Les trois propositions ont été déposées en tant que propositions minoritaires.
Lors du vote sur l'ensemble en août, la commission s'est prononcée aussi bien pour l'acceptation de l'initiative populaire que pour le contre-projet indirect à l'imposition individuelle de son conseil. Les débats intenses ont abouti au soutien par le Conseil national de l'imposition individuelle. Le Conseil national a approuvé, par 98 voix contre 93, le projet du Conseil fédéral visant à supprimer la pénalisation fiscale du mariage.
Position ACS: L'ACS soutient les efforts visant à supprimer la pénalisation du mariage et la discrimination fiscale des couples mariés qui en découle. Parallèlement, lors de l'audition devant la CER-N, l'ACS a expliqué en détail que ce changement fondamental de paradigme entraînerait des conséquences importantes et impossibles à évaluer pour le niveau communal (perte de recettes fiscales, important surcroît de travail au niveau de l'organisation, de la technique et du personnel).
Ce projet débouchera sur des réformes fiscales dans les 26 cantons. Une entrée en vigueur ne pourra toutefois pas avoir lieu simultanément dans tous les cantons. Pour l'ACS, il est essentiel que le projet puisse être mis en œuvre dans des conditions administratives acceptables pour les communes. Les cantons et les communes doivent disposer d'un horizon de mise en œuvre d'au moins 10 ans. En outre, l'imposition individuelle ne doit pas conduire à une désolidarisation de la société dans quelque domaine que ce soit.
Le Conseil national s’est penché les 10 et 17 septembre sur la question des enveloppes budgétaires allouées aux différents domaines de l’environnement pour la période 2025-2028 (23.081). C’est l’argument de l’état des finances fédérales qui a emporté la majorité. Pour rappel, ces crédits couvrent une large palette de thématiques environnementales qui touchent directement aux compétences communales telles que la protection contre les dangers naturels, la nature et le paysage, la protection contre les crues, la revitalisation des eaux, la protection contre le bruit ou encore les stations d’épuration des eaux usées.
Lors de la session d’été, le Conseil des Etats a demandé davantage de moyens financiers notamment pour la protection des forêts. Durant l’été, la commission compétente du national (CEATE-N) s’est ralliée au Conseil des Etats demandant l’augmentation du crédit « forêt ». Une minorité de la commission souhaite augmenter les crédits alloués à la revitalisation des eaux (+ 30 millions, soit 176 millions). Lors de la session d'automne, la position de la minorité demandant davantage de moyens pour la revitalisation des eaux n'a pas été soutenue par les Chambres.
Position ACS: Ces décisions auront un impact direct sur les possibilités de mise en œuvre au niveau communal en matière de revitalisation des eaux, car les ressources disponibles au niveau cantonal et communal pour réaliser les projets prévus seront vraisemblablement insuffisantes. Certains projets sont en planification depuis une décennie et pourraient ne pas être réalisés par manque de budget. Cela créera obligatoirement un goulet d’étranglement étant donné le nombre de projets déjà planifiés ou en cours de planification.
Dans certains cantons, les communes supportent une partie conséquente des coûts relatifs aux projets de revitalisation. Si la Confédération n’augmente pas sa participation dans le domaine « revitalisation des eaux », les communes devront choisir entre une augmentation de leur part, ou le renoncement de certains projets. Ce report entraînera des conséquences importantes pour les communes qui devront pour certaines, repasser devant leur législatif pour demander un crédit supplémentaire.
Le projet de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) vise à créer les bases d’un changement complet de système en matière de valeur locative : il prévoit que, dans la mesure où la valeur locative n’est pas imposée, les cantons ou les communes puissent prélever un impôt immobilier plus élevé sur les résidences secondaires à usage personnel. L'objectif étant de compenser les pertes de recettes pour les cantons de montagne et les cantons touristiques.
La CER-N propose donc de créer une base constitutionnelle permettant aux cantons et aux communes concernés d’imposer les résidences secondaires de manière à compenser en grande partie la diminution de leurs recettes qui découleraient du changement de système en matière d’imposition de la valeur locative. Le 25 septembre, l’ensemble des conseiller nationaux moins trois abstentions ont accepté le projet tel que proposé par sa commission de l’économie et des redevances.
Position ACS: L’ACS reste critique par rapport au projet d’introduction d’un impôt réel sur les résidences secondaires de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) et continue à rejette ce dernier. Bien qu’il vise à compenser les pertes fiscales qui découleraient vraisemblablement du changement de système complet en matière d’imposition de la valeur locative (17.400 Imposition de logement. Changement de système), ce projet suscite de nouvelles incertitudes importantes.
En effet, il n'apporte pas de garantie quant à la compensation des pertes fiscales liées à l’abolition de la valeur locative. Il engendrerait un surcroît de travail administratif pour les autorités chargées de délimiter l’utilisation des résidences secondaires et de différencier les résidences principales et secondaires. L'introduction de l'impôt sur les résidences secondaires proposé par la CER-CN dépend en outre de la suppression de l’imposition sur la valeur locative et nécessite donc une décision du Parlement qui n'est pas encore prise.
Dans le cadre des débats parlementaires concernant un changement de système, l’ACS s’est montrée globalement critique quant à la suppression de l’imposition de la valeur locative, qui impliquerait pour les cantons et les communes de devoir faire face à des pertes fiscales conséquentes. En ce sens, l’ACS continuera à recommander le maintien de l’imposition de la valeur locative pour les résidences secondaires lors des futurs débats au Conseil des Etats. Ce maintien se ferait à moindre coûts pour les cantons et les communes en comparaison de l’introduction d’un impôt sur les résidences secondaires.
Les Chambres fédérales se sont enfin mises d’accord sur la révision de la loi sur la protection de l’environnement. Lundi, le National s’est rallié au compromis plutôt souple du Conseil des Etats sur le bruit toléré dans les nouveaux logements.
Le projet du Conseil fédéral (22.085) prévoit une meilleure coordination entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation et veut encourager l'assainissement des sites pollués.
Lors de la session d'été, le Conseil des Etats a consolidé sa position : il veut continuer à encourager plus fortement que le Conseil national la construction de logements dans les zones où le bruit est excessif. En outre, le Conseil des Etats a décidé de supprimer la disposition inscrite dans la loi par le Conseil national concernant les réductions de vitesse liées au bruit (art. 16 al. 3bis). Les deux conseils se sont en revanche mis d'accord sur la question de savoir si les cantons doivent pouvoir, sous certaines conditions, soutenir financièrement les propriétaires de places de jeux privées et de jardins privés lors de leur assainissement. Le Conseil des Etats s'est prononcé, comme la chambre basse, pour que les cantons puissent payer.
Position ACS: L'ACS salue le compromis parlementaire visant à prendre davantage en compte les mesures d'aménagement du territoire lors de la pesée des intérêts entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation vers l'intérieur notamment pour faire face à la pénurie de logement. Un assouplissement respectant des critères clairs pour la protection contre le bruit est judicieux afin que les communes disposent de la marge de manœuvre nécessaire en matière de développement territorial.
Lors de la session d'été, le Conseil des Etats s'est rallié à l'idée que les cantons qui souhaitent soutenir financièrement les mesures d'assainissement des places de jeux et des jardins privés puissent utiliser le fonds OTAS. Le Conseil national a finalement adopté cette position.
Vendredi 14 juin, la session d’été des Chambres fédérales s’est terminée à Berne. Lors de l'importante révision de la loi sur la protection de l'environnement, le Conseil des Etats a maintenu sa position sur la protection contre le bruit. L'élimination des divergences entre donc dans une nouvelle phase. Dans le domaine de l'asile, le Parlement a approuvé le crédit supplémentaire du conseiller fédéral Beat Jans. Le Conseil des Etats s'est en outre prononcé en faveur d'adaptations du statut de protection S.
Dans le domaine de la culture, le Conseil des Etats s'est penchée en tant que première chambre sur le message culture 2025-2028 et a approuvé les douze actes législatifs, à une exception près. Le Conseil national a également décidé que les impôts devraient à l'avenir être pris en compte dans le calcul du minimum vital en matière de droit des poursuites. Il s'est en outre prononcé, en tant que deuxième conseil, en faveur d'une uniformisation des notions de « domicile » et de « résidence » dans la loi fédérale sur l'assurance-maladie, afin de régler plus clairement les compétences.
Vous trouverez ci-dessous toutes les décisions prises par le Parlement concernant les projets fédéraux touchant les communes, avec les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Aujourd'hui, les impôts courants ne font pas partie du minimum vital au sens du droit des poursuites. Cela signifie que les personnes concernées se retrouvent avec de nouvelles dettes pendant la durée d'une saisie pour le remboursement des dettes. La motion 24.3000 de la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats CAJ-CE veut changer cela. La loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite doit être modifiée de manière à ce que les impôts courants soient désormais pris en compte dans le calcul du minimum vital en matière de droit des poursuites. Le Conseil des Etats reconnaît la nécessité d'agir et a adopté la motion de sa commission des affaires juridiques le 13 mars 2024 sans opposition. La commission sœur du Conseil national a également proposé d'accepter la motion et souhaite que le Conseil fédéral procède à différentes clarifications concernant la mise en œuvre. Le Conseil national s'est penché sur la question lors de la première semaine de la session et a également approuvé la motion le 27 mai 2024.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement. Actuellement, les dépenses fiscales ne sont pas prises en compte dans le calcul du minimum vital au sens du droit des poursuites. Il en résulte de nouvelles dettes fiscales alors qu’une procédure de saisie est en cours, ce qui va à l'encontre des objectifs de l'Etat en matière de minimum vital en droit des poursuites. Du point de vue des villes et des communes, cette erreur de système doit absolument être corrigée.
En effet, les débiteurs seraient ainsi en mesure de s'acquitter des créances fiscales des collectivités publiques. Les dettes fiscales entraînent des charges administratives pour les villes et les communes et il existe un risque important que ces dettes ne puissent pas non plus être réglées ultérieurement. En outre, la réglementation actuelle a pour conséquence que ces personnes ne parviennent pas à sortir de la situation d’endettement dans laquelle elle se trouvent. Il leur manque donc une perspective économique et la pauvreté et l'exclusion sociale les menacent. Cette situation retombe sur les villes et les communes qui, dans de nombreux cantons, sont responsables de l'aide sociale.
Le projet du Conseil fédéral (22.085) prévoit une meilleure coordination entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation et veut encourager l'assainissement des sites pollués, comme les places de jeux pour enfants. Lors de la session de printemps, le Parlement n'était pas encore parvenu à un accord sur ce projet. Le Conseil des Etats veut assouplir la construction dans les zones exposées au bruit et accorde plus de poids au développement de la construction et aux objectifs de l'aménagement du territoire. La sécurité de la planification devrait ainsi être accrue et les incertitudes juridiques existantes éliminées. Le Conseil national, quant à lui, souhaite accorder plus de poids à la protection contre le bruit. En plus, il a adopté une proposition du conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter. Celui-ci veut inscrire dans la loi que l'abaissement de la limitation générale de vitesse à 30 km/h ne peut pas être exigé sur les routes affectées à la circulation générale (art. 16 al. 3bis).
Lors de la session d'été, le Conseil des Etats a réaffirmé sa position : il veut continuer à encourager plus fortement que le Conseil national la construction de logements dans les zones où le bruit est excessif. Il en a décidé ainsi le 28 mai 2024 lors d'un nouvel examen de la révision de la loi sur la protection de l'environnement. En outre, le Conseil des Etats a décidé de supprimer la disposition inscrite dans la loi par le Conseil national concernant les réductions de vitesse liées au bruit (art. 16 al. 3bis). Les deux conseils se sont en revanche mis d'accord sur la question de savoir si les cantons doivent pouvoir, sous certaines conditions, soutenir financièrement les propriétaires de places de jeux privées et de jardins privés lors de leur assainissement. Le Conseil des Etats s'est prononcé, comme la chambre basse, pour que les cantons puissent payer. Toutefois, pour le Conseil des Etats, la loi doit également stipuler que c'est en principe le propriétaire du site qui prend en charge les coûts. Le projet retourne au Conseil national avec des divergences. La CEATE-N s'en occupe les 17 et 18 juin 2024.
Position ACS: L'ACS salue la position de la commission du Conseil des Etats visant à prendre davantage en compte les mesures d'aménagement du territoire lors de la pesée des intérêts entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation vers l'intérieur. Un assouplissement respectant des critères clairs pour la protection contre le bruit est judicieux afin que les communes disposent de la marge de manœuvre nécessaire en matière de développement territorial.
L’ACS salue en particulier que le Conseil des Etats a décidé de supprimer la proposition du conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter, Ceci pour les raisons suivantes : Lors de la révision partielle de l’Ordonnance sur la signalisation routière en 2022, le Conseil fédéral a décidé de faciliter la mise en place de zones 30 sur les routes d'intérêt local à l’intérieur des localités, notamment en supprimant l'obligation d'expertise et en réduisant ainsi la charge administrative pour les autorités communales. En outre, les zones 30 peuvent désormais être aménagées pour d'autres raisons liées aux conditions locales. Pour les communes, la clarté juridique a ainsi été créée et l'autonomie communale a été globalement renforcée. Les autorités communales peuvent ainsi désigner des zones 30 avec moins de travail administratif et en tenant compte des conditions locales. Et ce, là où elles font sens.
Cette approche subsidiaire de l'exécution est très importante. L'acceptation de la proposition Hurter limiterait considérablement les possibilités d'action des communes et des villes.
Le Secrétariat d’Etat aux migrations reçoit cette année 239 millions de francs supplémentaires pour l'exploitation des centres fédéraux d'asile. Les moyens alloués doivent permettre de faire face à l'augmentation attendue du nombre de demandes d'asile en automne et de demandes de statut S, et de réduire les cas en suspens. Le Conseil national avait approuvé le crédit supplémentaire correspondant (24.007) le 28 mai 2024. Le Conseil des Etats l'a également approuvé le 30 mai 2024, à la surprise générale, sans écouter sa commission consultative qui avait voulu réduire le crédit à 167,3 millions de francs.
Position ACS: L’ACS salue la décision du Parlement. Le domaine de l'asile constitue une tâche conjointe des trois niveaux de l'Etat. Les villes et les communes ont un besoin urgent de voir la Confédération assumer pleinement et efficacement ses tâches en matière de premier hébergement et de déroulement des procédures.
Le niveau communal met tout en œuvre pour remplir sa part de la tâche commune et pour accueillir et soutenir rapidement les personnes attribuées. En tant que troisième niveau de l'État, les villes et les communes ne peuvent pas transmettre de personnes, et la charge s'accumule donc pour elles. Toute réduction du crédit supplémentaire entraînera à nouveau des attributions prématurées de requérants d'asile et des incertitudes en matière de planification. Il faut absolument éviter cela. En outre, des problèmes peuvent survenir dans les communes d'implantation des centres d'accueil si l'encadrement et la sécurité ne peuvent pas être garantis.
Tout cela représente une charge supplémentaire pour les villes et les communes dans une situation déjà tendue. L'ACS a donc demandé au Parlement d'approuver le crédit dans son intégralité.
Lors de sa séance des 8 et 9 avril 2024, la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil des Etats (CSEC-E) a entamé l'examen du Message sur l'encouragement de la culture pendant les années 2025-2028 (Message culture) (24.027) et a procédé à de nombreuses auditions auxquelles l'ACS a également participé. Lors de la discussion par article de fin avril, la commission est entrée en matière sur l'ensemble des projets et a décidé d'inscrire 2 millions supplémentaires pour les réseaux de tiers. Elle s'est prononcée en faveur d'un ancrage de la culture du bâti de qualité dans la loi sur la protection de la nature et du patrimoine (LPN) sans toutefois créer de nouvelles tâches pour la Confédération. Le 4 juin 2024, le Conseil des Etats, en tant que premier conseil, a dit en grande partie oui au nouveau message culture de la Confédération et a approuvé les douze actes législatifs à une exception près : le Conseil des Etats a rejeté l'ancrage d'une « culture du bâti » dans la LPN, proposé par le Conseil fédéral. Pour la majorité de droite, les bases légales actuelles sont suffisantes. Le Conseil national est le prochain à se pencher sur le projet. Celui-ci est à l'ordre du jour de la CSEC-N les 27 et 28 juin 2024.
Position ACS: L'ACS salue l'orientation du nouveau message culture, y compris les quatre adaptations législatives proposées. Six champs d'action sont identifiés, qui décrivent de manière exhaustive les défis de la politique culturelle. Les ambitions élevées sont toutefois en contradiction avec le cadre financier. Les moyens énumérés ne permettent pas d'atteindre les objectifs du message. Cela a des conséquences et augmente la pression sur les finances des villes, des communes et des cantons, qui assument déjà la plus grande partie du financement de l'encouragement de la culture.
L'ACS salue l'engagement de la Confédération dans le domaine de la culture du bâti et l'ancrage légal prévu de la promotion d'une culture du bâti de haut niveau dans la LPN. Cela favoriserait notamment une meilleure coordination au niveau de la Confédération ainsi qu'avec les stratégies d'encouragement et les activités des cantons en matière de culture du bâti. Les villes et les communes contribuent de manière déterminante à la réalisation des objectifs stratégiques du niveau étatique supérieur.
En ce qui concerne le cadre financier, l'ACS estime que les contributions d'un montant de CHF 126,6 millions sur une période de quatre ans sont insuffisantes. Il manque des moyens supplémentaires pour des tâches essentielles comme la conservation des monuments historiques et l'archéologie. Or, en raison de la protection du climat, il faut par exemple de plus en plus de moyens pour préserver les monuments historiques. Les coûts des mesures de protection et de conservation du patrimoine architectural augmentent également. De manière générale, les tâches liées à la mise en œuvre du développement vers l'intérieur tendent à être toujours plus complexes et importantes. Il faut ici penser aux villes et aux communes, raison pour laquelle l'ACS demande au Parlement d'augmenter le crédit d'engagement pour le domaine de promotion de la culture du bâti.
La motion 23.4343 de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) charge le Conseil fédéral d'examiner l'utilisation des termes « domicile » et « lieu de résidence » dans la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal) et de présenter les adaptations nécessaires afin que ces termes soient uniformisés dans la loi et que les compétences soient clairement définies. Le conseiller aux États Damian Müller (PLR/LU) a expliqué au nom de la commission la nécessité d'agir. Les personnes vivant par exemple en institution dépendent souvent de l'aide sociale, des prestations complémentaires, des réductions de primes ou d'autres aides. Afin d'éviter les conflits de compétence, la loi doit préciser s'il est question du lieu de résidence ou du domicile. Le Conseil fédéral a proposé d'accepter la motion. Le Conseil national l'approuvera le 7 mars 2024. Le Conseil des Etats a également adopté la motion le 4 juin 2024.
Position ACS: L'ACS salue le fait que le Parlement souhaite harmoniser les notions de lieu de résidence et de domicile dans la loi sur l'assurance-maladie (LAMal) et ainsi régler plus clairement les compétences.
La motion 23.4343 aborde une question qui concerne directement les communes dans de nombreux cas concrets et qui laisse actuellement des questions juridiques en suspens, notamment en ce qui concerne l'entrée dans les maisons de retraite et les établissements médico-sociaux. L'ACS recommande d'adopter la motion 23.4343.
La Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) a décidé en mars, à une nette majorité, de ne pas entrer en matière sur le projet de modification de la loi sur la géoinformation LGéo (23.060). Cette modification visait à créer une base légale pour une meilleure planification de l'utilisation du sous-sol. Un nouvel article 28a de la LGéo prévoit d'obliger les détenteurs de données géologiques primaires à les mettre gratuitement à la disposition de la Confédération et des cantons.
De l'avis de la commission, il n'est pas nécessaire de légiférer, car l'édiction de prescriptions légales concernant le sous-sol et les données qui y sont liées relève en principe de la compétence des cantons. Plusieurs cantons disposeraient donc déjà d'une base juridique appropriée ainsi que d'une expérience pratique en matière de transmission de données géologiques. Une intervention de la Confédération dans ce domaine ne se justifie donc pas. La commission constate en outre que l'échange de données entre les cantons et les autorités fédérales fonctionne très bien et que la création d'une base légale ad hoc n'est donc pas nécessaire. Elle estime en outre qu'il n'est pas certain que toutes les mesures prévues dans le projet soient constitutionnelles.
Le Conseil des Etats a suivi sa commission et a décidé le 6 juin 2024, par 28 voix contre 14 (1 abstention), de ne pas entrer en matière. L'objet est déjà à l'ordre du jour de la CEATE-N les 17 et 18 juin.
Position ACS: La planification de l’utilisation du sous-sol est une nécessité du fait de la multiplication des conflits d’utilisation entre la protection du climat, la sécurité énergétique et l’exploitation des infrastructures. L’accès aux données géologiques avec la création des bases légales permettant de mettre à disposition des communes, des cantons et de la Confédération des données géologiques de privés utiles à l’aménagement du sous-sol est soutenu par l’ACS.
Ce transfert de savoir, dans une optique d’utilisation non concurrente des données, est une démarche qui permettra de faire face aux besoins croissants de données sur l’état du sous-sol. Par exemple, le projet de cadastre national des conduites (CCCH), dont le but est d'harmoniser les données relatives aux conduites à l'échelle de la Suisse, repose sur la mise à disposition de données par et pour les autorités étatiques. L’accessibilité à des données géologiques selon des conditions claires permettra une planification efficiente du sous-sol et la sécurité de planification des autorités tant cantonales que communales sera accrue.
Les communes devront également mettre gratuitement à disposition les données dont elles disposent, et il est important qu'elles puissent réciproquement accéder gratuitement à toutes les géodonnées dont elles ont besoin en matière de planification. L’ACS a donc recommandé au Parlement d’entrer en matière.
Pour le Conseil des Etats, la Suisse doit adapter le statut S de protection. Une nette majorité de centre-droit s'est prononcée le 12 juin 2024 en faveur des revendications du conseiller aux Etats Benedikt Würth (centre/SG) et de sa motion 24.3022. Ainsi, les personnes qui quittent le pays pour une durée de séjour déterminée ou qui ont obtenu le statut de protection de manière abusive ne doivent plus pouvoir bénéficier du statut de protection S.
De même, le statut de protection ne doit plus s'appliquer automatiquement à tous les réfugiés ukrainiens. Il faut en outre s’assurer que le statut de protection n’est accordé qu’une seule fois dans l’espace Dublin. Le Conseil fédéral estime que les souhaits de l'auteur de la motion sont déjà satisfaits et propose donc de rejeter la motion. Les abus doivent être combattus de manière conséquente. Il n'est toutefois pas nécessaire d'adapter les règles. Ainsi, selon le droit en vigueur, le statut de protection S serait déjà annulé si les personnes à protéger transféraient de vie à l'étranger ou séjournaient à plusieurs reprises ou pendant plus de 15 jours dans leur pays d'origine. Le Conseil des Etats a vu les choses différemment et a approuvé la motion 24.3022 le 12 juin 2024 par 29 voix contre 11 (0 abstention). Le Conseil national sera le prochain à se pencher sur cet objet.
Position ACS: L'ACS estime qu'il y a un grand besoin d'agir en ce qui concerne le statut de protection S. Depuis le début de la crise ukrainienne, les communes sont confrontées à des défis considérables en ce qui concerne l'hébergement et l'intégration des personnes en provenance d'Ukraine. L'augmentation constante des personnes nécessitant une protection, les transferts souvent prématurés des structures fédérales vers les structures cantonales et communales qui en découlent ainsi que l'entrée et la sortie parfois confuses des personnes en provenance d'Ukraine mettent à mal les structures et les procédures communales qui ont fait leurs preuves. Cette situation malsaine ne cesse de croître et, au vu des chiffres pronostiqués, elle va perdurer plus longtemps. C'est pourquoi il est important que le Conseil fédéral agisse le plus rapidement possible en ce qui concerne le statut S. La motion 24.3022 va dans la bonne direction, c'est pourquoi l'ACS la soutient.
Vendredi 15 mars, la session de printemps des Chambres fédérales s’est terminée à Berne. Avec l'initiative parlementaire « Renforcer l'économie circulaire suisse » et la libéralisation du monopole sur le déchets urbains, la révision partielle de la loi sur le CO2 après 2024, la révision de la loi sur la protection de l'environnement concernant la protection contre le bruit et les sites contaminés ainsi que l'initiative parlementaire pour la suppression des restrictions inutiles et pour une transformation plus simple des résidences secondaires, quatre projets fédéraux importants pour les communes figuraient à l’agenda politique. Le Conseil national s’est penché en outre, en tant que premier conseil, sur le nouveau projet de loi fédérale e-ID et a renvoyé le projet d'un service national d'adresses au Conseil fédéral.
Le Conseil des Etats s'est prononcé en faveur de la prise en compte des impôts dans le calcul du minimum vital en matière de droit des poursuites, de l’inscription dans la loi de la vitesse à 50 km/h sur les routes à orientation trafic ainsi que d'un accès facilité au marché du travail pour les personnes en quête de protection et bénéficiant du statut S.
Vous trouverez ci-dessous toutes les décisions prises par le Parlement concernant les projets fédéraux touchant les communes, avec les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Lors de la session de printemps, le Conseil national et le Conseil des Etats se sont mis d'accord sur le projet « Développer l'économie circulaire en Suisse » (20.433). L'objectif du projet de loi fédéral est de renforcer l'économie circulaire, de réduire les nuisances environnementales et d'augmenter la performance et la sécurité d'approvisionnement de l'économie suisse. Lundi 26 février, le Conseil national a suivi le Conseil des Etats dans sa dernière divergence. Le Conseil fédéral ne doit pas pouvoir imposer aux détaillants des directives concernant l'élimination des produits biogènes invendus, tels que les denrées alimentaires, ou leur ordonner d'acheminer ces produits vers des installations de biogaz.
Les Chambres s'étaient déjà mises d'accord sur la disposition relative aux déchets urbains (art. 31b) : Selon le Parlement, une collecte volontaire par des entreprises privées ne doit être possible que si le Conseil fédéral l'autorise spécifiquement pour certaines fractions de déchets. Le Conseil des Etats s'était prononcé en faveur de conditions-cadres claires et le Conseil national l'a suivi dans l'élimination des divergences. Il s'agit ainsi de garantir que les collectes privées ne cessent pas si elles ne sont plus rentables, par exemple en raison de la fluctuation des prix des matières recyclables, et que les pouvoirs publics doivent alors combler ce vide. Ainsi, les modèles commerciaux innovants dans le domaine de la gestion des déchets ont une chance de se développer sans que la planification et le financement de l'élimination par les cantons et les communes ne soient rendus plus difficiles.
Lors des votes finaux, la modification de la loi sur la protection de l’environnement visant à renforcer l’économie circulaire a été adopté par 126 voix contre 65 (Conseil national) et à l’unanimité par 43 voix (Conseil des États).
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement de lier à un assouplissement du monopole des déchets urbains la fixation de conditions-cadres claires. Cela permet une meilleure planification pour les communes et les villes et réduit considérablement le risque financier.
La motion 23.3435 du conseiller aux Etats Jakob Stark (UDC/TG) vise à adapter la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) de manière à ce que, dans le cadre de la pesée des intérêts, l'intérêt public avéré des communes, des villes et des cantons puisse être davantage pris en compte dans le développement de l'aménagement du territoire par rapport à l'Inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse (ISOS). Le Parlement reconnaît la nécessité d'agir : après le Conseil des Etats, le Conseil national a lui aussi approuvé la motion le 29 février 2024 et l'a transmise au Conseil fédéral.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement. L'ISOS est un inventaire important, mais qui, dans la pratique, rend souvent difficile le développement de l’urbanisation et la densification vers l'intérieur. De nombreuses communes sont aujourd'hui limitées dans leurs possibilités de décision et de développement en raison de la multitude de contraintes imposées par le droit fédéral. Il en résulte souvent de longues procédures et des retards de construction, notamment dans les projets de construction de logements. Cette motion permet de remédier à ce conflit d'intérêts. L'intérêt public des communes et des villes doit à l’avenir avoir plus de poids dans les projets d'aménagement du territoire. Les inventaires doivent en outre pouvoir être vérifiés à la demande d'une autorité de planification.
Le nouveau projet de loi sur le CO2 doit encourager la population à protéger le climat par le biais d’incitations plutôt que d’interdictions. La nouvelle version de la loi sur le CO2 (22.061) visant à réduire les émissions de CO2 de 2025 à 2030 doit permettre à la Suisse d'atteindre l'objectif zéro net. Le Parlement a dit oui sur le principe en décembre, mais lors de l'élimination des divergences au printemps, le Conseil des Etats a insisté sur une version atténuée de plusieurs points. Ainsi, il ne veut pas fixer une part de réduction minimale des émissions de CO2 à réaliser en Suisse, alors que le Conseil national veut fixer à 75%au moins la part des émissions de gaz à effet de serre que la Suisse doit réduire à l'interne. L'encouragement financier des installations de bornes de recharge pour les véhicules électriques dans les immeubles collectifs a également été controversé. Par 24 voix contre 20, le Conseil des États s'est prononcé contre un financement par des fonds publics ; le Conseil national, quant à lui, veut encourager ce type de financement à hauteur de 20 millions de francs par an.
Les deux chambres n'étaient pas non plus d'accord sur la question de la redevance sur le trafic des poids lourds (RPLP). Le Conseil des Etats a maintenu le droit en vigueur, selon lequel le Conseil fédéral décide quels véhicules doivent être exonérés de la RPLP et dans quelle mesure. Dans la suite des débats, le Conseil national a proposé lundi 4 mars des compromis sur deux points de discorde : Il est d’accord de fixer la réduction des émissions de CO2 à 70%. En ce qui concerne le remboursement de l'impôt sur les huiles minérales pour les entreprises de bus concessionnaires, il a été convenu que les entreprises de transport local devront payer l'impôt à partir de 2026 et les entreprises de transport rural à partir de 2030, sauf si les bus à propulsion alternative ne peuvent pas être utilisés pour des raisons topographiques. Le Conseil national s'est également rallié au Conseil des Etats en ce qui concerne le maintien du droit en vigueur en matière de RPLP.
Finalement, seul l'art. 41b concernant les installations de bornes de recharge restait encore ouvert. Le Conseil des États a suivi le 14 mars la proposition de la conférence de conciliation, qui a proposé de biffer l’article. Il s'est prononcé à une nette majorité en faveur de l'abandon du soutien de la Confédération aux infrastructures de recharge pour les voitures électriques dans les immeubles collectifs.
Lors des votes finaux, le projet de loi CO2 a été adopté par 122 voix contre 42 et 27 abstentions (Conseil national) et par 42 voix contre 1 et 1 abstention (Conseil des États).
Position ACS: L’ACS soutient le projet de révision de la loi sur le CO2 élaboré par le Conseil fédéral car il comprend un système de financement dédié permettant de pallier, en partie, les futurs coûts auxquels les communes devront faire face pour mettre en œuvre les stratégies énergétique et climatique. Dans le secteur du bâtiment, l’ACS se réjouit que le Programme Bâtiments soit poursuivi pour encourager le remplacement de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles.
En plus du financement de projets réalisés dans le domaine de la géothermie, dorénavant, le projet prévoit également le financement des planifications énergétiques communales et régionales. Dans le domaine des transports, de nouvelles possibilités d’encouragement seront créées pour favoriser une décarbonisation de la mobilité : infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et sources de propulsions alternatives pour les transports publics.
Avec la motion 24.3000 de la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats, la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite doit être modifiée de manière à ce que les impôts courants soient désormais pris en compte dans le calcul du minimum vital en matière de droit des poursuites. Le Conseil des Etats reconnaît la nécessité d'agir et a adopté la motion de sa commission des affaires juridiques le 13 mars 2024 sans opposition. Le Conseil national est le prochain à se pencher sur la question.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement. Actuellement, les dépenses fiscales ne sont pas prises en compte dans le calcul du minimum vital au sens du droit des poursuites. Il en résulte de nouvelles dettes fiscales alors qu’une procédure de saisie est en cours, ce qui va à l'encontre des objectifs de l'Etat en matière de minimum vital en droit des poursuites. Du point de vue des villes et des communes, cette erreur de système doit absolument être corrigée. D'une part, parce que les débiteurs seraient ainsi en mesure de s'acquitter des créances fiscales des collectivités publiques. Les dettes fiscales entraînent des charges administratives pour les villes et les communes et il existe un risque important que les dettes fiscales ne puissent pas non plus être réglées ultérieurement.
En outre, la réglementation actuelle a pour conséquence que ces personnes ne peuvent pas se libérer du piège de l'endettement. Il leur manque donc une perspective économique et la pauvreté et l'exclusion sociale les menacent. Cette situation retombe sur les villes et les communes qui, dans de nombreux cantons, sont responsables de l'aide sociale.
Deux interventions demandent au Conseil fédéral de reconduire le programme national de lutte contre la pauvreté qui s'achève en 2024 en finançant avec des moyens suffisants la plateforme et le monitoring jusqu’à 2030 au moins. En outre, il est chargé d’adopter une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, dans le respect du principe de subsidiarité, et mettre à disposition des moyens suffisants pour sa mise en œuvre. Le 14 mars 2024, le Conseil des Etats a transmis la motion 23.4454 du conseiller aux Etats Simon Stocker (PS/SH) à la commission compétente pour examen préalable. Le Conseil national a en revanche adopté la motion 23.4450 de même teneur de la conseillère nationale Estelle Revaz (PS/GE) par 117 voix contre 59 et 7 abstentions.
Position ACS: L’ACS et l’Union des villes suisses soutiennent la reconduction du programme de lutte contre la pauvreté. En lançant le programme national de lutte contre la pauvreté, la Confédération a pris pour la première fois un engagement explicite, dès 2014, dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la pauvreté. Elle a poursuivi cet engagement efficace par le biais de la Plateforme nationale mise en oeuvre de 2019 à 2024. En 2020, le Parlement a en outre chargé le Conseil fédéral de mettre en application un monitorage de la pauvreté et de présenter un rapport à ce sujet tous les cinq ans. Un premier rapport est attendu fin 2025.
Les villes et les communes se sont profilées, dès le départ, comme des partenaires majeures lors de l’élaboration et la mise en oeuvre du Programme national resp. de la Plateforme nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Afin de pouvoir lutter efficacement contre la pauvreté, le système de sécurité sociale nécessite une bonne coordination et la participation de tous les échelons de l’État. La Plateforme nationale de lutte contre la pauvreté met en évidence que la Confédération peut, moyennant des ressources modestes, apporter une contribution efficace et primordiale au réseautage entre l’ensemble des acteurs et à la mise à disposition de connaissances de base destinées à être appliquées sur le terrain. La Plateforme est le lieu au sein duquel les acteurs de tous les niveaux étatiques et de l’ensemble des organisations de la société civile œuvrent ensemble dans le but de faire progresser les mesures de prévention et de lutte contre la pauvreté, afin de la réduire durablement. Le Parlement a lui aussi reconnu le rôle important de la Confédération en la chargeant de mettre en place un monitorage de la pauvreté.
Par sa reconduction, la Plateforme peut continuer à l‘avenir d’assurer sa fonction essentielle de lieu d’échange et de coordination au niveau national, tout en conférant le cadre nécessaire au monitorage de la pauvreté. Les deux éléments s’en trouvent ainsi consolidés dans leur légitimité et leur impact. La stratégie demandée par la motion interviendrait comme troisième élément, dont le but serait de compléter et de renforcer encore davantage le processus.
Parallèlement aux multiples engagements des villes et des communes dans la prévention et la lutte contre la pauvreté, l’Union des villes suisse et l’Association des Communes Suisse entendent pleinement soutenir les activités au niveau fédéral. À cette fin, les deux associations mettent à disposition des ressources en personnel destinées à participer aux travaux, et ce aussi bien dans le cadre de la Plateforme que du monitorage de la pauvreté. Elles contribuent en outre à l’efficacité du programme en assumant un rôle actif dans la communication de données de base, de guides pratiques destinés au travail de terrain et d’initiatives à l’égard des acteurs à l’échelon communal.
Le Conseil national n’est pas convaincu de l’utilité d'un service national des adresses et a décidé le 29 février par 116 voix contre 71 de renvoyer le projet au gouvernement (23.039) contre la volonté de la gauche du Conseil, des Vert’libéraux et du PEV.
Le Conseil des Etats avait largement adopté le projet en décembre avec une modification. Les communes et les cantons seront exemptés de l’obligation de payer les émoluments. La nouvelle banque de données doit permettre aux services administratifs de la Confédération, des cantons et des communes ainsi qu’à des tiers chargés de missions légales de consulter les adresses privées déclarées de personnes physiques dans toute la Suisse. Actuellement, de telles consultations ne sont possibles qu'au niveau communal ou cantonal, d'où l'intérêt de centraliser ces informations. Les utilisateurs sont exclusivement des administrations et des tiers mandatés - l'accès et l'utilisation sont exclus pour les particuliers. Si les cantons y étaient favorables, le projet n'a toutefois pas convaincu le Conseil national. Il a chargé le Conseil fédéral d'examiner des modèles alternatifs et, si cela n'est pas possible, de proposer une base constitutionnelle et de montrer les avantages concrets pour les particuliers. Le projet est désormais à l'ordre du jour de la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats le 30 avril 2024.
Position ACS: L'ACS soutient globalement le projet comme étant une étape importante vers une administration numérique. L’ACS a toutefois relevé différents points critiques (dépenses supplémentaires, obligation de payer des émoluments, question de la responsabilité) et déposé des propositions concrètes dans le cadre de l'audition devant la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats en octobre 2023 (voir fiche d’information).
La mise en place d'un service national des adresses a pour but de permettre aux autorités et aux tiers mandatés par la loi de consulter plus facilement, dans le cadre de l’accomplissement de leurs tâches légales, les données d'adresses annoncées par la population résidante. Le temps consacré à la recherche d'adresses et de domiciles pourrait être réduit, la comparaison des données d'adresses à l'échelle de la Suisse simplifiée et les processus administratifs des pouvoirs publics menés de manière plus efficace. Cela va également dans le sens d'un service à la population. Le Service national des adresses n'est pas un registre, mais un service qui reproduit les données des services des habitants sans les modifier. La maîtrise des données, le traitement des données et les corrections des données restent, comme auparavant, du ressort des services des habitants des communes et des cantons.
Les bâtiments d'habitation construits avant le oui à l'initiative sur les résidences secondaires (2012) devraient pouvoir être agrandis et loués comme logements de vacances en cas de démolition et de reconstruction. Le Conseil national avait déjà approuvé le projet de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (Iv. pa. Candinas 20.456) en septembre 2023.
Lors de la session de printemps, le Conseil des Etats l'a également approuvé, malgré des réserves émises aussi bien par la gauche que par la droite. Des appartements de vacances supplémentaires nouvellement construits ne respecteraient pas la décision du peuple et renforceraient encore la pénurie de logements dans les régions touristiques. Le conseiller fédéral Rösti a lui aussi souligné que la population locale ne profiterait pas des résidences secondaires supplémentaires. Le Conseil des Etats a néanmoins maintenu sa décision : les prescriptions relatives à la construction de nouvelles résidences secondaires doivent être assouplies afin de créer des incitations à l'investissement. Lors des votes finaux, le projet de loi a été adopté par 121 voix contre 64 et 5 abstentions (Conseil national) et par 28 voix contre 14 et 2 abstentions (Conseil des États).
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement. Les communes situées dans les régions de montagne doivent également pouvoir se développer en matière de construction. Avec l'Iv. pa. Iv. Candinas 20.456, les communes comptant plus de vingt pour cent de résidences secondaires doivent pouvoir transformer plus facilement les maisons d'habitation régies par l'ancien droit et les réutiliser, ce qui, du point de vue de l'ACS, doit être soutenu.
Avec la motion 21.4516 du conseiller national Peter Schilliger (PLR/LU), la loi sur la circulation routière doit être adaptée de manière à ce que la vitesse soit limitée à 50 km/h sur toutes les routes à orientation trafic. Après le Conseil national (session d'automne), le Conseil des Etats s'est également prononcé le 6 mars 2024 à une nette majorité en faveur de cette demande et a adopté la motion par 25 voix contre 15 et 3 abstentions.
Position ACS: L’ACS a rejeté la motion pour des raisons suivantes. Avec la décision d'inscrire la limitation de vitesse à 50 km/h sur les routes à orientation trafic dans la loi, le Parlement fait un pas en arrière par rapport aux allègements accordés aux communes par le Conseil fédéral en 2022. En effet, la révision partielle de l’Ordonnance sur la signalisation routière (OSR) avait pour objectif de faciliter la mise en place de zones 30. L’adoption de la motion va à l'encontre de la répartition fédérale des compétences en Suisse et limite fortement l'autonomie communale ou les possibilités d'action des communes et des villes. La charge administrative pour les autorités communales devrait augmenter considérablement.
A cela s'ajoute la proposition du conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter, également acceptée par le Parlement, dans le cadre de la révision de la loi sur la protection de l'environnement. Celui-ci veut inscrire dans la loi que l'abaissement de la limitation générale de vitesse ne peut pas être exigé sur les routes affectées à la circulation générale. Il s'agit là d'une nouvelle atteinte inutile à l'autonomie communale, inacceptable du point de vue communal.
Lors de la session de printemps, le Parlement n'est pas encore parvenu à un accord sur le projet de révision de la loi sur la protection de l'environnement (22.085). Le projet du Conseil fédéral prévoit une meilleure coordination entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation et veut encourager l'assainissement des sites pollués, comme les places de jeux pour enfants. Le Conseil des Etats veut assouplir la construction dans les zones exposées au bruit et accorde plus de poids au développement de la construction et aux objectifs de l'aménagement du territoire. La sécurité de la planification devrait ainsi être accrue et les incertitudes juridiques existantes éliminées. Dans le domaine des sites contaminés, le Conseil des États s'est prononcé pour que l'assainissement ne soit pas payé par les propriétaires des places, c'est-à-dire les communes, mais en principe par les responsables du problème. Il s'est également prononcé contre le fait que les cantons puissent soutenir financièrement l'assainissement des places privées. Au lieu de cela, les projets d'assainissement tels que l'obligation d'assainir les places de jeux pour enfants doivent pouvoir bénéficier de l'argent du fonds OTAS pour les sites contaminés de la Confédération.
Pour le Conseil national également, l'entrée en matière sur le projet du Conseil fédéral n'a pas été contestée. Il a entamé l'examen détaillé de la loi sur la protection de l'environnement dans le but de faciliter la densification des constructions en raison de la pénurie de logements dans les zones exposées au bruit. Cependant, contrairement au Conseil des Etats, le Conseil national veut accorder plus de poids à la protection contre le bruit. Pour lui, les logements situés dans des zones trop bruyantes devraient à l'avenir être autorisés en Suisse aux conditions suivantes : chaque logement dispose d'au moins une chambre avec une fenêtre respectant les valeurs limites du bruit, moyennant une ventilation contrôlée de l'habitat ou un jardin extérieur privé qui respecte les limites de bruit.
Lors de la séance de suivi du 11 mars, le Conseil national a doublé la mise en ce qui concerne la vitesse de 30 km/h et a adopté une proposition du conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter. Celui-ci veut inscrire dans la loi que l'abaissement de la limitation générale de vitesse ne peut pas être exigé sur les routes affectées à la circulation générale (Ch. I art. 16 al. 3bis de la loi sur la protection de l’environnement). Au vote global, le Conseil national a approuvé le projet de loi par 119 voix contre 67 et six abstentions. L'objet retourne au Conseil des Etats avec des divergences. La commission de l'environnement du Conseil des Etats CEATE-E se penchera les 21 et 22 mars sur les divergences concernant le projet.
Position ACS: L'ACS salue la position de la commission du Conseil des Etats visant à prendre davantage en compte les mesures d'aménagement du territoire lors de la pesée des intérêts entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation vers l'intérieur. Un assouplissement respectant des critères clairs pour la protection contre le bruit est judicieux afin que les communes disposent de la marge de manœuvre nécessaire en matière de développement territorial.
L'ACS reconnaît la nécessité d'assainir les décharges ainsi que les autres sites pollués, qui incluent les places de jeux et espaces verts publics, dont les sols sont pollués par des substances dangereuses pour l’environne-ment. Si la Confédération veut soumettre l'assainissement des places de jeux publiques à une obligation (art. 32c), il est juste qu’elle en assure également le financement. Afin d'alléger la charge des cantons et des communes, le Conseil fédéral prévoit que le fonds OTAS prenne en charge 60% des coûts de ces aires publiques.
L'ACS soutient la position du Conseil des Etats selon laquelle ce ne sont pas les propriétaires des places de jeux, c'est-à-dire les communes, mais en principe les responsables de la pollution du sol qui doivent prendre à leur charge les frais d’investigation et d’assainissement des sites concernés (principe du pollueur-payeur > biffer l’art. 32d al. 6). Le financement de l'obligation prévue par la Confédération d'assainir les places de jeux publiques doit à juste titre être assuré par le fonds OTAS. D'autant plus que dans de nombreux cas, les responsables de la pollution ne peuvent pas être identifiés et que les communes sont alors contraintes de prendre en charge les coûts. Par ailleurs, à l'instar du Conseil des États pour les aires de jeux privées, l'ACS se prononce contre une nouvelle compétence fédérale : les cantons ont aujourd'hui déjà la compétence de soutenir financièrement l'assainissement des places de jeux privées (supprimer l'art. 32c, al. 1bis). Dans l'ensemble, il est important, du point de vue communal, que les villes et les communes disposent de la marge de manœuvre nécessaire (peu de prescriptions) pour les projets d'assainissement et qu'elles aient un accès facile aux fonds fédéraux (fonds OTAS).
De plus, l'ACS demande au Parlement que l'assainissement des sols contaminés par l'exploitation d'usines d'incinération des ordures ménagères puisse également être soutenu par le fonds OTAS. L'égalité de traitement entre ces sites contaminés par dioxine et les décharges est d'intérêt public, raison pour laquelle l'ACS estime qu'une participation de la Confédération est judicieuse.
La motion de la Commission des institutions politiques du Conseil national (23.3968) charge le Conseil fédéral de modifier les bases légales de sorte que les personnes bénéficiant du statut de protection S aient plus facilement accès au marché du travail. Cela serait rendu possible en modifiant l’actuelle obligation d’autorisation s’appliquant aux rapports de travail des personnes ayant le statut S en une obligation d’annonce. Après l’adoption par le Conseil national (session d'hiver), le Conseil des Etats a également adopté la motion le 13 mars par 29 voix contre 15 et 1 abstention, la transmettant ainsi au Conseil fédéral.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement de transformer l'obligation d'autorisation en une obligation d'annonce et de faciliter ainsi l'accès au marché du travail pour les personnes bénéficiant d'un statut de protection S. Les personnes ayant fui l'Ukraine peuvent exercer une activité lucrative indépendante ou une activité salariée dans ou en dehors de leur canton de résidence sans délai d'attente. Elles sont toutefois soumises, dans ce deuxième cas de figure, ou si elles veulent changer d’emploi, à une obligation d’autorisation.
L'adoption de la motion permettra de créer une réglementation analogue à celle qui s'applique aux personnes admises à titre provisoire et aux réfugiés (en vigueur depuis 2019), ce qui est à saluer. Cela permettra d'éliminer des obstacles administratifs et d'encourager davantage l'intégration sur le marché du travail.
La motion 23.4344 de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) charge le Conseil fédéral d’adapter les bases légales de sorte que les personnes admises dans un établissement médico-social puissent conserver leur domicile. Le 14 mars 2024, le Conseil national a suivi la majorité de la commission CSSS-N et adopté la motion par 117 voix contre 58. Le Conseil des Etats est le prochain à se pencher sur cet objet.
Position ACS: La motion 23.4344 aborde une question qui touche directement les communes dans de nombreux cas d’applications et qui laisse actuellement certaines questions juridiques ouvertes tant pour les résidents d’EMS que pour les communes et villes. Cette insécurité juridique entraîne, lors de la mise en œuvre, de grandes différences entre les communes des différents cantons. De plus, il n'est pas toujours possible de délimiter clairement la frontière juridique entre le caractère volontaire et non volontaire de l'entrée d'une personne dans un établissement médico-social. Il est donc difficile de définir une décision prise « volontairement » ; ce qui rend ce critère subjectif.
La modification apportée par le Tribunal fédéral, selon laquelle une personne conserve son domicile en cas d'entrée volontaire dans un établissement médico-social, participe à cette insécurité juridique. Du point de vue de l'ACS, la nécessité d’agir sur le plan juridique est claire. La discussion à ce sujet doit être menée au Parlement, raison pour laquelle l'ACS recommande de soutenir la motion 23.4344.
Le 14 mars 2024, le Conseil national s'est penché en tant que premier conseil sur le nouveau projet de création d'une identité électronique (e-ID) en Suisse (23.073). Ceci trois ans après que le peuple suisse ait clairement rejeté un tel projet dans les urnes. Le projet révisé prévoit désormais une solution étatique, la nouvelle e-ID devant être proposée à partir de 2026.
L'e-ID émise par la Confédération doit garantir la plus grande protection possible des données personnelles, être gratuite et facultative. Elle doit être utilisée sur Internet et dans la vie quotidienne, par exemple pour commander un extrait de casier judiciaire par voie électronique ou pour prouver son âge lors de l'achat d'alcool dans les magasins. Toutes les prestations de la Confédération pour lesquelles l'e-ID peut être utilisée doivent continuer à être proposées de manière analogique. Lors de la présentation du nouveau projet en novembre, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a expliqué que les préoccupations en matière de sécurité avaient été prises en compte. Ainsi, les particuliers n'ont plus aucun rôle à jouer dans le nouveau projet. La Confédération sera responsable de l'émission de l'e-ID et offrira l'infrastructure nécessaire à son exploitation.
La commission consultative du Conseil national a clairement approuvé le projet de loi en février, mais a proposé au Conseil national quelques modifications visant à renforcer encore la protection des données personnelles et à souligner le rôle de la Confédération. Le 14 mars 2024, le Conseil national a approuvé le nouveau projet de loi sur l'e-ID par 175 voix contre 12 et 2 abstentions.
Position ACS: Depuis le début du débat politique, l'ACS s'est engagée en faveur de la création d'une identification électronique (e-ID) - elle renforce et favorise l'administration numérique. Dans ce sens, l'ACS salue le projet de loi fédérale qui est désormais présenté. Le projet de loi répond à des exigences élevées en matière de qualité et de sécurité tout en garantissant un accès simple à l’identification électronique. Pour une mise en œuvre optimale, il est toutefois important que les autorités cantonales et communales soient impliquées dès le début dans les travaux préparatoires à venir en vue de l'introduction opérationnelle d'une e-ID.
Pour ce faire, il convient notamment d'utiliser les organes existants, tels que l'Administration numérique suisse (ANS). En outre, la réalisation de l'e-ID doit être entreprise sans délai, si possible parallèlement aux discussions politiques au sein des Chambres fédérales. Cela concerne en particulier le processus relatif aux ordonnances d'application du Conseil fédéral concernant la nouvelle loi sur l'e-ID.
Le verdict populaire de mars 2021 était clair et sans équivoque : la population suisse veut une e-ID étatique ; le rôle de l'économie privée doit être tout au plus envisagé de manière indirecte. Du point de vue de l'ACS, il est donc important que ce principe de base soit appliqué de manière conséquente dans le cadre d'un nouvel e-ID. Cela concerne avant tout l'établissement et la remise d'une indentification électronique. L'ACS considère en outre d'un œil critique l'intention du Conseil fédéral de délivrer gratuitement une e-ID à grande échelle. L'ACS estime qu'il faut d'abord clarifier le financement, l'entretien et l'exploitation d'une e-ID à l'échelle nationale. Ce n'est qu'à ce moment-là qu’une décision sur la structure des prix pourra être prise. Les coûts induits, en particulier pour le niveau communal, doivent être évités autant que possible.
Vendredi 22 décembre, la session d'hiver des Chambres fédérales dans leur nouvelle composition s’est terminée à Berne. Parmi les points forts, on peut citer l'élection du Conseil fédéral du 13 décembre : l'Assemblée fédérale a élu le président du gouvernement du canton de Bâle-Ville Beat Jans (PS) au troisième tour de scrutin, avec 134 voix sur 245, pour succéder à Alain Berset au Conseil fédéral. Les autres membres du Conseil fédéral ont été tous réélus. La conseillère fédérale du Centre Viola Amherd est présidente de la Confédération en 2024, la conseillère fédérale PLR Karin Keller-Sutter est vice-présidente de la Confédération et Viktor Rossi (PVL) devient le nouveau chancelier de la Confédération. Lors de la répartition des départements effectuée le 14 décembre, un changement a eu lieu : le Département fédéral de l'intérieur (DFI) sera désormais confié à la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider et le Département fédéral de justice et police (DFJP) au conseiller fédéral Beat Jans.
Le Parlement a notamment adopté l’importante réforme de la santé pour un financement uniforme des prestations de santé (EFAS) et l'arrêté fédéral sur les crédits d'engagement à partir de 2024 pour les contributions de la Confédération aux projets d'agglomération de quatrième génération. Le Conseil des Etats s'est penché sur deux révisions de la loi sur la protection de l'environnement : d'une part, il veut mieux concilier le développement de l'urbanisation vers l’intérieur avec la protection contre le bruit et promouvoir l'assainissement des sites pollués; d'autre part, il veut renforcer l'économie circulaire et n'autoriser la collecte des déchets urbains par des entreprises privées qu’avec des conditions cadres claires.
Le Conseil des États a rejeté pour la deuxième fois le contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité ; ainsi, l'initiative sur la biodiversité, dont les exigences vont nettement plus loin, sera soumise à la population sans contre-projet. L'abolition de la valeur locative demandée par le Parlement entre dans une nouvelle phase d'élimination des divergences. Lors de la dernière semaine de session, le Conseil national s'est penché pour la première fois sur la nouvelle version de la loi sur le CO2 et a approuvé le projet à une nette majorité. En outre, le Conseil national a été la première chambre à approuver le projet d'accélération (modification de la loi sur l’énergie) pour le développement des énergies renouvelables. Vous trouverez ci-dessous toutes les décisions prises par le Parlement concernant les projets fédéraux touchant les communes, avec les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS).
La Confédération encourage les projets de transport dans les agglomérations à hauteur de plus de 1,6 milliard de francs à partir de 2024. Le Conseil des Etats a approuvé lundi 4 décembre l'arrêté fédéral sur les crédits d'engagement à partir de 2024 pour les contributions de la Confédération aux projets d'agglomération de quatrième génération (23.033) et a accepté d’inclure le tunnel routier Moscia-Acapulco au Tessin dans le programme. Cette décision augmente le montant du crédit de 38 millions de francs. Le Conseil national avait déjà décidé à une large majorité d'inclure ce tunnel routier en automne; le Conseil des Etats s'est opposé d’inclure un tel projet dans le programme d'agglomération en dehors de la procédure ordinaire, par la voie parlementaire. Lors de la session d'hiver, le Conseil des Etats a éliminé cette dernière différence.
Position ACS: L'ACS a soutenu l’adoption des crédits d’engagement à partir de 2024 pour les projets d’agglomération de quatrième génération et se réjouit de la décision du Parlement. Le développement d'importants projets d'infrastructures de transport dans les agglomérations contribue à une meilleure gestion du trafic non seulement dans les agglomérations mais aussi dans les régions et zones situées en aval. Depuis 2006, la Confédération accorde des subventions pour financer des projets dans le cadre des projets d'agglomération. Trois générations de projets d'agglomération ont déjà été réalisées dans toute la Suisse, ou sont en passe de l'être.
Pour les projets d'agglomération de la quatrième génération, 1200 mesures doivent être prises dans 32 agglomérations de toutes les régions du pays. Les cantons, les villes et les communes contribuent à la plus grande partie des investissements avec 2,21 milliards de francs. La participation à un projet d'agglomération n'est pas simple et s’avère coûteuse. Sans cofinancement fédéral, il n'est guère possible de faire face aux coûts d'infrastructure, qui ne cessent d'augmenter en raison de la croissance démographique et de l'augmentation des emplois dans les villes et les agglomérations. La Confédération encourage ainsi un développement cohérent des transports et du territoire.
La Motion « Faire passer à 80 mégabits par seconde la vitesse minimale de connexion à Internet dans le cadre du service universel » (20.3915) a été suspendue à plusieurs reprises. Depuis son dépôt en 2020, les choses ont évolué. En adaptant l'ordonnance sur les services de télécommunication, le Conseil fédéral a étendu le service universel à un service d'accès à Internet de 80 mégabits par seconde pour la vitesse de téléchargement à partir du 1er janvier 2024. En réponse à un postulat supplémentaire de la CTT-CN (21.3461), le rapport du Conseil fédéral du 28 juin 2023 sur la stratégie en matière de très haut débit, qui présente le développement à long terme de l'infrastructure à très haut débit, a également été publié entre-temps (lien). Dans ce contexte, le Conseil des Etats a décidé le 4 décembre de rejeter la Motion.
Position ACS: Une desserte de base en haut débit sur l'ensemble du territoire, notamment dans les régions rurales et de montagne, est importante pour les communes. Elle doit toutefois avoir un sens sur le plan conceptuel et rester finançable pour les exploitants de réseaux communaux. Pour cela, une approche stratégique est nécessaire, ce qui est assuré par le rapport du Conseil fédéral sur la stratégie de la Confédération en matière de très haut débit, publié en juin 2023. Le Conseil des États a attendu du Conseil fédéral qu'il aille rapidement de l'avant et clarifie les différentes questions relatives à la mise en œuvre, notamment l’étendue de l’encouragement et la part du financement fédéral. L'ACS salue la décision du Parlement.
Avec le financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS) (09.528) le financement du système de la santé est réorganisé. A l'avenir, toutes les prestations de santé seront financées de manière uniforme, quel que soit le prestataire qui les fournit. Il s'agit ainsi d'éliminer les mauvaises incitations et de faciliter une prise en charge coordonnée des patients tout au long de leur traitement et de leur suivi. Lors de la session d'hiver, cette importante réforme de la santé a été mise sous toit après plus de 12 ans. Les deux chambres s'étaient déjà prononcées en faveur de l'intégration des soins infirmiers dans le projet EFAS, mais à des conditions différentes. Le jeudi 14 décembre, le Conseil national a suivi le Conseil des Etats sur les points les plus controversés.
L'intégration des soins infirmiers dans le projet EFAS incluant les soins doit être dissociée de la mise en œuvre complète de l'initiative sur les soins infirmiers. Le Conseil national s'est toutefois imposé sur la dernière divergence : Les prestations de soins doivent faire l'objet de tarifs basés sur une base de coûts et de données uniforme et transparente. De plus, les tarifs doivent couvrir les coûts. La contribution des cantons doit être d'au moins 26,9 pour cent et celle des caisses maladie de 73,1 pour cent au maximum. Les assurés doivent continuer à participer aux coûts des prestations de soins. Le 18 décembre, le Conseil des Etats a également approuvé la motion 22.3372 et a maintenu le texte initial : le Conseil fédéral doit évaluer si la transformation du financement des prestations de santé est neutre en termes de coûts pour les cantons et les caisses-maladie. Il doit également examiner si les primes d'assurance maladie dans les cantons où la contribution financière augmente diminuent en conséquence.
Le Conseil fédéral et le Conseil national approuvent également la motion. Le Conseil national doit toutefois se prononcer à nouveau, car il a apporté une modification au texte. Lors des votes finaux, la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal) (Financement uniforme des prestations ambulatoires et des prestations avec hospitalisation) a été adoptée par 141 voix contre 42 et 15 abstentions (Conseil national) et par 41 voix contre 3 et 0 abstentions (Conseil des Etats). Au final, cette réforme fondamentale du financement des prestations de santé devrait tout de même être soumise au peuple. Les associations du personnel soignant ont déjà annoncé un référendum.
Position ACS: En adoptant le projet de financement uniforme des prestations de santé, soins compris, le Parlement a posé les jalons d'une réforme fondamentale du système de santé. L'ACS s'était engagée dès le début pour une solution équilibré ainsi que pour une entrée en vigueur contraignante et rapide du projet. L'intégration des soins dans le projet EFAS était à cet égard une condition sine qua non pour répartir à l'avenir les coûts de la santé de manière plus équilibrée entre tous les agents payeurs - pouvoirs publics, caisses-maladie et assuré-es. La réglementation contraignante adoptée pour l'intégration des soins infirmiers dans le projet EFAS dans un délai de sept ans à compter de l'aboutissement de la révision offre à tous les acteurs la sécurité juridique et de planification nécessaire.
Par ailleurs, la décision du Parlement de ne pas supprimer la contribution des patients aux prestations de soins est également à saluer. Cela aurait reporté des coûts considérables sur les cantons, les villes et les communes qui, dans de nombreux cantons, supportent dans une large mesure depuis plus de dix ans l'évolution des coûts dans le domaine du financement des soins. Enfin, l'ACS est très satisfaite que le Parlement ait abandonné le lien inutile et étranger au sujet entre le projet EFAS et la mise en œuvre complète de l'initiative sur les soins.
Le Conseil des Etats a adopté le 7 décembre par 32 voix contre 9 et 1 abstention le projet de révision de la Loi sur la protection de l'environnement traitant le bruit et les sites contaminés (22.085), en modifiant le projet. Avec cette révision, le Conseil fédéral veut mieux concilier le développement de l'urbanisation avec la protection contre le bruit et d'encourager l'assainissement des sites contaminés, notamment dans le cas des places de jeux pour enfants. Selon le Conseil des Etats, les objectifs de l'aménagement du territoire doivent pouvoir être davantage pondérés à l'avenir, lors de la pesée des intérêts. Il veut ainsi assouplir les conditions auxquelles les logements peuvent être construits ou rénovés : les permis de construire doivent pouvoir être accordés dans des cas clairement définis, même si les valeurs limites d'immission sont dépassées (art. 22). La sécurité de la planification devrait ainsi être accrue et les incertitudes juridiques existantes éliminées.
Dans le domaine des sites contaminés, le Conseil des États a décidé que les aires de jeux publiques et les espaces verts dont le sol est pollué par des substances dangereuses pour l'environnement et où des enfants jouent régulièrement doivent être assainis. Les coûts ne doivent cependant pas être supportés par les propriétaires des places, c'est-à-dire les communes, mais en principe par les responsables du problème. Il s'est également prononcé contre le fait que les cantons puissent soutenir financièrement l'assainissement des places privées. Au lieu de cela, les projets d'assainissement tels que l'obligation d'assainir les places de jeux pour enfants doivent pouvoir bénéficier de l'argent du fonds Vasa pour les sites contaminés de la Confédération. L'affaire passe maintenant au Conseil national.
Position ACS: L'ACS salue la position du Conseil des Etats visant à prendre davantage en compte les mesures d'aménagement du territoire lors de la pesée des intérêts entre la protection contre le bruit et le développement de l'urbanisation vers l'intérieur. Un assouplissement respectant des critères clairs pour la protection contre le bruit est judicieux afin que les communes disposent de la marge de manœuvre nécessaire en matière de développement territorial. L'ACS s'engagera en ce sens pour un projet équilibré, c’est-à-dire en faveur d’allégements qui soient proportionnés à l’objectif de densification vers l’intérieur, sans toutefois mettre en péril les objectifs de protection de la santé. En ce qui concerne les sites contaminés, l'ACS demande au Parlement que l'assainissement des sols contaminés par l'exploitation d'usines d'incinération des ordures ménagères puisse également être soutenu par le fonds fédéral OTAS. L'égalité de traitement de ces sites contaminés par dioxine avec les décharges est d'intérêt public, raison pour laquelle l'ACS estime qu'une participation de la Confédération est judicieuse.
Avec la révision de la loi sur la protection de l'environnement, le Conseil national veut renforcer l'économie circulaire. Il avait approuvé le projet (20.433) en mai 2023 en tant que premier conseil et avait également décidé de libéraliser les déchets urbains : les prestataires privés devraient pouvoir collecter les matières valorisables des ménages privés sans concession communale (art. 31b, al. 4, P-LPE). La condition étant que les matériaux collectés soient recyclés. Le Conseil fédéral se prononce en revanche pour un assouplissement moins important du monopole des déchets. Il est d'avis que l'élimination actuelle des déchets fonctionne, et il veut pouvoir déterminer lui-même quels déchets les prestataires privés peuvent collecter. Le 7 décembre, le Conseil des Etats a décidé de justesse, par 21 voix contre 20, de ne pas imposer aux détaillants l'obligation de retirer et de collecter séparément l'emballage des produits biogènes invendus, comme les denrées alimentaires ou les plantes en pot. Le Conseil national s'est prononcé en faveur d'une telle obligation. Le Conseil des Etats veut, comme le Conseil national, libéraliser la collecte des déchets. Il maintient cependant le principe du monopole des cantons pour l'élimination des déchets urbains. Les députés demandent qu'une collecte volontaire par des entreprises privées ne soit possible que si le Conseil fédéral l'autorise spécifiquement pour les fractions de déchets concernés.
Position ACS: L’ACS considère d’un œil critique l’assouplissement du monopole étatique des déchets urbains, tel que proposé par le Conseil national. Les communes sont tenues de garantir la gestion, la planification, la sécurité et le financement de l'élimination des déchets. La prise en charge de certains déchets par des prestataires privés engendrerait des difficultés de coordination et un manque de prévisibilité pour la population et les autorités. D'autre part, la collecte par des prestataires privés de déchets dont la vente est lucrative représente un risque financier pour les communes. Les communes perdent ainsi des recettes, mais il leur reste les charges liées aux matériaux recyclables, dont l'élimination est coûteuse.
Du point de vue de l'ACS, les déchets urbains doivent, en principe, rester de la compétence des cantons et des communes, comme l’a également décidé le Conseil des Etats. Les communes assurent la collecte et l'élimination elles-mêmes ou, par exemple, dans le cadre de syndicats intercommunaux. Un éventuel assouplissement nécessite des conditions-cadres claires, comme cela existe aujourd’hui pour le PET ou le verre par le biais de concessions, afin de ne pas mettre en péril le système actuel qui a fait ses preuves. L'ACS soutient la position du Conseil des Etats.
L’initiative sur la biodiversité sera soumise au vote sans contre-projet indirect. Le Conseil des Etats a une nouvelle fois refusé d’entrer en matière jeudi 7 décembre 2023, par 25 voix contre 18, sur le projet élaboré par le Conseil fédéral et remanié ultérieurement par le Conseil national (22.025). Le Conseil national avait approuvé le contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité en automne 2022. En été 2023, le Conseil des Etats a estimé que la Suisse remplissait déjà les conditions pour définir suffisamment de zones revêtant une importance particulière pour la biodiversité et n'était pas entré en matière sur le contre-projet indirect.
En automne 2023, le Conseil national a réaffirmé sa volonté d'ancrer le thème au niveau de la loi et s'est montré prêt à faire des compromis vis-à-vis du Conseil des Etats et de l'agriculture. Le projet remanié n'aurait plus misé sur les surfaces de biodiversité mais sur la mise en réseau fonctionnelle et l'amélioration de la qualité dans les zones de biodiversité existantes. Sans succès. Le Conseil des Etats a maintenu sa non-entrée en matière. Le contre-projet indirect n'est donc plus d'actualité. L'initiative sur la biodiversité sera donc soumise au vote populaire sans contre-projet indirect. Lors des votes finaux, les chambres fédérales ont décidé par 124 voix contre 72 et 2 abstentions (Conseil national) et 33 voix contre 12 et 0 abstention (Conseil des Etats) de recommander le rejet dans les urnes de l'initiative populaire « Pour l'avenir de notre nature et de nos paysages (Initiative Biodiversité) ».
Position ACS: L’ACS avait soutenu la position du Conseil national. Le projet simplifié de contre-projet indirect aurait présenté un compromis mettant l’accent sur la mise en réseau fonctionnelle et l'amélioration de la qualité dans les zones de biodiversité existantes. Aucune modification du droit agricole n’était prévue. Les principales préoccupations des cantons et des communes auraient ainsi été prises en compte. La biodiversité aurait été encouragée par une approche qualitative, et des moyens financiers auraient en outre été prévus pour soutenir la mise en œuvre au niveau local.
L'initiative populaire pour plus de surfaces de biodiversité va maintenant nettement plus loin, avec des répercussions sur les compétences en vigueur et la marge de manœuvre des cantons et des communes. Du point de vue de l'ACS, les demandes de promotion de la biodiversité auraient dû être résolues au niveau de la loi et non de la Constitution. L'ACS se positionnera en conséquence par rapport à l'initiative sur la biodiversité.
Aucun accord n’a encore été trouvé pour un changement de système d'imposition de la propriété du logement (17.400). Lors de la deuxième semaine de la session, le Conseil des Etats s'est prononcé par 36 voix contre 8 contre l'abolition de la valeur locative pour les logements de deux personnes et a maintenu sa position : une abolition de la valeur locative ne doit s'appliquer qu'aux résidences principales par égard pour les cantons touristiques et de montagne. Hannes Germann, conseiller aux États et président de l'ACS, a souligné qu'il fallait impliquer tout le monde et peser le pour et le contre. On ne sait pas encore comment les cantons se positionneront lors d'une éventuelle campagne de votation. Sans leur soutien, le projet est fortement menacé. Une divergence subsiste également sur la question de la déduction des intérêts passifs. Le Conseil des Etats veut autoriser à l'avenir des déductions jusqu'à 70% des revenus de la fortune imposables et se montre ainsi moins restrictif que le Conseil national, qui fixe le seuil à 40%. Une proposition minoritaire de la commission visant à ne plus autoriser du tout la déduction des intérêts passifs, afin de réduire l'endettement privé élevé, a échoué. Le projet retourne au Conseil national.
Position ACS: Avec le changement de système prévu pour l'imposition de la propriété, les cantons et les communes doivent s'attendre à des pertes fiscales se chiffrant en milliards. L'ACS est donc fondamentalement critique à l'égard du projet. Si un changement de système devait être couronné de succès, l'ACS estime qu'il devrait être mis en œuvre de manière cohérente, avec la suppression des déductions. Il est également important que les conséquences financières pour les cantons et les communes restent supportables. De plus, il serait impératif de trouver une solution concrète pour les cantons de montagne et les cantons touristiques. L'ACS recommande de suivre la position du Conseil des Etats, notamment parce que cette proposition, contrairement à l'introduction d'un impôt sur les résidences secondaires, pourrait être mise en œuvre à moindre coût pour les cantons et les communes.
Ce projet de modification de la loi sur l'énergie vise à simplifier et à accélérer les procédures d’autorisation des grandes infrastructures énergétiques d’intérêt national (23.051) telles que les installations hydrauliques, solaires et éoliennes. L'objectif est de développer les énergies renouvelables afin de renforcer la sécurité d'approvisionnement, notamment en hiver. Lors de la dernière semaine de session, le 21 décembre, le Conseil national est entré en matière sur le projet par 175 voix contre 19 et 1 abstention et l’a approuvé en tant que premier conseil. Il a pris les décisions suivantes :
• Solaire et éolien : le Conseil national a suivi la majorité et a refusé par 129 voix contre 67 dans l'art. 10 et l'art. 10 al. 1ter d'exclure l'énergie éolienne.
• Implication des communes (Art. 14a al.1) : Le Conseil national a suivi la majorité par 121 voix contre 75 et s'est prononcé en faveur de la possibilité pour les cantons de déterminer l'implication des communes. Toutes les autres propositions de minorité allaient trop loin pour le Parlement.
• Installations hydroélectriques (Art. 14b bis) : Le Conseil national a suivi la proposition de la commission d’intégrer les installations hydroélectriques dans le projet d’accélération.
• Énergie nucléaire (Art. 6 et art. 12a) : Le Conseil national a suivi la majorité dans les deux cas et a rejeté une autorisation simplifiée pour de nouvelles centrales nucléaires sur des sites déjà existants ainsi que l'octroi de conditions-cadres pour les centrales nucléaires.
Position ACS: L’ACS soutient en principe une accélération des procédures pour les projets solaires et éoliens visant à atteindre les objectifs énergétiques et à sécuriser l’approvisionnement en électricité. Elle rejette toutefois formellement une procédure raccourcie qui se fasse unilatéralement au détriment de l’autonomie décisionnelle dans les communes pour des raisons de principe. Les communes doivent être impliquées dans ces processus ou leur accord doit être obtenu. En outre, la participation démocratique de la population est une condition importante pour l'acceptation et la légitimité de tels projets.
Dans ce contexte, l'ACS s'était explicitement engagée en faveur de la minorité IV (accord de la commune d'implantation). Le Conseil national en a maintenant décidé autrement et ne veut accorder aux cantons qu'une disposition optionnelle (approbation de la proposition de la majorité). L'ACS salue le fait que l'accélération des procédures doive s'appliquer aussi bien au domaine de l'énergie solaire qu'à celui de l'énergie éolienne et que le Conseil national ait refusé d'inclure l'énergie nucléaire comme thème dans le projet. Pour l'ACS, Il est essentiel que le projet se concentre uniquement sur l'accélération des procédures pour les installations d'énergie renouvelable. L'inclusion de possibilités d'autorisation pour l'énergie nucléaire va au-delà de ce principe.
Par ailleurs, l'ACS s'était engagée à ne pas prévoir d'accélération pour les projets d'installations hydroélectriques, car
ceux-ci répondent à leurs propres procédures et exigences, qui ne sont pas comparables à celles de projets solaires ou éoliens. En outre, dans les procédures relatives aux installations hydroélectriques, la participation des communes est réglée de manière exemplaire sur le plan institutionnel, par exemple lorsque la commune d'implantation est l'autorité concédante. La décision du Conseil national de suivre la commission sur ce point ne va donc pas dans le bon sens selon l’ACS.
La motion de la Commission des Institutions politiques du Conseil national (23.3968) charge le Conseil fédéral de modifier les bases légales de sorte que les personnes bénéficiant du statut de protection S aient plus facilement accès au marché du travail. Cela serait rendu possible en modifiant l’actuelle obligation d’autorisation s’appliquant aux rapports de travail des personnes ayant le statut S en un devoir d’annonce. La majorité de la commission et le Conseil fédéral proposent l’adoption de la motion. Le Conseil national a adopté la motion lors de la dernière semaine de session le 19 décembre par 128 contre 64 voix et 0 abstentions.
Position ACS: L’ACS salue la décision du Parlement. L'accès au marché du travail pour les personnes bénéficiant du statut de protection S est encouragé depuis l’introduction du statut en mars 2022. Les personnes ayant fui l'Ukraine peuvent exercer une activité lucrative indépendante ou une activité salariée dans ou en dehors de leur canton de résidence sans délai d'attente. Elles sont toutefois soumises, dans ce cas ou si elles veulent changer d’emploi, à une obligation d’autorisation. La motion adoptée permettra d'éliminer des obstacles administratifs et d'encourager davantage l'intégration sur le marché du travail.
Le nouveau projet de loi sur le CO2 doit encourager la population à protéger le climat par le biais d’incitations plutôt que d’interdictions. La nouvelle version de la loi sur le CO2 (22.061) règle la réduction des émissions de CO2 pour les années 2025 à 2030. Les deux chambres ont débattu une première fois du projet et ont notamment pris les décisions suivantes : jusqu'à un tiers des recettes de la taxe sur le CO2 doit être affecté au Programme Bâtiments, à la promotion des énergies renouvelables et aux technologies de réduction des gaz à effet de serre. Le Conseil fédéral avait prévu moins d’argent pour cela jusqu’en 2030 et voulait redistribuer un montant plus faible à l'économie et à la population.
Toutes les entreprises, et non plus certaines branches comme c'est le cas aujourd'hui, doivent pouvoir se libérer de la taxe sur le CO2 si elles prennent en contrepartie des engagements de réduction de leurs émissions de CO2 (limités à 2040). Pour ce faire, les entreprises soumettent un plan de décarbonisation et l'actualisent régulièrement. En ce qui concerne les infrastructures de recharge pour les voitures électriques, par exemple dans les immeubles collectifs et les parkings publics, le Conseil national souhaite que la Confédération n'alloue que jusqu'à 20 millions de francs par an provenant de l'impôt sur les huiles minérales et uniquement pour l'installation de base. Le Conseil fédéral veut en revanche soutenir les stations de recharge avec un maximum de 30 millions de francs par an, tandis que le Conseil des Etats ne veut pas les soutenir du tout, car cela relève de la responsabilité des particuliers. Le Conseil national a approuvé le projet mercredi 20 décembre par 136 voix contre 34 et 26 abstentions.
Position ACS: L’ACS soutient le projet de révision de la loi sur le CO2 élaboré par le Conseil fédéral, car il comprend un système de financement dédié permettant de pallier, en partie, les futurs coûts auxquels les communes devront faire face pour mettre en œuvre les stratégies énergétique et climatique. Dans le secteur du bâtiment, l’ACS se réjouit que le Programme Bâtiments soit poursuivi pour encourager le remplacement de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles. En plus du financement de projets réalisés dans le domaine de la géothermie, dorénavant, le projet prévoit également le financement des planifications énergétiques communales et régionales ainsi que la couverture des risques liés au réseaux thermiques. Dans le domaine des transports, de nouvelles possibilités d’encouragement seront créées pour favoriser une décarbonisation de la mobilité : infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et sources de propulsions alternatives pour les transports publics.
En octobre 2023, la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-CE) avait décidé, par 8 voix contre 0 et 5 abstentions, de rejeter la motion de la CER-CN (23.3008) « Réduire les normes dans le secteur de la construction pour réduire les coûts ». Cette motion charge le Conseil fédéral, dans le sens d'une continuation du rapport de postulat 19.3894, de présenter au Parlement une nouvelle base légale qui doit définir des standards pour l'élaboration de normes et d'aides à l'exécution dans le domaine de la construction. Le rapport de postulat propose l'introduction d'une nouvelle base légale comme solution privilégiée. Cette base juridique au niveau de la loi fixerait des standards, surtout en ce qui concerne le processus d'élaboration des aides à l'exécution et des règles techniques telles que les normes, afin que ces normes puissent être désignées de manière reconnaissable pour la pratique. À long terme, cela permettrait de clarifier l'état de la technique pour les praticiens dans de nombreux domaines.
Le rapport prévoit en outre la perception d'une taxe auprès des planificateurs afin d'assurer le financement de l'élaboration des normes, devenu de plus en plus difficile. La commission voit cela d'un œil critique au regard du fédéralisme et craint une centralisation dans le domaine de la construction, dont l'application relève en principe de la compétence des cantons et des communes. Le 14 décembre, le Conseil des Etats a suivi sa commission et a rejeté la motion par 32 voix contre 6 et 0 abstention. L'affaire est liquidée.
Position ACS: En tant que maîtres d'ouvrage et autorités d'octroi des permis de construire, les cantons et les communes sont fortement concernés par cette thématique. La DTAP et les associations communales ont donc exprimé leur soutien au projet et se sont prononcées en faveur de l'introduction d'une loi sur la standardisation. Les normes doivent être fondées sur l'État de droit et les institutions. Les processus, dans lesquels les niveaux de l'État peuvent faire valoir leurs intérêts, doivent être clairement définis. Par ailleurs, la gouvernance doit être conforme à l'État de droit et il convient de respecter les normes de qualité. L'introduction d'une nouvelle base légale aurait été l'occasion de clarifier le financement de l'élaboration et de l'obtention, actuellement payante, de normes ainsi que d’éliminer les fausses incitations existantes à la création de normes. Une réduction substantielle du nombre de normes, en particulier dans le domaine du génie civil et du bâtiment, aurait été importante du point de vue de l’ACS.
Lors de la dernière semaine de session, le Conseil des Etats s'est prononcé en faveur de la création d'un Service national d'adresses (SNA) et a adopté le projet correspondant du Conseil fédéral de la Loi sur le service des adresses (LSAdr) avec une modification par 40 voix contre 4 (23.039). À l’avenir, la nouvelle banque de données doit permettre aux autorités fédérales, cantonales et communales, ainsi que des tiers chargés de missions légales de consulter les adresses privées déclarées de personnes physiques dans toute la Suisse. La recherche doit se faire sur la base du numéro AVS d’une personne. Actuellement, de telles consultations ne sont possibles qu'au niveau communal ou cantonal, d'où l'intérêt de centraliser ces informations.
La Commission des institutions politiques CIP-CE a auditionné à ce sujet en octobre l'Association des communes suisses, l'Union des villes suisses, l'Association suisse des services des habitants et le canton de Genève. Le Conseil des Etats a approuvé le projet de loi avec un seul amendement, suivant ainsi largement les propositions du Conseil fédéral : outre les communes, les cantons doivent également être exemptés de l'obligation de payer des émoluments. Il est ainsi tenu compte du fait que dans certains cantons comme Genève, les adresses sont gérées de manière centralisée par le canton. Le projet va maintenant être soumis au Conseil national.
Position ACS: L’ACS soutient cette démarche sur le principe et considère le projet comme une étape importante vers une administration numérisée. Un service national des adresses (SNA) génère une valeur ajoutée pour les autorités, notamment en réduisant le temps consacré aux recherches d’adresses et de domiciles et en optimisant les processus opérationnels des pouvoirs publics. Lors de l’audition de la Commission des institutions politiques du Conseil des États (CIP-E), l’ACS, en collaboration avec l’Union des villes suisses et l’Association suisse des services des habitants, a attiré l’attention sur différents points critiques et a déposé des propositions concrètes pour adapter le projet du Conseil fédéral :
• Efforts supplémentaires : dans la mesure où les données d’adresses seront mises à l’avenir à la disposition d’un cercle d’utilisateurs à l’échelon national, il faudra s’attendre à un surcroît de retours auprès des services des habitants. Des ressources supplémentaires seront nécessaires pour répondre aux exigences en matière de qualité et d’actualité des données gérées dans le SNA. La collectivité compétente pour la gestion du registre des habitants devrait être indemnisée pour ces efforts supplémentaires (Art. 14 al. 2 let. b).
• Obligation de payer une redevance : le SNA est un service important pour les autorités et devrait être mis à disposition gratuitement. Toutefois, si le Parlement souhaite maintenir un financement sur la base de redevances, il faudrait libérer de l’obligation à la redevance non pas les services aux habitants en tant que tels, mais la collectivité compétente pour le registre des habitants, soit le canton ou la commune (Art. 14 al. 2 let. b). D’autant plus que les utilisatrices et utilisateurs ne seront pas les services aux habitants (fournisseurs de données) eux-mêmes, mais d’autres services communaux.
• Question de la responsabilité : la collectivité compétente pour le registre des habitants ne doit pas porter la responsabilité quant à la gestion des données saisies dans le SNA (nouvel Art. 2).
• Droit de communication : aujourd’hui, l’absence de compétence fédérale pour la réglementation de l’annonce du domicile conduit à différentes dispositions et pratiques à l’échelon cantonal. Sans réglementation au niveau fédéral, les données seront diversement prises en compte dans le SNA.
Fiche d’information commune d’ACS, UVS et ASSH
Le vendredi 29 septembre 2023 s'est terminée, au niveau national, la dernière session dans sa composition actuelle. Pour 37 parlementaires, le dernier jour de la session a été le moment de faire leurs adieux. Ils ne se présenteront pas à une réélection. Au cours de la première semaine de la session, le Conseil national s’est penché sur l'importante réforme de la santé pour un financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières EFAS. Il a approuvé l'intégration des soins infirmiers dans le projet EFAS, mais il veut régler l'entrée en vigueur de manière beaucoup moins contraignante que le Conseil des Etats et à différentes conditions.
Lors de la dernière semaine de session, ce dernier a entamé les discussions sur la révision de la loi sur le CO2 après 2024 : la population doit être encouragée à protéger davantage le climat par des incitations plutôt que par des interdictions. Peu avant le changement de législature, les Chambres ont adopté, entre autres, les objets suivants : la nouvelle loi fédérale pour l'approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables (acte modificateur unique) ainsi que la deuxième étape de la révision de la loi sur l'aménagement du territoire « Constructions hors des zones à bâtir ». Le Conseil national a approuvé les crédits pour l'aménagement des routes nationales ; les crédits pour les programmes d'agglomération de 4e génération par contre retournent au Conseil des Etats avec des divergences.
Sur le thème de la biodiversité, le Conseil national a insisté pour que les demandes soient ancrées dans la loi par le biais d'un contre-projet indirect, mais s’est montré prête à faire des compromis avec le Conseil des Etats et l’agriculture. Dans ce bilan de session, vous trouverez toutes les décisions du Parlement concernant les projets importants pour les communes avec les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS):
Après une longue élimination des divergences, les Chambres se sont mises d'accord, au cours de la législature actuelle, sur la nouvelle loi fédérale pour l’approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables, ’–aussi appelé acte modificateur unique, et sur les aspects principaux de la mise en œuvre du tournant énergétique (21.047). Le Parlement ne veut autoriser moins de débit résiduel dans les centrales hydroélectriques qu'en cas de risque de pénurie d'électricité. Il a en outre été décidé que les nouvelles installations hydroélectriques ne devaient pas être exclues d'emblée si le tronçon à débit résiduel qui en résulterait devait traverser une zone protégée d'importance nationale.
La question de l'obligation d'utiliser l'énergie solaire pour les places de parking est restée controversée. Contrairement au Conseil des États, qui a rejeté tacitement l'obligation d'installer des panneaux solaires sur les places de parking, le Conseil national a voulu imposer cette obligation pour les surfaces de stationnement de voitures en plein air à partir d'une certaine taille. Le ministre de l’Énergie Albert Rösti s'est engagé en faveur de la solution du Conseil des Etats afin d'obtenir un projet équilibré.
Lors des votes finaux, le Parlement a approuvé la nouvelle loi fédérale pour l’approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables par 177 contre 19 voix et 0 abstentions (Conseil national) et par 44 contre 0 voix (Conseil des Etats).
Position ACS: L'ACS soutient le développement des énergies renouvelables afin de pouvoir atteindre les objectifs énergétiques à l'horizon 2050. L'acte modificateur unique apporte incontestablement une contribution importante à cet égard. Il convient toutefois de tenir compte des différents intérêts d'utilisation et de protection. Par ailleurs, il reste également capital de respecter les processus démocratiques et d’inclure les communes dans l’élaboration des projets d’installation d’énergies renouvelables, car cela permet de favoriser des solutions pragmatiques et adaptées à la réalité locale. En outre, la participation démocratique de la population est une condition indispensable à l'acceptation et à la légitimité de ce genre de projets.
Le Conseil des Etats voulait initialement dépenser un peu plus d'argent que le Conseil fédéral dans les domaines de la promotion touristique et de la politique régionale pour les années 2024 à 2027 (23.028). Les deux augmentations ont été rejetées par le Conseil national pour des raisons de politique financière. Lors de l'élimination des divergences, le Conseil des Etats a finalement renoncé aux augmentations qu'il avait proposées et a suivi la ligne du Conseil national et du Conseil fédéral. Ce dernier a fixé cinq objectifs dans son message au Parlement pour les années 2024 à 2027 : il veut améliorer les conditions-cadres pour les PME, renforcer les régions, contribuer au développement durable, exploiter les opportunités de la numérisation et renforcer l'attractivité de la place économique et touristique. Au total, le Parlement veut désormais soutenir la promotion économique à hauteur d'environ 646 millions de francs pour les années 2024 à 2027.
Position ACS: Du point de vue des communes, un renforcement du développement régional par le biais d'apports plus élevés dans les fonds correspondants, tel qu’adopté par le Conseil des Etats, aurait été très bienvenu. Les moyens supplémentaires pour la promotion économique ne doivent pas être considérés en premier lieu comme une dépense, mais comme un investissement orienté vers l'avenir dans l'espace rural et les régions de montagne. Le tourisme, en particulier, et de nombreuses communes en auraient notamment profité dans le cadre des projets de la Nouvelle politique régionale (NPR). Le Parlement s’est maintenant mis d’accord sur la ligne proposée par le Conseil fédéral, ce qui est acceptable.
Le Conseil national s'est penché en tant que deuxième conseil sur l'importante réforme de la santé pour un financement uniforme des prestations dans les domaines ambulatoire et hospitalier (EFAS). C'est la conseillère nationale Ruth Humbel qui a donné l'impulsion au projet (09.528). Aujourd'hui, il existe trois systèmes de financement différents : Les traitements ambulatoires sont payés uniquement par les caisses maladie et donc par l'argent des primes. Les prestations stationnaires sont quant à elles prises en charge à 55 pour cent au moins par les cantons, les caisses maladie payant au maximum 45 pour cent. D'autres règles s'appliquent au financement des soins. A l'avenir, toutes les prestations de santé seront financées de manière uniforme, indépendamment du fait qu'elles soient fournies par l’association d’aide et soins à domicile, dans un cabinet médical, à l'hôpital ou dans une maison de retraite. Il s'agit ainsi d'éliminer les mauvaises incitations et de faciliter une prise en charge coordonnée des patients tout au long du traitement et du suivi. Le fait que les prestations de santé doivent être financées de manière uniforme à l'avenir n'était pas contesté au Parlement.
Le Conseil national souhaite toutefois décharger davantage les payeurs de primes et a donc décidé que les cantons devaient prendre en charge au moins 28,6 pour cent des prestations et les caisses maladie au maximum 71,4 pour cent via les primes. En décembre 2022, le Conseil des Etats avait décidé d'une part cantonale de 26,9%. Le Conseil national s'est également prononcé en faveur de l'intégration des soins infirmiers dans le projet EFAS. Il a toutefois posé des conditions et veut régler l'entrée en vigueur de manière beaucoup moins contraignante que la Chambre haute.
De nombreuses autres divergences subsistent. Ainsi, selon le Conseil national, les contributions des assurés aux coûts des prestations de soins doivent être prises en charge par les cantons. En outre, la durée maximale des soins aigus et de transition ne doit pas être prolongée et les frais de séjour ne doivent pas être pris en charge par l'assurance de base obligatoire. Enfin, contrairement au Conseil des Etats, le Conseil national a décidé de ne pas donner aux cantons la possibilité de refuser la prise en charge des coûts. Le dossier retourne au Conseil des Etats.
Position ACS: L'ACS salue le fait que le Conseil national ait suivi le Conseil des Etats sur la question importante de l'intégration des soins dans le projet EFAS. Le financement uniforme prévu des prestations ambulatoires et stationnaires doit absolument inclure le domaine des soins. Les transferts de coûts dans le financement des soins vers les financeurs résiduels - cantons et communes - sont une réalité. Seul l’EFAS comprenant les soins conduit à l'amélioration souhaitée du système et à une répartition plus équilibrée des coûts entre tous les agents payeurs.
L'ACS regrette toutefois que le Conseil national veuille régler l'entrée en vigueur des soins dans le projet EFAS de manière très peu contraignante dans les dispositions transitoires et qu'elle soit liée à de nouvelles conditions. Au lieu d'une entrée en vigueur après sept ans, celle-ci devrait avoir lieu au plus tôt après sept ans. Le Conseil national exige en outre « l'existence de tarifs pour les prestations de soins qui reposent sur une base de coûts et de données uniforme et transparente et qui remplissent les conditions légales, ainsi que la mise en œuvre complète de l'initiative sur les soins infirmiers». Ces conditions constituent un obstacle supplémentaire inutile et doivent être rejetées.
L'ACS s'engagera au Parlement en faveur de la décision du Conseil des États. La réglementation contraignante d'une entrée en vigueur des soins dans l’EFAS quatre ans après l'entrée en vigueur du reste du projet, décidée par le Conseil des Etats en décembre 2022, donne à tous les acteurs une sécurité de planification.
Avec le projet de deuxième étape de la révision de la loi sur l'aménagement du territoire (LAT2), le Parlement veut stabiliser le nombre de constructions en dehors des zones à bâtir (18.077) et oppose ainsi un contre-projet indirect à l'initiative pour le paysage. Lors de l'élimination des divergences, le Conseil national s'est aligné sur la position du Conseil des Etats sur plusieurs points importants au cours de la première semaine de la session. Ainsi, il s'est déclaré d'accord, par 110 voix contre 72 et trois abstentions, d'autoriser sous certaines conditions la transformation de bâtiments agricoles désaffectés en maisons d'habitation. Les députés se sont également mis d'accord pour autoriser la démolition et la reconstruction de restaurants construits avant 1980 en dehors de la zone à bâtir ainsi que leur extension. En ce qui concerne les primes de démolition controversées, le Conseil national s'est déclaré d'accord pour que celles-ci puissent être payées pour les bâtiments agricoles et touristiques même si une nouvelle construction de remplacement est érigée.
Jusqu'à la fin, la controverse a porté sur la question de savoir si les utilisations hors zone à bâtir qui ne sont pas liées à un site particulier ne devaient être possibles que dans les régions de montagne (Conseil national) ou dans toute la Suisse (Conseil des Etats). Le Conseil national a finalement suivi le Conseil des Etats sur cette divergence. En outre, les Chambres se sont mises d'accord sur des directives concernant l'installation d'antennes de téléphonie mobile en dehors des zones à bâtir.
Lors des votes finaux, le Parlement a approuvé la loi sur l’aménagement du territoire (LAT2) par 196 voix contre 0 et 0 abstentions (Conseil national) et par 43 voix contre 0 et 0 abstentions (Conseil des Etats).
Position ACS: Afin de pouvoir répondre aux objectifs de la LAT en développant le milieu bâti vers l’intérieur et en respectant le principe de séparation des zones constructibles et non constructibles, il est essentiel que les cantons, les villes et les communes disposent des ressources financières nécessaires pour agir. Ainsi, une compensation de la plus-value prévue à l’art. 5, al. 1 doit pouvoir être prélevée à l'avenir également en cas de construction ou de changement d'affectation. La prime de démolition est en principe un moyen éprouvé pour atteindre effectivement l'objectif de stabilisation. L'ACS a toutefois signalé à plusieurs reprises qu'un financement de la prime de démolition, tel que proposé actuellement, ne serait pas supportable pour les cantons et les communes. Les fonds de compensation de la plus-value dans les cantons ne disposent tout simplement pas aujourd'hui des réserves nécessaires pour assumer des tâches de financement supplémentaires.
Pourtant, le Parlement maintient cette disposition, contrairement aux intérêts des communes. Dès lors, il est juste que la prime à la démolition soit versée uniquement si aucune construction de remplacement n’est réalisée. Cette mesure permet de limiter les frais liés aux primes de démolition et permet en outre de répondre concrètement aux objectifs de stabilisation du nombre de constructions hors de la zone à bâtir. S’agissant de la mise en place de zones spéciales hors zone à bâtir prévue à l’art. 8c, l’ACS rejette la limitation aux régions de montagne demandée par le Conseil national. Cette réglementation d'exception en faveur du développement économique doit être ouverte à toutes les régions de Suisse. L'ACS salue le fait que le Parlement ait décidé dans ce sens.
Lors de la deuxième semaine de la session, le Conseil national a décidé de maintenir le contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité et d'ancrer ainsi les exigences en matière de biodiversité au niveau de la loi. Le Conseil des Etats a estimé cet été que la Suisse remplissait déjà les conditions pour définir suffisamment de surfaces d'importance particulière pour la biodiversité et n'est pas entré en matière sur le contre-projet indirect (22.025). Et ce, bien que les cantons et les communes aient expressément soutenu un contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité et se soient clairement prononcés en faveur d'une entrée en matière. Par 99 voix contre 77 et 6 abstentions, le Conseil national est à nouveau entré en matière sur le projet et s'est montré prêt à faire un compromis pour le remanier. Il est ainsi envisageable pour la Chambre basse de se focaliser sur une mise en réseau fonctionnelle et une augmentation de la qualité dans les zones de biodiversité existantes. L’objet retourne au Conseil des Etats.
Position ACS: Les villes et les communes sont tenues par la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) de veiller à la compensation écologique dans les espaces utilisés de manière intensive et contribuent à une meilleure qualité de vie de leur population par leurs mesures dans le domaine de la biodiversité, par exemple avec des parcs, des arbres, des biotopes. Avec le contre-projet indirect et les adaptations appropriées de la LPN, l'ACS estime qu'il existe un compromis acceptable qui répond aux principales préoccupations des cantons et des communes. La biodiversité serait encouragée par une approche qualitative et des moyens financiers seraient prévus pour soutenir la mise en œuvre au niveau local. Tout à fait dans l'esprit d'un contre-projet à l'initiative sur la biodiversité. L'initiative limiterait de manière disproportionnée les compétences et la marge de manœuvre actuelles des cantons et des communes. De l'avis de l'ACS, les questions relatives à la promotion de la biodiversité doivent donc être résolues au niveau de la loi et non de la Constitution.
Le Conseil national veut renforcer l'économie circulaire en modifiant la loi sur la protection de l'environnement et a approuvé en tant que chambre prioritaire le projet de sa commission de l'environnement 20.433 en mai 2023. Outre des amendes pour le littering, la Chambre des cantons a également décidé de libéraliser l’élimination des déchets urbains. Les prestataires privés pourront collecter les déchets recyclables des ménages privés sans concession de la commune (art. 31b, al. 4, P-LPE). La condition est que les matériaux collectés soient recyclés. Par 101 voix contre 92, le Conseil a suivi une proposition de sa commission. Le Conseil fédéral se prononce en revanche pour un assouplissement moins important du monopole des déchets. Il estime que le système actuel d'élimination des déchets fonctionne et veut pouvoir déterminer lui-même quels déchets les particuliers peuvent collecter. L'objet initialement inscrit à l'ordre du jour de la session d'automne sera prochainement traité par le Conseil des Etats. La commission compétente du Conseil des Etats, la CEATE-E, se penchera sur le projet les 26 et 27 octobre.
Position ACS: L’ACS considère d'un œil critique l’assouplissement du monopole étatique des déchets urbains prévu par le Conseil national pour plusieurs raisons. D’une part, les communes sont tenues de garantir la gestion et la sécurité de l'élimination des déchets. La prise en charge de certains déchets par des prestataires privés engendrerait des difficultés de planification et un manque de prévisibilité. La coordination nécessaire entre les pouvoirs publics et les prestataires privés impliquerait par ailleurs un surcroît de travail administratif. D'autre part, la collecte par des prestataires privés de déchets dont la vente est lucrative représente un risque financier pour les communes. Les communes perdent ainsi des recettes, mais il leur reste les charges liées aux matériaux recyclables, dont l'élimination est coûteuse. Par ailleurs, une multiplication des prestataires s'occupant de la collecte des déchets résulterait en une augmentation du trafic et la population ferait face à un changement constant de l'offre de collecte en fonction de la fluctuation du prix des matières premières.
L’ACS demande donc au Parlement de renoncer à un assouplissement du monopole des déchets. Toutefois, si un assouplissement du monopole étatique devait être mis en place, il faudrait nécessairement l’assortir de conditions-cadres claires sécurisant la gestion des déchets. De plus, il faudra assurer sur le long terme le financement des infrastructures d’élimination ainsi que le travail des communes lié à l’élimination des déchets.
Lors de la première semaine de la session, le Conseil national s'est penché sur la Motion 21.4516 « Consolider la hiérarchie du réseau routier à l'intérieur comme à l'extérieur des localités » dans le cadre de l'examen de différentes interventions. Celle-ci prévoit de limiter uniformément la vitesse à 50 km/h dans les localités, à quelques exceptions près, et d'adapter à cet effet les dispositions de la loi sur la circulation routière. Le conseiller fédéral Albert Rösti a argumenté en vain que la vitesse était déjà limitée à 50 km/h sur les routes à orientation trafic à l'intérieur des localités et que la législation actuelle ne permettait pas de la réduire à 30 km/h sans aucune considération. Le Conseil national a adopté la motion 21.4516 par 102 voix contre 79 et 3 abstentions (cf. débat).
Position ACS: Cette thématique concerne directement les communes et les villes, l’ACS est donc intervenue auprès du Conseil national avec la recommandation de rejeter la motion 21.4516. Elle soutient ainsi la proposition du Conseil fédéral. Lors de la révision partielle de l’Ordonnance sur la signalisation routière (OSR) en 2022, le Conseil fédéral a décidé de faciliter la mise en place de zones 30 sur les routes d'intérêt local à l’intérieur des localités, notamment en supprimant l'obligation d'expertise et en réduisant ainsi la charge administrative pour les autorités communales. En outre, les zones 30 peuvent désormais être aménagées pour d'autres raisons liées aux conditions locales. Pour les communes, il en est résulté de la clarté au niveau juridique et l'autonomie communale a été globalement renforcée.
L’ACS a toujours soutenu la nouvelle réglementation. Les autorités communales peuvent ainsi désigner des zones 30 avec moins de travail administratif et en tenant compte des conditions locales. Et ce, là où elles font sens. Cette approche subsidiaire de l'exécution est très importante du point de vue des communes. La motion Schilliger veut à présent renverser cette disposition favorable aux communes et aux villes en exigeant un ancrage légal de la vitesse à 50 km/h sur toutes les routes à orientation trafic. Une telle exigence porte atteinte à l'autonomie des communes et à l'intérêt général de la population locale. L'acceptation de la motion serait en contradiction avec la répartition fédérale des compétences en Suisse et limiterait considérablement les possibilités d'action des cantons, des communes et des villes. L'ACS s'y oppose résolument sur la base du respect de la politique nationale.
Par sa motion 23.3672, le conseiller aux Etats Matthias Michel demande au Conseil fédéral de modifier les bases légales et de mettre en place d'autres mesures pour lutter contre la pénurie de logements qui se dessine. Ainsi, les cantons doivent pouvoir désigner dans leurs plans directeurs des zones pour une densification accrue dans les zones urbanisées avec des instruments correspondants ainsi que des zones pour la construction de logements d'utilité publique, le cas échéant avec des bonus d'utilisation correspondants. Selon l'auteur de la motion, une densification adaptée aux besoins doit toujours aller de pair avec la création de logements à loyer ou à prix modérés.
Le Conseil fédéral partage l'avis selon lequel il convient d'encourager le développement vers l'intérieur et de lutter contre la pénurie de logements qui s'annonce par des mesures appropriées. Ces travaux ont déjà été initiés en 2023 avec la « Table ronde sur la pénurie de logements » mise en place par le conseiller fédéral Guy Parmelin. Dans le cadre d'un plan d'action national, les mesures les plus appropriées et les plus efficaces doivent être discutées avec les cantons, les villes et les communes. Le Conseil fédéral ne souhaite pas anticiper les résultats de ce processus et rejette donc la motion. Le 20 septembre, le Conseil des Etats a néanmoins adopté la motion 23.3672 à une nette majorité.
Position ACS: La pénurie de logements est un problème urgent dans différentes régions de Suisse. Il est nécessaire d'agir, notamment parce que cette évolution peut avoir des conséquences négatives dans différents domaines (social, spatial, économique et écologique). Outre la rareté croissante des terrains à bâtir et des biens immobiliers, de nombreuses obligations légales et oppositions empêchent le développement vers l'intérieur dans les communes et les villes. Dans les régions de montagne, des conditions strictes dans le domaine de la construction de résidences secondaires constituent un obstacle excessif.
L'ACS salue le lancement de la « table ronde sur la pénurie de logements » et l'élaboration d'un plan d'action national sur la pénurie de logements qui en découle. Le problème se pose dans différentes régions - urbaines et rurales - de Suisse, raison pour laquelle il ne peut pas y avoir de solution unique et simple. Dans ce cadre, les différentes solutions et mesures possibles doivent faire l'objet d'une discussion politique approfondie sur une base aussi large que possible.
Lors de la session d'automne, le Parlement s'est mis d'accord sur le lieu et l'ampleur de l'aménagement des autoroutes suisses pour les années 2024 à 2027 (23.032), Dans le cadre du nouvel examen des contributions aux projets d'agglomération de quatrième génération dans toutes les régions du pays (23.033), le Conseil national s'est prononcé, comme en mai, pour l'intégration du tunnel routier Moscia-Acapulco près d'Ascona TI dans le programme, maintenant ainsi cette dernière divergence avec le Conseil des Etats. Ce dernier s'est prononcé contre l'inscription d'un tel projet dans le projet d'agglomération en dehors de la procédure ordinaire, par la voie parlementaire. Dans ce programme, il est question de 1,6 milliard pour des projets d'infrastructure dans le domaine des transports publics, du trafic individuel motorisé ainsi que du trafic cycliste et piéton. En raison de cette dernière divergence, le projet n'a pas pu être mis au point au cours de la législature actuelle et retourne au Conseil des Etats.
Position ACS: L'ACS soutient les deux arrêtés fédéraux et donc le développement d'importants projets d'infrastructure de transport dans le réseau des routes nationales et dans certaines agglomérations. Les deux programmes contribuent à une meilleure gestion du trafic dans les villes et les agglomérations ainsi que dans les régions et zones situées en aval. L'ACS salue en particulier le fait que le Conseil national ait renoncé à coupler les deux projets. Un couplage étranger aux deux programmes d'infrastructure n'apporterait aucune valeur ajoutée et n'entraînerait que des retards dans les différents domaines.
Lors de la dernière semaine de session, le Conseil des Etats s'est penché sur la nouvelle version de la loi sur le CO2 (22.061). Le nouveau projet de loi sur le CO2 doit encourager la population à protéger le climat par des incitations plutôt que par des interdictions. Le Conseil des Etats soutient le projet sur le fond, mais veut aller moins loin que sa commission pour l'environnement, l'aménagement du territoire et l'énergie CEATE-E. Ainsi, selon la volonté du Conseil des Etats, la Suisse doit atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour environ deux tiers en Suisse, ce qui correspond à une réduction de 34 pour cent d'ici 2030 par rapport à 1990. Une minorité s'était prononcée pour une part de 75 pour cent, comme c'est le cas aujourd'hui.
De plus, le Conseil des Etats veut investir jusqu'à un tiers des recettes de la taxe sur le CO2 dans le Programme Bâtiments, la promotion des énergies renouvelables et des technologies de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030. En ce qui concerne les valeurs cibles de CO2 pour les véhicules, le Conseil des Etats veut - comme l'UE - les renforcer. Les voitures nouvellement immatriculées à partir de 2030 ne pourraient plus émettre que 45% des émissions de gaz à effet de serre de 2021.
En ce qui concerne la redevance sur le trafic des poids lourds (RPLP) pour les camions à propulsion électrique, la majorité veut s'en tenir au droit en vigueur. Une courte majorité s'est prononcée contre l'octroi de subventions fédérales pour les stations de recharge électriques dans les immeubles, estimant qu'il s'agit d'une affaire privée. Une minorité souhaite, comme le Conseil fédéral, soutenir financièrement la mise à disposition de ces stations de recharge. Le dossier va maintenant être soumis au Conseil national.
Position ACS: L’ACS soutient le projet de révision de la loi sur le CO2 élaboré par le Conseil fédéral car il comprend un système de financement dédié permettant de pallier, en partie, les futurs coûts auxquels les communes devront faire face pour mettre en œuvre les stratégies énergétique et climatique. Dans le secteur du bâtiment, l’ACS se réjouit que le Programme Bâtiments soit poursuivi pour encourager le remplacement de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles. En plus du financement de projets réalisés dans le domaine de la géothermie, dorénavant, le projet prévoit également le financement des planifications énergétiques communales et régionales ainsi que la couverture des risques liés au réseaux thermiques. Dans le domaine des transports, de nouvelles possibilités d’encouragement seront créées pour favoriser une décarbonisation de la mobilité : infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et sources de propulsions alternatives pour les transports publics.
Le Conseil national veut assouplir les restrictions à la construction de logements dans les communes comptant de nombreuses résidences secondaires. Les communes qui comptent plus de vingt pour cent de résidences secondaires doivent pouvoir transformer plus facilement les maisons d'habitation régies par l'ancien droit et les réutiliser. Aujourd'hui, de telles extensions ne sont possibles qu'en cas de rénovation. Lors de la dernière semaine de session, il a approuvé un projet de sa Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE-N) par 105 voix contre 80 et huit abstentions, contre la volonté du PS, des Verts et du PVL. C'est le conseiller national Martin Candinas qui a donné l'impulsion au projet (20.456). Le Conseil des Etats est le prochain à se pencher sur la question.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Conseil national, car elle rend possible la densification et le développement des communes avec des résidences secondaires. L'ACS a soutenu l'Iv.pa. Candinas dans le cadre de la procédure de consultation. Ceci pour des raisons de principe, car une révision de la loi sur les résidences secondaires s'impose. L'évaluation de cette loi, vieille de plus de dix ans, a montré qu'il existe divers effets négatifs, notamment pour les communes, qui peuvent être associés aux prescriptions légales strictes. Les communes doivent également pouvoir se développer dans les régions de montagne, sans quoi elles souffrent d'un exode de la population. C'est pourquoi l'ACS soutient la demande selon laquelle les logements régis par l'ancien droit peuvent être agrandis en cas de démolition et de reconstruction.
Au niveau national, la session d'été s'est terminée le vendredi 16 juin. Les conseillers nationaux et les conseillers aux Etats ont débattu de thèmes importants tels que la politique d'asile, les transports, les énergies renouvelables, l'aménagement du territoire, la biodiversité, la promotion du tourisme, la téléphonie mobile 5G et la valeur locative. Le projet d'accélération des installations de parcs éoliens a été mis sous toit par le Parlement. En revanche, les débats se poursuivent sur la nouvelle loi fédérale sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité grâce aux énergies renouvelables, connue aussi sous le nom « d’acte modificateur unique ».
Le Conseil national a été le premier à approuver les deux crédits pour l'extension du réseau des routes nationales et les projets d'agglomération. Le Conseil des Etats ne veut pas promouvoir davantage la biodiversité en Suisse et a rejeté le contre-projet indirect du Conseil fédéral. Le crédit demandé par le Conseil fédéral pour créer des places d'hébergement temporaires supplémentaires pour les demandeurs d'asile au niveau fédéral n'a pas non plus eu de chance. En revanche, le Conseil des Etats s'est prononcé en faveur d'une augmentation des moyens pour renforcer le développement régional, ce qui est à saluer du point de vue des communes.
Dans notre bilan de la session qui suit, vous trouverez toutes les décisions du Parlement concernant les projets importants pour les communes, avec les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS).
Afin de faire face à l'augmentation des demandes d'asile prévue pour l'automne 2023, le Conseil fédéral a décidé d'augmenter les capacités d'hébergement dans les centres fédéraux d'asile en créant des logements temporaires supplémentaires. Pour ce faire, 3’000 places devraient être mises à disposition dans des conteneurs installés sur des sites de l'armée. Le crédit de 133 millions de francs demandé par le Conseil fédéral pour ces installations de conteneurs a été fortement contesté au Parlement.
Le Conseil national a approuvé de justesse le crédit dans le cadre des délibérations sur le « Budget 2023. Supplément I » (23.007) au cours de la première semaine de la session ; le Conseil des Etats a de son côté rejeté ce crédit au cours de la deuxième semaine de la session. Lors de la suite de l'élimination des divergences, le Conseil national a fait un pas vers le Conseil des Etats en acceptant la proposition de compromis (seulement la moitié du montant). Mais ce dernier a maintenu son refus et a rejeté une nouvelle fois le crédit lors de la dernière semaine de la session, par 25 voix contre 18 et sans abstention. Dans le cadre de la conférence de conciliation du 15 juin, le Conseil des Etats s'est imposé. L'affaire est donc close.
Position ACS: L'ACS regrette la décision du Parlement. En accord avec les cantons, la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) et la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), l'ACS et l’Union des villes suisses se sont adressés aux membres du Conseil des Etats pour leur demander d'approuver le crédit.
Pour le niveau communal (villes et communes), la création de capacités d'hébergement supplémentaires au niveau fédéral aurait été d'une importance stratégique décisive. Sans la mise à disposition de nouvelles structures d’hébergement, comme des conteneurs, par la Confédération, les cantons, les villes et les communes risquent de se voir à nouveau attribuer de manière anticipée des requérants d'asile à l'automne 2023. Dans le système d'asile suisse, il est important que chaque niveau étatique assume ses responsabilités en fonction des tâches qui lui sont attribuées en termes de financement, de capacité et de délais. La priorité absolue reste de pouvoir gérer ensemble et efficacement le nombre élevé de demandes d'asile et de soutenir rapidement les personnes en quête de protection.
L'attribution anticipée de demandeurs d'asile aux structures cantonales et communales rompt les procédures ordinaires. Cela augmente inutilement la pression sur les cantons et les communes déjà fortement sollicités. Avec le non du Parlement, il s'agit maintenant d'exploiter d'autres réserves à tous les niveaux et surtout d'adapter rapidement la planification d'urgence de la Confédération et des cantons afin d'être prêt pour les pics attendus à l'automne 2023. L'utilisation d’abris de protection civile relève de la compétence des cantons et doit rester à leur disposition en tant que réserve d'hébergement.
Conformément à sa décision du 14 juin 2023, le Conseil des Etats veut consacrer un peu plus d'argent que le Conseil fédéral à la promotion économique pour les années 2024 à 2027 (23.028). En tant que première chambre, il a accepté mercredi à la quasi-unanimité 672 millions de francs. Au total, la Chambre haute a dû se pencher sur sept arrêtés fédéraux. Ceux-ci concernent entre autres la promotion du tourisme, la politique régionale et la promotion des exportations. Il les a tous acceptés à une nette majorité lors du vote global. Le dossier part au Conseil national.
Du point de vue des communes, l'accent a été mis sur les fonds destinés à la promotion du tourisme. Le Conseil des Etats a renoncé à réduire de 13 millions de francs les fonds fédéraux alloués à Suisse Tourisme, les faisant passer à 246 millions de francs. Une proposition de minorité visant à augmenter de 12,7 millions de francs le Fonds de développement régional a également été adoptée à la majorité. La même demande a été formulée entre autres par les directrices et directeurs de l'économie publique des cantons CDEP.
Position ACS: Du point de vue des communes, un renforcement du développement régional par le biais d'apports plus élevés dans les fonds correspondants est très bienvenu. La proposition minoritaire, telle qu'adoptée par le Conseil des Etats en tant que premier conseil le mercredi 14 juin, a également été soutenue par le conseiller aux Etats Hannes Germann (SH), président de l'ACS. Les moyens supplémentaires pour la promotion économique ne doivent pas être considérés en premier lieu comme une dépense, mais comme un investissement orienté vers l'avenir dans l'espace rural et les régions de montagne. De nombreuses communes de ces régions profiteront des projets de la Nouvelle politique régionale (NPR).
Lors de la première semaine de la session, le Conseil national s'est penché sur deux projets importants relatifs aux transports. Il a approuvé le crédit de 8,8 milliards de francs pour l'exploitation, l'entretien et les adaptations du réseau des routes nationales pour les années 2024 à 2027. L'étape d'aménagement 2023 pour les routes nationales (23.032) permet de réaliser d'importants projets de construction ponctuels sur le réseau des routes nationales. Ceci principalement dans et autour des agglomérations et des grandes villes. Le trafic peut ainsi être fluidifié pour ces régions, mais aussi pour les régions situées en aval.
Pour le deuxième sujet, les projets d'agglomération, 32 projets de la quatrième génération doivent être soutenus à hauteur de 1,6 milliard de francs au total (23.033). Le Conseil national a également approuvé ce point par 196 voix contre 0. Environ un tiers des contributions doit être utilisé pour les transports publics, le trafic automobile ainsi que pour des projets en faveur du vélo et de la marche. Les plates-formes d'échange seront également prises en compte. Les députés ont tacitement ajouté le tunnel routier Moscia-Acapulco dans le projet d'agglomération « Locarnese », ce qui entraîne une augmentation du crédit de 38 millions de francs. Le Conseil national a renoncé à coupler les deux projets de loi sur les transports, parce qu’ils sont très différents, en ce qui concerne leur forme et leur portée, et qu'un éventuel référendum sur l'étape d'aménagement des routes nationales entraînerait d'importants retards dans les programmes d'agglomération. La prochaine étape est le Conseil des Etats.
Position ACS: L'ACS soutient les deux arrêtés fédéraux et donc le développement d'importants projets d'infrastructure de transport dans le réseau des routes nationales et dans certaines agglomérations. Les deux programmes contribuent à une meilleure gestion du trafic dans les villes et les agglomérations ainsi que dans les régions et zones situées en aval. L'ACS salue en particulier le fait que le Conseil national ait renoncé à coupler les deux projets. Un couplage étranger aux deux programmes d'infrastructure n'apporterait aucune valeur ajoutée et n'entraînerait que des retards dans les différents domaines.
Après avoir été approuvée par le Conseil national en mars, la nouvelle loi fédérale sur la sécurité de l'approvisionnement en électricité grâce aux énergies renouvelables, appelée «acte modificateur unique », est retournée au Conseil des États pour l'élimination des divergences lors de la session d'été (21.047). Dans la première délibération le 1er juin, une proposition individuelle du conseiller aux Etats Engler (GR) s'est imposée de justesse. Selon cette proposition, le Conseil fédéral devrait pouvoir obliger les exploitants de centrales hydroélectriques à augmenter leur production d'électricité pour une durée limitée afin d'atteindre les objectifs de production et d'importation ainsi qu'en cas de pénurie imminente. Seuls les débits résiduels minimaux prévus par la loi actuelle sur la protection des eaux seraient encore valables.
Par ailleurs, le Conseil des États a supprimé de la loi l'obligation d'installer des panneaux solaires sur toutes les nouvelles constructions, car il s'agissait d'une intervention trop importante dans la propriété privée et la souveraineté des cantons. En lieu et place, il s'est prononcé en faveur de l'introduction dans le droit en vigueur de l'utilisation obligatoire de l'énergie solaire sur les bâtiments d'une surface supérieure à 300 mètres carrés, et ce pour une durée illimitée. Contrairement au Conseil national, le Conseil des États s'oppose à l'obligation de recouvrir les parkings d'installations solaires à partir d'une certaine taille.
Le 8 juin, le Conseil des États a achevé la deuxième délibération et s'est prononcé en faveur de la délimitation, dans les plans directeurs cantonaux, de zones se prêtant à l'utilisation de l'énergie solaire et éolienne. Les installations doivent toutefois être liées à un site précis et leur besoin doit être prouvé. Dans ces cas, l'utilisation de l'énergie solaire et éolienne doit avoir la priorité sur les autres intérêts nationaux. De nombreuses divergences subsistent entre les deux Chambres. La commission compétente du Conseil national (CEATE-N) reprendra ses discussions immédiatement après la session d'été.
Position ACS: L'ACS soutient le développement des énergies renouvelables afin de pouvoir atteindre les objectifs énergétiques à l'horizon 2050. L'acte modificateur unique apporte incontestablement une contribution importante à cet égard. Toutefois, la législation actuelle, élaborée par le Parlement dans le cadre d'une procédure accélérée exceptionnelle, ne tient toujours pas compte de manière appropriée du standard élevé actuel en matière de législation, de démocratie participative et de droit de regard de la population et des autorités.
Pour l'ACS, en tant que représentante des communes, il est clair que le législateur national doit, même en de telles périodes, respecter sans restriction des principes constitutionnels importants tels que l'autonomie cantonale et communale, le droit de procédure ou la garantie de la propriété privée. Sinon, l'acceptation des autorités et de la population vis-à-vis des mesures et des projets ne peut pas être garantie durablement. En ce qui concerne les considérations particulières en cours relatives à l'acte modificateur unique, l'ACS se rallie aux propositions et recommandations des cantons (DTAP).
Le Parlement veut accélérer le développement des énergies renouvelables et s'accorde sur un point : les projets éoliens avancés d'intérêt national doivent pouvoir être réalisés le plus rapidement possible. Lors de la session d'été, le Conseil national et le Conseil des Etats ont désormais éliminé les dernières divergences concernant le projet de loi déclaré urgent, aussi appelé « Windexpress » (22.461).
Afin de garantir la légitimité démocratique des projets à accélérer, le Conseil des Etats s'est prononcé en faveur de davantage de droits pour les communes concernées dans le cadre des procédures d'autorisation. Ainsi, la nouvelle procédure d'autorisation ne doit s'appliquer que si les communes concernées ont approuvé le projet éolien dans le cadre de leur plan d'affectation, ce qui leur assure une participation minimale. Dans le cadre de l'élimination des divergences, le Conseil national a décidé d'adhérer à la décision du Conseil des Etats conformément à la proposition de la majorité (art. 71c, ch. 1). Lors des votes finaux, le Parlement a approuvé le projet par 37 voix contre 2 et 5 abstentions (Conseil des Etats) et par 141 voix contre 50 et 3 abstentions (Conseil national).
Position ACS: L'ACS soutient le développement des énergies renouvelables. Toutefois, la construction prévue de grands projets de parcs éoliens et d'installations photovoltaïques ne doit pas se faire unilatéralement au détriment de l'autonomie communale et des droits de participation des communes et de leur population, protégés par la Constitution. L'implication des communes d'implantation lors de l'octroi du permis de construire est une condition minimale indispensable à l'acceptation de tels grands projets.
La décision du Parlement représente un compromis que l'ACS peut soutenir pour des raisons pragmatiques, mais pas par conviction. Le fait que les procédures raccourcies ne doivent être appliquées que si les communes concernées ont donné leur accord dans le cadre de leur plan d'affectation est évidemment une condition importante. Cependant, de telles exceptions aux procédures d'autorisation ordinaires ne doivent concerner qu’un nombre limité de projets dont l’importance est exceptionnelle. Par ailleurs, ces exceptions sont à limiter dans le temps. Pour tous les autres projets, les règles de procédure ordinaires doivent impérativement s'appliquer dans les cantons et les communes, impliquant non seulement les autorités, mais aussi la population de manière appropriée dans les processus de décision. Il s'agit là d'éléments essentiels de l'État de droit suisse, qui doivent également être respectés dans le cas présent.
La motion 23.3435 du conseiller aux Etats Jakob Stark (TG) vise à adapter la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) de manière à ce que, dans le cadre de la pesée des intérêts, l'intérêt public avéré des communes, des villes et des cantons puisse être davantage pris en compte dans le développement de l'aménagement du territoire par rapport à l'Inventaire fédéral des sites construits à protéger en Suisse (ISOS). Le Conseil des Etats estime qu'il faut agir dans ce domaine et a adopté la motion le 6 juin 2023. La motion va maintenant passer au Conseil national.
Position ACS: L'ACS soutient la motion 23.3435 du conseiller aux Etats Jakob Stark (TG) et salue la décision du Conseil des Etats. L'ISOS est un inventaire important, mais qui, dans la pratique, rend souvent difficile le développement de l’urbanisation et la densification vers l'intérieur. De nombreuses communes sont aujourd'hui limitées dans leurs possibilités de décision et de développement en raison de la multitude de contraintes imposées par le droit fédéral. Il en résulte souvent de longues procédures et des retards de construction, notamment dans les projets de construction de logements. Cette motion permet de remédier à ce conflit d'intérêts. L'intérêt public des communes et des villes doit à l’avenir avoir plus de poids dans les projets d'aménagement du territoire. En outre, les inventaires ISOS doivent pouvoir être contrôlés à la demande d'une autorité de planification.
De plus en plus d'organisations privées ont découvert que l'embauche de proches aidants était un modèle commercial. Selon une décision du Tribunal fédéral de 2019, les proches aidants ne doivent pas nécessairement être au bénéfice d'une formation spécialisée en soins. Cette décision va à l'encontre des conventions administratives conclues entre les associations d'aide et de soins à domicile et les assureurs-maladie, qui requièrent des employés de l'aide et des soins à domicile d'avoir au moins suivi un cours d'aide-soignant pour fournir des prestations dans le domaine des soins de base.
Dans une situation où la croissance des coûts des soins se fait depuis des années au détriment des financeurs résiduels, les communes reçoivent désormais, en plus des factures de soins à domicile, des factures supplémentaires des organisations privées qui emploient des proches aidants. Ce qui est particulièrement dérangeant, c'est que les entreprises privées encaissent une part importante des recettes et que certaines d'entre elles n'en reversent qu'une faible part aux membres de la famille employés pour leurs services. Par son interpellation (23.3426) le conseiller aux Etats Hannes Germann (SH) demande au Conseil fédéral de prendre position sur cette évolution. Avec l’intervention de l’interpellateur le 15 juin au Conseil des Etats l’affaire est close.
Position ACS: L'ACS salue l'interpellation du président de l'ACS, Hannes Germann, sur ce sujet afin de clarifier d'importantes questions de principe au niveau national. Avec l'engagement de proches aidants par les services d'aide et de soins à domicile et les organisations privées, une évolution aux conséquences financières importantes pour les communes est en cours. Il convient de les clarifier. Ainsi, des organisations privées telles que l'AsFam (Assistance aux familles avec des proches aidants) engagent déjà dans onze cantons des proches aidants qui assument des prestations originales d’Aide et soins à domicile Suisse (Spitex). Le Conseil fédéral ne voit pas la nécessité d'agir. Après tout, certaines questions doivent être approfondies dans un rapport, selon la réponse du Conseil fédéral, ce qui est à saluer du point de vue de l'ACS.
Lors de la dernière semaine de session, le Conseil des Etats a suivi sa commission de l'environnement et a décidé, par 28 voix contre 14 et une abstention, de ne pas entrer en matière sur le contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité (22.025). Et ce, bien que les cantons et les communes, par le biais de la Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l'aménagement du territoire et de l'environnement (DTAP), de l'Union des villes suisses et de l'Association des Communes Suisses, de même que 44 organisations de protection de l'environnement et de la nature, aient demandé aux députés d'entrer en matière sur le projet.
Le Conseil des Etats a maintenu sa position selon laquelle la Suisse remplit déjà les conditions pour définir suffisamment de surfaces d'importance particulière pour la biodiversité. Ainsi, l'objectif global de la Convention de Kunming-Montréal, qui consiste à garantir d'ici 2030 au moins 30 pour cent de surfaces pour la protection et la promotion de la biodiversité, pourrait être largement atteint en Suisse également. Il n'est pas nécessaire de créer un cadre juridique supplémentaire. Ainsi, l'initiative sur la biodiversité serait soumise au vote du peuple sans contre-projet. Le projet retourne au Conseil national, car celui-ci, en tant que première chambre, avait dit oui au contre-projet indirect en automne 2022.
Position ACS: L'ACS regrette la décision du Conseil des Etats. Les villes et les communes sont tenues par la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) de veiller à la compensation écologique dans les espaces utilisés de manière intensive et contribuent à une meilleure qualité de vie de leur population par leurs mesures dans le domaine de la biodiversité, par exemple avec des parcs, des arbres, des biotopes.
L'ACS estime que le contre-projet indirect et les adaptations correspondantes de la LPN auraient permis de trouver un compromis acceptable, qui aurait répondu aux principales préoccupations des cantons et des communes. La biodiversité serait encouragée par une approche qualitative et des moyens financiers seraient prévus pour soutenir la mise en œuvre au niveau local. Tout à fait dans l'esprit d'un contre-projet à l'initiative sur la biodiversité. L'initiative limiterait de manière disproportionnée les compétences et la marge de manœuvre actuelles des cantons et des communes. De l'avis de l'ACS, les questions relatives à la promotion de la biodiversité doivent donc être résolues au niveau de la loi et non de la Constitution.
La motion 20.3237 déposée au Conseil national vise à créer les conditions-cadres nécessaires et à permettre le déploiement rapide de la cinquième génération de la norme de téléphonie mobile (déploiement de la 5G) d'ici 2024. Le Conseil fédéral et la branche doivent informer la population de manière appropriée. Après le Conseil national, le Conseil des Etats, deuxième chambre à se prononcer, a approuvé la motion avec une modification lors de la dernière semaine de session. Il a suivi sa commission et a adopté une précision selon laquelle les valeurs limites préventives en vigueur pour les installations de téléphonie mobile ne doivent pas être augmentées. La motion retourne donc au Conseil national.
Position ACS: L'ACS soutient l'intention de promouvoir des conditions-cadres pour une mise en place aussi rapide que possible du réseau de téléphonie mobile. Celle-ci doit toutefois se faire en étroite coordination et dans le respect des dispositions légales et des tâches des cantons et des communes. L'infrastructure de téléphonie mobile dans le domaine de la télécommunication est une infrastructure de base importante ; elle est soumise à la concurrence entre les fournisseurs privés. Enfin, les communes jouent un rôle décisif dans la procédure d'autorisation ; leur marge de manœuvre reste limitée, notamment en raison des prescriptions légales fédérales et cantonales. Il n'appartient donc pas aux seules communes de mettre en œuvre un tel développement.
Depuis avril 2023, les nouvelles recommandations des cantons en matière de téléphonie mobile sont en vigueur. Ces directives ont permis de créer une sécurité juridique dans des domaines importants de l'exécution, tout en jetant les bases d'une extension moderne du réseau de téléphonie mobile. C'est sur cette base que l'on peut et doit s'appuyer dans le cadre de l'application de la loi.
La valeur locative fait l'objet de controverses politiques depuis des années. En 2017, la Commission de l'économie du Conseil des Etats a fait une nouvelle tentative. En automne 2021, le Conseil des Etats s'est prononcé de justesse en faveur d'un changement de système pour l'imposition de la propriété du logement (17.400). Le Conseil national a décidé d'entrer en matière à l'automne 2022, mais a renvoyé le projet en commission pour qu'il soit remanié. Le projet s'est trop éloigné de l'objectif initial. Si la valeur locative est supprimée, il ne faut pas que les déductions fiscales pour la propriété du logement restent possibles en même temps. Et pour les cantons et les communes, les pertes fiscales ne seraient pas supportables financièrement.
Le Conseil fédéral soutient le principe d'un changement de système d'imposition de la propriété du logement. L'incitation à l'endettement est mauvaise et le système trop complexe. Par ailleurs, le problème se pose concernant les retraités à faible revenu et à valeur locative élevée. Lors de la dernière semaine de session, le Conseil national s'est prononcé pour un changement de système conséquent incluant les résidences secondaires. Selon le Conseil national, c'est la seule façon d'alléger la charge administrative des autorités fiscales et d'éviter les doublons. Les propriétaires de maisons individuelles ne devraient donc plus être imposés sur la valeur locative de leur logement, y compris s’ils en possèdent deux. Au vote sur l'ensemble, il a approuvé le projet par 109 voix contre 75 (8 abstentions). Le projet retourne au Conseil des Etats.
Position ACS: Avec le changement de système prévu pour l'imposition de la propriété, les cantons et les communes doivent s'attendre à des pertes fiscales se chiffrant en milliards. L'ACS s'est donc montrée critique dans le débat parlementaire. Du point de vue de l'ACS, la suppression de la valeur locative devrait comporter un changement de système conséquent qui n'autorise en principe pas ou peu d'exceptions. En outre, il est important de pouvoir maintenir les conséquences financières pour les cantons et les communes dans des limites acceptables. Enfin, il devrait en résulter une réelle plus-value pour tous par rapport à la situation actuelle.
Avec le projet de deuxième étape de la révision de la loi sur l'aménagement du territoire (LAT2), qui s'attaque aux constructions hors zone à bâtir, le Parlement veut opposer un contre-projet indirect à l'initiative pour le paysage. L'élément central est l'objectif de stabilisation : en dehors des zones à bâtir, le nombre de bâtiments ne doit plus augmenter. Une prime à la démolition doit inciter à éliminer les constructions et installations hors zone à bâtir. Les cantons doivent définir dans leur plan directeur un concept global pour atteindre cet objectif et y inclure le nombre de bâtiments construits et démolis ainsi que l'évolution de l'imperméabilisation des sols. Le Conseil des Etats a adopté le projet en été 2022 (18.077) et a accordé une plus grande marge de manœuvre aux cantons. Ils peuvent par exemple autoriser des exceptions dans des zones spéciales, comme pour la rénovation de restaurants et d'hôtels hors zone à bâtir ou pour la réaffectation de bâtiments agricoles vides.
Lors de la dernière semaine de session, le Conseil national est lui aussi entré en matière, sans opposition, sur le projet dont il n'avait pas voulu débattre dans sa version précédente fin 2019. Contrairement à la Chambre basse, le Conseil national ne veut pas autoriser d'exceptions supplémentaires pour la construction en dehors des zones à bâtir et prend donc certaines décisions de manière plus restrictive. Lors du vote sur l’ensemble, il a approuvé le projet par 173 voix contre 0 et 13 abstentions. L'objet retourne au Conseil des Etats avec des divergences.
Position ACS: Les cantons et les communes sont directement concernés par de nombreuses conséquences du projet, que ce soit de manière générale, mais également sur des aspects spécifiques, tels que la compensation de la plus-value. Celle-ci doit pouvoir être prélevée à l'avenir également en cas de construction ou de changement d'affectation. Dans le cas contraire, les fonds manquants devraient être financés par des ressources fiscales générales (cantonales et/ou communales). En outre, on intervient sans nécessité dans les compétences cantonales et communales, ce qui doit être rejeté pour des raisons de politique nationale. La prime de démolition est en principe un moyen éprouvé pour atteindre effectivement l'objectif de stabilisation.
L'ACS a toutefois signalé à plusieurs reprises qu'un financement de la prime de démolition, tel que proposé actuellement, ne serait pas supportable pour les cantons et les communes. Les fonds de compensation de la plus-value dans les cantons ne disposent tout simplement pas aujourd'hui des réserves nécessaires pour assumer des tâches de financement supplémentaires. Pourtant, le Parlement maintient cette disposition, contrairement aux intérêts des communes.
Vendredi 17 mars, la session de printemps du Parlement fédéral s’est terminée. Les différents dossiers politiques sur l’énergie et le climat ont constitué un point fort. Après trois jours de débats intenses sur l’acte modificateur unique relatif à l’approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables, le Conseil national a adopté le projet de loi par 104 voix contre 54 et 33 abstentions. Afin de réussir le tournant énergétique décidé dans les urnes, de nombreuses mesures doivent être ancrées dans les lois sur l'énergie, l'approvisionnement en électricité et l'aménagement du territoire. Ainsi, le Conseil national a décidé, entre autres, que des panneaux solaires devront être installés dans les nouvelles constructions, ainsi que dans le cas de transformations et de rénovations importantes. Il a également imposé la suspension des prescriptions relatives aux débits résiduels lors de l'octroi de nouvelles concessions pour les centrales hydroélectriques. Le projet retourne maintenant au Conseil des Etats pour l'élimination des nombreuses divergences.
En rejetant l'initiative pour les glaciers, le Conseil national s'est clairement rangé derrière Loi fédérale relative aux objectifs en matière de protection du climat, adoptée par le Parlement en automne. En outre, le Conseil national s’est prononcé en faveur du projet de loi urgente « Offensive éolienne » et de la pérennisation des fonds fédéraux pour l'accueil extrafamilial des enfants. Le Conseil des Etats s'est prononcé contre une révision anticipée des bases légales pour la naturalisation facilitée de la troisième génération ainsi que contre des nouvelles bases légales pour la promotion de la culture du bâti au niveau fédéral. Sur un total de 16 projets, la nouvelle loi fédérale sur l’utilisation des moyens électroniques pour l’exécution des tâches des autorités (LMETA) a également été mise sous toit.
Dans notre bilan de la session, vous trouverez toutes les décisions du Parlement concernant les projets importants pour les communes, avec les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS).
L’initiative populaire « Pour un climat sain » (Initiative pour les glaciers) exige que la Suisse atteigne la neutralité carbone d'ici 2050 et estime indispensable d'interdire les carburants ou combustibles fossiles (huile, gaz, essence ou diesel). Pour le Conseil des Etats, une telle interdiction va trop loin, il a déjà rejeté l'initiative sur les glaciers. Le 1er mars 2023, le Conseil national s'est à son tour prononcé par 107 voix contre 87 contre l'initiative Glacier (21.055) qui avait été retirée sous conditions. Les deux chambres ont également rejeté le contre-projet direct du Conseil fédéral, après avoir adopté l'automne dernier la Loi fédérale relative aux objectifs en matière de protection du climat (21.501). Le Parlement estime lui aussi que la loi sur la protection du climat adoptée est la meilleure voie pour faire avancer le passage à zéro émission nette de gaz à effet de serre. Le PS, les Verts, le PVL et le PEV ont soutenu l'initiative. Le 18 juin 2023, le peuple aura le dernier mot en raison de la votation référendaire sur la loi sur la protection du climat.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Parlement de rejeter l'initiative pour les glaciers et son contre-projet direct. La loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, adoptée par le Parlement, reprend les préoccupations centrales de l'initiative pour les glaciers et prévoit des objectifs intermédiaires concrets pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les mesures prévues soutiendront les communes et les villes dans leurs efforts pour atteindre les objectifs climatiques. Le Comité de l’ACS recommande donc le Oui à la Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat.
Le projet de mise en œuvre de l'Iv.pa. 21.403 vise à transformer les fonds fédéraux, jusqu'ici limités dans le temps, en un financement permanent destiné à encourager l'accueil extrafamilial des enfants. Le projet poursuit deux objectifs principaux : réduire durablement les frais de garde des parents et faire avancer le développement et la qualité de l'accueil extrafamilial des enfants en fonction des besoins via des conventions-programmes en collaboration avec les cantons et les communes. Le Conseil national a approuvé mercredi 1er mars 2023 le projet élaboré par sa Commission de la science, de l'éducation et de la culture (CSEC-N) et l'a transmis pratiquement sans modification au Conseil des Etats. Ce dernier devrait se pencher sur le dossier lors de la session d'été.
Position ACS: L’ACS se réjouit du vote de la Chambre basse. Avec la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) et l’Union des villes suisses (UVS), elle a accompagné de près et soutenu sur le plan politique l'Initiative parl. visant à stabiliser les fonds fédéraux et à réduire durablement les contributions parentales. L’ACS salue le fait que le Conseil national ait reconnu la nécessité d’agir en raison des frais très élevés de garde en Suisse et qu’il voie les avantages économiques liés à l’accueil extra-familial. Il n’a notamment pas décidé de réduire la contribution fédérale. Ainsi, le projet de loi continue de prévoir que la Confédération assume jusqu’à 20% des frais moyens nationaux d’une place d’accueil. Cela signifie que la Confédération dépenserait environ 710 millions de francs par an, afin de réduire les frais d’accueil pour les parents. Cela permet de baisser sensiblement les frais d’accueil pour les parents et d’obtenir ainsi un effet d’autant plus important.
Les faibles montants destinés à réduire les frais versés par les parents risquent de passer à côté de l’objectif du projet de loi, à savoir le développement professionnel des deux parents en tant que fondement de la politique d’égalité et en tant que contribution à la réduction de la pénurie de main-d’œuvre. En même temps, les investissements sont mis en perspective lorsqu’ils sont comparés aux dommages économiques causés par les conditions-cadre actuellement défavorables. En raison des coûts élevés de l’accueil extrafamilial et parascolaire pour enfants, la Suisse n’est actuellement pas très attrayante pour les jeunes professionnels mobiles et les entreprises. Tous les niveaux de l’État bénéficient d’un meilleur attrait en tant que lieu de vie. La participation fédérale est donc nécessaire pour réaliser ici une amélioration conjointe.
Le Conseil des États est la prochaine étape. Il s'agit ici de prendre en compte les votes critiques et de montrer que le projet de la Confédération ne viole pas la répartition actuelle des compétences, et que les systèmes de subventions cantonaux existants ne sont pas surchargés. La Confédération reste dans un rôle subsidiaire, les cantons et les communes continuent d'assumer la responsabilité principale en matière d'accueil extrafamilial et parascolaire pour enfants. Quant aux conventions-programmes, elles permettent à chaque canton et à ses communes d'intervenir là où ils estiment que les besoins sont les plus importants. L'ACS s'engagera pour une solution susceptible de réunir une majorité au Parlement.
Avec la nouvelle loi fédérale sur l’utilisation des moyens électroniques pour l’exécution des tâches des autorités (LMETA), le Conseil fédéral et le Parlement entendent promouvoir l'administration numérique suisse. Le projet 22.022 doit notamment permettre la collaboration entre les autorités étatiques et les tiers dans le domaine « E-Government ». Selon le principe « digital first », les processus doivent à l'avenir être réglés en premier lieu par voie numérique. Les deux Chambres ont approuvé le projet. Mais contrairement au Conseil des Etats, le Conseil national voulait d’abord pouvoir obliger les cantons à utiliser certains systèmes informatiques.
Lors de la première semaine de la session, le Conseil national a éliminé les principales divergences avec le Conseil des Etats. La question de savoir si la Confédération devait pouvoir conclure des accords directement avec les communes était une dernière divergence. À de nombreux endroits, les cantons ont créé leurs propres organisations avec les communes afin de faire avancer la transformation numérique. Le Conseil des Etats a estimé que les cantons ne pouvaient pas rester en dehors de ces accords entre la Confédération et les communes, et a demandé une obligation de consultation. Le Conseil national s'est finalement rallié à cette demande. Lors du vote final, la nouvelle loi fédérale sur l’utilisation des moyens électroniques pour l’exécution des tâches des autorités LMETA a été adoptée par 183 voix contre 8 et 6 abstentions (Conseil national) et par 42 voix contre 0 et 0 abstention (Conseil des Etats).
Position ACS: La numérisation des services publics progresse. Il est pertinent de coopérer avec les communes dans le domaine des services publics numériques à tous les niveaux de l'État et en particulier au sein du canton. De nombreux cantons mettent déjà en œuvre cette culture de coopération avec leurs communes. Par le biais de l'ACS, les communes sont en outre intégrées, au niveau fédéral, dans l'organe « Administration numérique suisse ».
L'ACS soutient la loi fédérale (LMETA) prévue, car elle crée une base juridique importante pour la promotion de l'administration numérique en Suisse et clarifie notamment le co-financement de la Confédération. L'ACS salue le fait que le Parlement se soit prononcé contre des directives contraignantes à l'échelle nationale. Les cantons et les communes devraient disposer de la marge de manœuvre nécessaire pour la mise en œuvre. Les prestations et services numériques des autorités doivent s'orienter sur les besoins de la population. En raison de leur proximité avec la population, les communes garantissent ici le test pratique de la transformation numérique.
Le Conseil national veut accélérer la construction de parcs éoliens et renforcer ainsi la production d'électricité indigène. Le mercredi 8 mars 2023, il s'est clairement prononcé, par 134 voix contre 51, en faveur du projet de loi déclaré urgent « Offensive éolienne » (22.461). Désormais, le permis de construire pour les projets éoliens d'intérêt national disposant d'un plan d'affectation en vigueur sera délivré par le canton - et non plus par la commune d'implantation. Les recours contre cette décision ne peuvent être adressés qu'à une instance cantonale. La législation doit rester en vigueur jusqu'à ce qu'une production annuelle supplémentaire d'énergie éolienne d'un térawatt-heure (TWh) soit atteinte en Suisse (soit six fois plus que ce que les installations éoliennes fournissent actuellement en Suisse).
La proposition minoritaire de l'UDC de renvoyer le projet en commission n'a eu aucune chance. La majorité du Conseil national a estimé que le projet était conforme à la Constitution, que les droits populaires étaient suffisamment garantis et que les communes avaient suffisamment de droits de participation et de possibilités de recours. Le 20 mars l'affaire passera dans les mains à la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil des Etats (CEATE-E). Le Conseil des Etats s'en occupera probablement lors de la session d'été. Les opposants à l'énergie éolienne ont déjà annoncé le lancement d'un référendum contre l’« Offensive éolienne ». Pour eux, le projet est anticonstitutionnel et s'attaque à l'autonomie des communes.
Position ACS: L'ACS soutient les efforts visant à renforcer la sécurité d'approvisionnement dans le domaine de l'énergie et le développement des énergies renouvelables qui en découle. Toutefois, ce développement ne doit pas se faire au détriment de l'autonomie des communes, de la participation démocratique et d'autres principes constitutionnels. L'implication des communes d'implantation lors de l'octroi du permis de construire pour les grands projets de parcs éoliens, ainsi que la participation démocratique de la population sont pour l'ACS une condition indispensable à l'acceptation et à la légitimité vis-à-vis de ce genre de grands projets.
L'ACS demande au Parlement de suspendre le projet et de clarifier de manière approfondie les questions essentielles. C’est le cas de la proposition suivante : les exploitants de telles installations doivent désormais dédommager les communes d'implantation par le biais d’une redevance éolienne, à l’instar de la redevance hydraulique que les entreprises d'électricité doivent verser aux cantons ou aux communes lorsqu'elles sont autorisées à utiliser en exclusivité la force hydraulique d'un cours d'eau sur un site donné. Il est inacceptable que certains particuliers et certaines entreprises d'électricité soient unilatéralement les grands bénéficiaires de ces grandes installations éoliennes, sans que le public ne soit indemnisé. En outre, une redevance éolienne favoriserait l'acceptation générale des installations éoliennes dans les communes.
Quatre ans après l'entrée en vigueur de nouvelles dispositions, le Conseil des Etats ne veut pas adapter les règles relatives à la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération. Mercredi 8 mars 2023, il a clairement rejeté une initiative parlementaire de la Commission des institutions politiques du Conseil national (22.404) par 28 voix contre 9 et 2 abstentions. Une révision de la loi sur la nationalité et de l'ordonnance y relative ne s'impose pas pour l'instant du point de vue du Conseil des Etats. La naturalisation facilitée pour la troisième génération n'a été introduite qu'il y a quatre ans et il faut maintenant attendre d'avoir plus d'informations sur l'évolution de la situation avant d'entamer une nouvelle révision de la loi sur la nationalité. La demande n'est donc plus d'actualité.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Conseil des Etats. Il est encore trop tôt pour lancer une nouvelle révision de la loi.
En automne 2020, la Commission des transports et des télécommunications du Conseil des Etats avait été informée par la Poste de sa stratégie pour les années 2021-2024. Elle a notamment salué le fait que 800 offices de poste devraient être maintenus. Après avoir reçu des informations sur la mise en œuvre de la stratégie, le Conseil des Etats a décidé en mars 2021 de reporter au printemps 2023 l'examen de l'initiative cantonale jurassienne 17.314
« Amélioration du réseau des offices de poste et renforcement du rôle des autorités communales dans la répartition géographique des offices de
poste ». Le Conseil des Etats a suivi la proposition de sa commission et a décidé le 8 mars de prolonger une nouvelle fois le délai de traitement de l'affaire de deux ans, c'est-à-dire jusqu'à la session de printemps 2025.
Position ACS: En 2022, le Parlement a débattu la loi sur l'organisation de la Poste et a décidé de ne pas entrer en matière sur le projet. Avant de procéder à une réorganisation structurelle, les Chambres souhaitent que soit clarifiée la forme que prendra à l'avenir le mandat de service universel de la Poste. L'ACS a salué la décision du Parlement. Il faut d'abord clarifier la définition du service postal public avant de pouvoir discuter de la réorganisation de PostFinance en tant que source de financement de ce même service public. L'ACS porte un jugement globalement critique sur le rapport d'experts présenté au printemps 2022. Ce qui est présenté comme une « modernisation de la Poste » équivaut, du point de vue de l'ACS, à une réduction qualitative et quantitative des prestations du service public postal.
Pour l'ACS, il est indispensable qu'il y ait, à l'avenir également, un véritable service public abordable avec des prestations du service postal de base qui doivent être valables pour toutes les régions de Suisse. Les 800 offices de poste du pays, qui représentent déjà un standard minimal du point de vue actuel et qui doivent être maintenus, en font également partie. Bien que les communes aient soutenu de nombreuses mesures de réforme, la Poste doit adapter son rythme aux besoins de la population et de l’économie. Des discussions doivent maintenant être menées sur le service postal universel de demain, avec la participation de tous les acteurs étatiques.
Les travaux correspondants ont été lancés : le Département fédéral de l’environnement, de l’énergie, des transports et de la communication doit soumettre au Conseil fédéral, d’ici l’été 2023, un rapport présentant les résultats obtenus et des propositions relatives aux développements futurs. Les demandes de l’Iv. déposée par le Jura doivent être intégrées dans ces travaux.
Le Conseil national souhaite charger le Conseil fédéral de renforcer l'encouragement de la culture du bâti par de nouvelles dispositions dans la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) dans le cadre du prochain message sur la culture 2025-2028 (22.3892). La majorité de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil des Etats (CEATE-CE) rejette cette demande. Elle est d'avis que la culture du bâti est l'affaire des cantons et que la Confédération ne doit pas prévoir de moyens financiers supplémentaires à cet effet. Un non à la motion ne remettrait pas en question les travaux menés jusqu'à présent par la Confédération pour promouvoir la culture du bâti dans le sens du message culture actuel (2021-2024) et sa poursuite dans le cadre du message culture 2025-2028, a déclaré le conseiller aux Etats Daniel Fässler dans son intervention. Selon la majorité de la commission, il serait toutefois erroné d'exiger dès aujourd'hui une révision de la loi. Le 15 mars, le Conseil des Etats s'est penché sur l'affaire et a rejeté la motion par 23 voix contre 15 et 0 abstention. L'affaire est donc close.
Position ACS: L’ACS salue la décision du Conseil des Etats. Elle ne voit pas la nécessité de réglementer la culture du bâti de manière centralisée au niveau fédéral par le biais de nouvelles dispositions légales. Une culture du bâti et un développement urbain de qualité sont des préoccupations importantes, que les communes assurent notamment par le biais de l'aménagement, des règlements de construction communaux et de l'application d'instruments de planification et de procédure. Compte tenu de la densité croissante des prescriptions pour les autorités, telles que la loi sur l'aménagement du territoire avec ses révisions partielles ou la Conception Paysage Suisse révisée, les communes sont confrontées à de grands défis et les processus de planification deviennent de plus en plus complexes. Il est donc décisif pour les communes de disposer de la marge de manœuvre et des compétences décisionnelles nécessaires pour promouvoir la culture du bâti.
Vendredi 16 décembre, la session d’hiver du Parlement fédéral s’est terminée. Parmi les points forts, on peut citer le suspense de l'élection du Conseil fédéral le 7 décembre dernier : l’'Assemblée fédérale a élu au Conseil fédéral Monsieur le Conseiller national Albert Rösti (UDC/BE) par 131 voix au premier tour de scrutin et Madame la Conseillère aux Etats Elisabeth Baume-Schneider (PS/JU) par 123 voix au troisième tour. La nouvelle conseillère fédérale et le nouveau conseiller fédéral reprendront les deux départements clés pour les affaires communales : Madame Baume-Schneider le Département fédéral de justice et police (DFJP) et Monsieur Rösti le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).
Au Conseil des Etats, le projet de financement uniforme des prestations de santé (EFAS), y compris les prestations de soins, a franchi un obstacle important. En revanche, les débats sur la nouvelle loi fédérale sur la promotion de l'administration numérique entrent dans une nouvelle phase. Le projet de mise en œuvre de la réforme fiscale de l'OCDE a été mis sous toit : le Parlement s'est prononcé en faveur de l'attribution d'un quart des recettes à la Confédération et de 75% des recettes aux cantons. Avec l’adoption de la motion 22.3377 par le Parlement, le Conseil fédéral est tenu d'entamer sans délai les travaux de recalcul des rentes AI. Vous trouverez ci-dessous les dossiers de la session d'hiver qui concernent les communes, avec les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS).
Le Parlement est d’accord sur le fait qu’à l’avenir, le calcul du degré d’invalidité devra tenir compte des possibilités de revenu réelles des personnes atteintes dans leur santé. Après l'adoption par le Conseil national (01.06.2022), le Conseil des Etats a également adopté la motion de la commission 22.3377 (26.09.2022), mais veut donner au Conseil fédéral jusqu'à fin 2023 (six mois de plus) pour la mise en œuvre. Lors de la dernière semaine de session d’hiver, le 14 décembre, le Conseil national a approuvé cette prolongation formelle du délai. La motion est ainsi adoptée.
Position ACS: L'ACS salue cette décision. Le Conseil fédéral et l'Office fédéral des assurances sociales compétent ont ainsi clairement reçu le mandat d'entreprendre rapidement les travaux et de mettre en œuvre une nouvelle base de calcul de l'AI d'ici fin 2023 – pour le bien de nombreux assurés et des communes suisses. L'ACS s'était systématiquement engagée en faveur de cette demande. En raison des valeurs actuellement faussées des tableaux, de nombreuses personnes ne bénéficient pas d'une reconversion ou d'une rente AI et doivent être soutenues, à tort, par l'aide sociale. Ainsi, des coûts qui relèvent en réalité de la responsabilité de l'AI sont reportés sur les communes.
La nécessité d'agir a été clairement reconnue dans les deux Chambres et les votes ont été sans équivoque. Dans les travaux qui vont maintenant suivre, il faudra notamment veiller à ce que la motion soit effectivement mise en œuvre, c'est-à-dire que la correction soit effectuée, selon le texte de la motion, sur la base d'une « méthode statistique reconnue » et des « connaissances scientifiques actuelles ». Une approche empirique est nécessaire pour que les revenus avec invalidité tiennent compte effectivement des « possibilités de revenu réelles » des personnes atteintes dans leur santé.
La Suisse doit se rallier à l'impôt minimum global de 15%exigé par l'OCDE pour les groupes internationaux dont le chiffre d'affaires dépasse 750 millions d'euros par an. Le Conseil des Etats avait approuvé le projet en tant que premier conseil lors de la session d'automne 2022 (22.036). En décembre, le Conseil national s'est prononcé en faveur d'une répartition à parts égales (50:50), contrairement à la Chambre basse.
L'utilisation des recettes supplémentaires de la Confédération a également fait des vagues. Le Conseil fédéral veut utiliser les fonds pour promouvoir l'attractivité de la Suisse. Après le Conseil des États, le Conseil national s'est également rallié à cette position. Les propositions visant à financer l'accueil extra-familial des enfants et le passage à l'imposition individuelle n'ont pas obtenu la majorité.
Dans la suite de l'élimination des divergences, le Conseil des États a maintenu sa position, à savoir que 75%des recettes seraient versées aux cantons d'implantation des entreprises concernées et seulement 25%à la Confédération. Les cantons tiennent compte des communes de manière appropriée (art. 197, ch. 15, al. 6). Cependant, le Conseil des Etats ne veut pas imposer aux cantons comment ils doivent profiter les villes et les communes aux recettes supplémentaires. Le Conseil national s'était prononcé à deux reprises en faveur de l'application d'une répartition identique à celle des recettes de l'impôt sur le bénéfice, mais il a finalement suivi le Conseil des Etats sur ces deux points. L'article constitutionnel sur la mise en œuvre de l'impôt minimum de l'OCDE pour les groupes actifs au niveau international est ainsi sous toit. Lors des votes finaux, les Chambres ont approuvé l’Arrêté fédéral sur une imposition particulière des grands groupes d'entreprises (Mise en oeuvre du projet conjoint de l'OCDE et du G20 sur l'imposition de l'économie numérique) par 38 voix contre 2 et 4 abstentions (Conseil des Etats) et par 127 voix contre 59 et 10 abstentions (Conseil national).
Position ACS: l'ACS soutient le projet tel qu'il vient d'être adopté par le Conseil des Etats, car il permet à la place économique suisse de s'aligner sur les conditions fiscales mondiales (communiqué de presse conjoint). Même si les réformes à l'étranger devaient être retardées, il est bon que la Suisse garde le cap sur son plan de mise en œuvre. La procédure rapide proposée par le Conseil fédéral est donc judicieuse et mérite le soutien du Parlement. L'ACS est satisfaite que la position du Conseil des Etats se soit imposée et que 75% des recettes de l'impôt minimum de l'OCDE reviennent aux cantons. La participation (idem) appropriée des communes aux recettes supplémentaires est garantie à l'al. 6. Les cantons doivent toutefois rester libres dans l'utilisation des fonds - ceci notamment pour des raisons fédéralistes.
En ce qui concerne l'utilisation des moyens supplémentaires, l'ACS met l'accent sur les mesures qui servent l'attractivité de la place économique. Par exemple, dans le domaine de l'accueil extra-familial des enfants, qui est une condition préalable à une meilleure conciliation entre vie familiale et professionnelle et qui est donc un moyen efficace de lutter contre la grave pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Le Conseil des Etats a approuvé, lors de la première semaine de session, à une nette majorité le projet de financement uniforme des prestations de santé (EFAS), y compris les soins. Actuellement, il existe trois systèmes de financement différents. Désormais, tous les traitements seront financés de la même manière, qu'ils soient dispensés par les soins à domicile, dans un cabinet médical, à l'hôpital ou dans un établissement médico-social. Il s'agit ainsi d'éliminer les mauvaises incitations et de faciliter la coordination des soins. Le projet retourne au Conseil national.
Position ACS: l’’ACS salue cette décision claire. L’une des plus importantes réformes sanitaires de ces dernières années a ainsi franchi une étape décisive. L’inclusion des soins dans le projet EFAS est indispensable selon l’ACS et une condition impérative pour une solution à même de réunir une majorité politique. Le report des coûts dans le financement des soins sur ceux qui assument le financement résiduel, c’est-à-dire les cantons et les communes, est une réalité. Seul l’EFAS, y compris les soins, permet d’obtenir l’amélioration voulue et une répartition équitable des coûts entre tous les organismes de financement. L’entrée en vigueur du projet peut être échelonnée. Cependant, il est essentiel que l’intégration des soins soit ancrée de manière contraignante dans le projet EFAS, comme le prévoit maintenant le Conseil des Etats.
Avec son vote en faveur de l’intégration des soins dans le projet EFAS, le Conseil des Etats répond à une vieille revendication des cantons et des communes. L’objet retourne maintenant devant le Conseil national pour l’élimination des divergences. Certains obstacles doivent encore être franchis. Pour l’ACS, une chose semble toutefois claire après les débats au Conseil des Etats: le projet EFAS est accepté avec l’intégration des soins ou bien il échoue.
Le 6 décembre, le Conseil des Etats a suivi les propositions de sa commission de l'environnement et a décidé de recommander le rejet de l'initiative pour les glaciers, retirée sous condition (21.055). Il n'est pas entré en matière sur le contre-projet direct présenté par le Conseil fédéral comme alternative. Le Conseil des Etats mise ainsi sur la Loi fédérale relative aux objectifs en matière de protection du climat (21.501) adoptée par le Parlement lors de la session d'automne. L'UDC a lancé un referendum sur cette loi.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Conseil des Etats. La loi fédérale relative aux objectifs en matière de protection du climat (LCI, 21.501, projet 1) adoptée par le Parlement en automne reprend les principales préoccupations de l'Initiative pour les glaciers et propose des objectifs climatiques concrets pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 (zéro émission nette). L’initiative pour les glaciers va trop loin avec l’exigence de zéro émission.
S'agissant des constructions situées en zone à bâtir pour lesquelles aucune autorisation n'a été accordée, l'obligation de rétablir la situation conforme au droit s'éteint en principe après 30 ans. Avec la motion 21.4334, le Conseil national souhaite que ce délai de prescription s'applique également aux constructions illégales hors de la zone à bâtir. Il justifie cette demande par le fait que la remise en état après 30 ans entraînerait une charge administrative disproportionnée et insurmontable pour les autorités cantonales et communales compétentes.
Après l'adoption de la motion par le Conseil national, la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) s'est également prononcée en faveur de la motion. De nombreux cantons connaîtraient déjà un tel délai de prescription hors de la zone à bâtir, raison pour laquelle il est judicieux de fixer également cette réglementation au niveau fédéral. Le Conseil des Etats a suivi la recommandation de sa commission et a adopté la motion 21.4334 le 6 décembre par 25 voix contre 16 et 1 abstention.
Position ACS: l’'ACS salue l’adoption de la motion 21.4334 par le Parlement. Les communes ont ici les mêmes intérêts que les cantons et soutiennent une approche qui produit une solution nationale praticable pour les autorités.
Avec la nouvelle loi fédérale sur l’utilisation des moyens électroniques pour l’exécution des tâches des autorités, le Parlement veut promouvoir l'administration numérique suisse. Le projet 22.022 est un élément essentiel de l'administration numérique suisse (ADS), soutenue par la Confédération, les cantons et les communes. Les deux Chambres ont approuvé le projet.
Mais contrairement au Conseil des Etats, le Conseil national veut pouvoir obliger les cantons à utiliser certains systèmes informatiques. Cette proposition s’est heurtée à une forte résistance de la part des cantons. La CSEC-E a donc recommandé à son conseil de s'en tenir à sa décision initiale sur la plupart des points encore en discussion. Le 5 décembre, le Conseil des Etats a suivi sur presque tous les points les propositions majoritaires de sa commission et a maintenu sa position de principe. Il n'a approuvé qu'une proposition minoritaire concernant l'article 4, al. 4 : l'ajout selon lequel les cantons doivent au préalable approuver explicitement toute convention entre la Confédération et les communes a été supprimé. Le dossier retourne au Conseil national.
Position ACS: la numérisation des services publics progresse. Il est pertinent de coopérer avec les communes dans le domaine des services publics numériques à tous les niveaux de l'État et en particulier au sein du canton. De nombreux cantons mettent déjà en œuvre cette culture de coopération avec leurs communes. Par le biais de l'ACS, les communes sont en outre intégrées au niveau fédéral dans l'organe « Administration numérique suisse ».
L'ACS soutient la loi fédérale (LMETA) prévue, car elle crée une base juridique importante pour la promotion de l'administration numérique en Suisse et clarifie notamment le co-financement de la Confédération. L'ACS s'oppose toutefois à des directives contraignantes pour les cantons (et leurs communes) à l'échelle nationale. Les cantons et les communes devraient disposer de la marge de manœuvre nécessaire pour la mise en œuvre. Les prestations et services numériques des autorités doivent s'orienter sur les besoins de la population. En raison de leur proximité avec la population, les communes garantissent ici le test pratique de la transformation numérique.
L'ACS salue le fait que le Conseil des Etats ait suivi les propositions majoritaires de sa commission et maintienne sa position. Elle se félicite également de la suppression de l'ajout à l'article 4, alinéa 4.
Lors de la session d'automne, le Conseil national s'était prononcé en tant que premier conseil en faveur du contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité (22.025). Il veut promouvoir la biodiversité avec une approche qualitative et a refusé d’inscrire un chiffre rigide (quantitatif) pour les aires de protection dans la loi. La Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) a entamé ses discussions sur le projet en novembre. Pour disposer de suffisamment de temps, elle propose à son conseil de prolonger d'un an le délai imparti pour traiter cette initiative populaire. Le 14 décembre, le Conseil des Etats a approuvé la prolongation du délai.
Position ACS: la conservation et la promotion de la biodiversité, notamment en mettant l'accent sur la biodiversité dans les zones urbaines, sont un thème important au niveau communal. Les cantons, les villes et les communes sont tenus par la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) de veiller à la compensation écologique dans les espaces utilisés de manière intensive.
L'ACS soutient le contre-projet indirect à l'initiative sur la biodiversité, car il renforce la protection de la nature, du paysage et du patrimoine sans mettre en danger la production agricole et la production d'énergie. L'ACS rejette l'introduction d'un objectif de surface quantitatif et soutient l'approche selon laquelle les zones protégées doivent être revalorisées dans leur qualité et mises en réseau entre elles. Dans les zones urbaines, les grandes surfaces d'un seul tenant sont importantes pour la compensation écologique. Pour pouvoir réaliser des surfaces de compensation aux endroits appropriés, il faut sensibiliser, conseiller et inciter financièrement les propriétaires.
Le Conseil fédéral prévoit d'allouer 25 millions par an à des projets visant à renforcer la compensation écologique dans les zones urbanisées. Ce montant permettra aux villes et aux communes, en collaboration avec les cantons, de promouvoir la biodiversité de manière plus ciblée. Les surfaces de compensation écologique sont en outre également des mesures efficaces de réduction de la chaleur et de prévention des inondations dans les zones d'habitation. L'ACS est invitée à l’audition de la CEATE-E en janvier 2023 et y présentera la position des communes.
Vendredi 30 septembre, la session d’automne du Parlement fédéral s’est terminée. La crise de l'énergie et les décisions prises dans l’urgence par le Parlement en matière d'énergies renouvelables ont constitué un point fort. Le Parlament a adopté entre autres les bases légales du fonds de sauvetage doté de dix milliards de francs pour les entreprises d'électricité d'importance systémique, le contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers ainsi que la Loi fédérale sur des mesures urgentes visant à assurer rapidement l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver.
Le Conseil des Etats a approuvé en premier la modification constitutionnelle nécessaire à la mise en œuvre de la réforme fiscale de l’OCDE. Il a en outre chargé le Conseil fédéral de montrer dans un rapport comment le développement des interfaces multimodales et des infrastructures cyclables peut être soutenu non seulement dans les agglomérations, mais aussi dans les zones rurales. De plus, il s’est clairement prononcé en faveur d’un nouveau calcul des rentes AI.
Le Conseil national a renvoyé le projet d’abolition de la valeur locative en commission. En outre, il a décidé de ne pas entrer en matière sur la révision partielle de la loi sur l'organisation de la Poste. Vous trouverez ci-dessous toutes les décisions des Chambres fédérales concernant les projets importants pour les communes ainsi que les positions de l'Association des Communes Suisses (ACS).
Face aux fortes fluctuations de prix sur les marchés européens de l’électricité, le Conseil fédéral a décidé de mettre en place un mécanisme de sauvetage destiné aux entreprises électriques d’importance systémique (22.031). Le Parlement s’est accordé sur le fait que les entreprises d'électricité qui sollicitent un prêt de la Confédération en raison d'un manque de liquidités ne doivent pas être autorisées à verser des bonus ou des dividendes. La controverse a porté jusqu'au bout sur l'étendue de cette interdiction. Les divergences restantes ont pu être éliminées au cours de la dernière semaine de la session. Les Chambres se sont mises d'accord sur le fait qu'il n'existe aucun droit légal à l'aide de la Confédération : celle-ci ne doit pouvoir accorder des aides financières qu'à titre subsidiaire sous forme de prêts.
En outre, les entreprises ne recevront des fonds que si elles ont fait tout ce que l'on peut raisonnablement attendre d'elles pour résoudre leurs problèmes de liquidités par leurs propres moyens et qu'elles ne sont pas surendettées. Les Chambres ont déclaré l’urgence du projet. Lors du vote final, le Conseil des Etats a adopté la nouvelle Loi fédérale sur des aides financières subsidiaires destinées au sauvetage des entreprises du secteur de l’électricité d’importance systémique (LFiEl) par 28 voix contre 12 et 5 abstentions et le Conseil national par 135 voix contre 51 et 6 abstentions. Les bases légales du fonds de sauvetage doté de dix milliards de francs pour les entreprises d'électricité d'importance systémique entreront en vigueur immédiatement le 1er octobre.
Position ACS: Afin de contrer la menace d'une pénurie imminente d'électricité, la Confédération prévoit différentes mesures pour renforcer la sécurité d'approvisionnement, dont le mécanisme de sauvetage pour la branche de l’électricité adopté par le Parlement lors de la session d'automne. Comme le Conseil des Etats, l'ACS s'était prononcée pour que les petites entreprises puissent également profiter des aides fédérales subsidiaires. Le critère principal pour déterminer si une entreprise d'approvisionnement en énergie EAE est éligible devrait être la contribution qu'elle apporte au renforcement de la sécurité d'approvisionnement. Etant donné que l'assujettissement au plan de sauvetage s'accompagne simultanément de diverses obligations étendues, celui-ci devrait toujours rester volontaire.
Le Parlement propose une loi-cadre avec des objectifs climatiques concrets pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Il veut soutenir financièrement les propriétaires et l'économie par des programmes d'encouragement (21.501) plutôt que des interdictions. Le Conseil des Etats a approuvé le projet de loi du Conseil national par 39 voix contre 4 et deux abstentions, profitant de l'occasion pour lancer une offensive sur le solaire : Une obligation d'utiliser l'énergie solaire pour les nouvelles constructions, les cantons réglant les exceptions, ainsi que des autorisations facilitées pour les grandes installations photovoltaïques, sous réserve de l'accord de la commune d'implantation, doivent permettre d'augmenter la production d'électricité locale en hiver et ce, le plus rapidement possible.
Comme le Conseil national, le Conseil des Etats a approuvé un total de 3,2 milliards de francs d'aides financières pour le remplacement des chauffages fossiles et les assainissements ainsi que pour la promotion en faveur des nouvelles technologies. Les dernières divergences dans le contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers ont pu être éliminées au cours de la deuxième semaine de la session. Lors de la dernière semaine de session, le Parlement s'est mis d'accord sur l'offensive solaire lancée par le Conseil des Etats pour augmenter la production d'électricité en hiver dans le pays. Les grandes installations solaires en montagne doivent pouvoir être autorisées plus facilement, tout en tenant compte de la nature et du paysage.
L'obligation d'installer des panneaux solaires ne doit s'appliquer qu'aux surfaces de plus de 300 mètres carrés. Pour les surfaces plus petites, les cantons doivent pouvoir prévoir une obligation supplémentaire. Les deux chambres ont déclaré le projet d'offensive solaire urgent. Lors du vote final, le Conseil des Etats a approuvé la Loi fédérale relative aux objectifs en matière de protection du climat (LCl) par 38 voix contre 4 et 3 abstentions et le Conseil national par 139 voix contre 51 et 2 abstentions. Les Chambres ont adopté la Loi fédérale sur des mesures urgentes visant à assurer rapidement l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver (modification de la loi sur l’énergie) à l'unanimité par 44 voix et 1 abstention (Conseil des Etats) respectivement par 147 voix contre 23 et 22 abstentions (Conseil national). Cette dernière entrera en vigueur début octobre. Les dispositions relatives à l'offensive solaire seront valables jusqu'à fin 2025, date à laquelle elles seront remplacées par la loi sur l'approvisionnement en électricité.
Position ACS: du point de vue de l'ACS, il est judicieux de répondre à l'initiative sur les glaciers par un contre-projet. L'ACS a soutenu le contre-projet direct du Conseil fédéral dans le cadre de la consultation car il tient mieux compte des multiples réalités des communes. L'ACS partage l'avis de la Confédération selon lequel un abandon total des énergies fossiles serait trop excessif. Les exceptions techniques de l'initiative ne suffisent pas à éviter des coûts consécutifs insoutenables, notamment pour les communes et leur population dans les régions périphériques, de montagne et frontalières. L'ACS est en principe d'accord avec Loi fédérale sur des mesures urgentes visant à assurer rapidement l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver (modification de la loi sur l’énergie) adoptée par le Parlement. L'essentiel est qu'une pesée des intérêts reste possible et que l’autorisation des grandes installations photovoltaïques soit accordée par le canton lorsque la commune où est implantée l’installation a donné leur accord à l’installation photovoltaïque.
La Suisse doit se rallier à l'impôt minimum mondial de 15 pour cent exigé par l’OCDE pour les groupes internationaux. Mercredi 28 septembre 2022, le Conseil des Etats a approuvé en tant que premier conseil la modification constitutionnelle nécessaire à la mise en œuvre. Par 44 voix contre 0 et une abstention, le Conseil des Etats a adopté au vote d'ensemble l'arrêté fédéral correspondant (22.036) sur une imposition spéciale des grands groupes d'entreprises (mise en œuvre du projet de l'OCDE/G20 sur la fiscalité de l'économie numérique). Comme le Conseil fédéral, le Conseil des Etats est d'avis que les trois quarts des recettes supplémentaires attendues de la réforme doivent être laissés aux cantons concernés afin qu'ils puissent prendre des mesures pour maintenir l'attractivité de leur site. La Confédération recevrait alors le quart restant des recettes supplémentaires attendues. La balle est ensuite dans le camp du Conseil national.
Position ACS: L'ACS soutient le projet tel qu'il vient d'être adopté par le Conseil des Etats. Premièrement, il permet à la place économique suisse de s'aligner sur les conditions fiscales mondiales. Même si les réformes à l'étranger devaient être retardées, il est bon que la Suisse garde le cap sur son plan de mise en œuvre. La procédure rapide proposée par le Conseil fédéral est donc judicieuse et mérite le soutien du Parlement.
Deuxièmement, les recettes fiscales supplémentaires résultant de la réforme doivent en principe être répercutées sur les cantons. La proposition actuelle, qui prévoit que 75 pour cent reviennent aux cantons et aux communes, doit donc être soutenue. D'autant plus qu'elle a été proposée par les cantons. Les cantons doivent en outre rester libres d'utiliser les fonds comme ils l'entendent.
Troisièmement, les communes et les villes, c'est-à-dire le niveau communal, doivent pouvoir participer de manière appropriée aux bénéfices de l'impôt complémentaire ; conformément au principe fédéral, les cantons doivent y veiller. Ce sont justement les communes et les villes qui apportent beaucoup à la Suisse. Notamment dans les domaines qui génèrent des coûts, comme l'accueil extrafamilial des enfants. Aujourd'hui, une telle offre est importante, notamment du point de vue de la politique d'implantation, car elle permet de mieux concilier travail et famille et constitue un moyen efficace de lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Les moyens supplémentaires issus de l'impôt complémentaire ne seraient en tout cas pas mal utilisés et arriveraient au bon moment compte tenu des autres projets fédéraux actuels.
Les conseillers aux Etats ont accepté le 27 septembre le postulat 22.3638 du sénateur zougois Matthias Michel. Dans son postulat, Matthias Michel charge la Confédération de montrer dans un rapport comment le développement des interfaces multimodales et des infrastructures cyclables en milieu rural peut être mieux soutenu, aussi bien financièrement que par d'autres moyens. A côté des avantages écologiques du passage du transport motorisé privé aux transports publics ou au vélo, Matthias Michel met aussi le doigt sur des lacunes financières. Le Programme en faveur du trafic d'agglomération n'évoquant que partiellement les raccordements en milieu rural, les cantons et les communes sont en effet souvent obligés de prendre en charge eux-mêmes la réalisation des interfaces multimodales et des infrastructures cyclables. Dans son intervention, le conseiller aux Etat se réfère aussi à la «Déclaration d'Emmenbrücke», signée l’automne dernier par la Confédération, les cantons, les villes et les communes. Les signataires s’y engagent à mettre en place ensemble des interfaces multimodales dans tout le pays.
Position ACS: L'ACS soutient cette requête et salue la décision du Conseil des Etats. L’ACS a aussi critiqué le fait que de nombreuses régions situées en dehors du périmètre d’un programme d’agglomération ne puissent pas bénéficier de ce soutien particulier de la Confédération. Cette inégalité fédérale se reflète dans les exigences récemment formulées par la Confédération en matière d’infrastructures pour les voies cyclables. Alors que de nouvelles voies cyclables dans les zones urbaines peuvent compter sur de généreuses subventions fédérales, ce soutien est refusé à une grande partie des régions rurales et de montagne. De nombreuses communes pâtissent de ce traitement inégal, ce que l’on peut regretter du point de vue de la politique régionale et institutionnelle. En espérant que le rapport commandé au Conseil fédéral mette en évidence la nécessité d’agir au niveau légal, l’ACS prend acte avec grande satisfaction de l'adoption du postulat.
A l'avenir, le calcul du degré d'invalidité devra tenir compte des possibilités de revenu réelles des personnes atteintes dans leur santé. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a également approuvé la motion de la commission 22.3377 « Utiliser des barèmes de salaires correspondant à l’invalidité dans le calcul du taux d’invalidité» par 33 voix contre 4 et 4 abstentions. Le Conseil national avait déjà adopté la motion le 1er juin. Les deux Chambres sont d'accord sur le fait que les tableaux actuellement déterminants pour le calcul de l'AI se basent sur des salaires de personnes en bonne santé que les personnes handicapées ne peuvent pas gagner.
De plus, des secteurs comme la construction, qui ne sont pas du tout ouverts aux personnes handicapées, sont également pris en compte. Les conséquences du système de calcul problématique à ce jour sont considérables : les personnes handicapées perdent une perspective professionnelle, perçoivent une rente AI plus basse ou doivent être prises en charge par l’aide sociale. A l'avenir, il s'agira de tenir compte du fait que les personnes handicapées ne peuvent pas effectuer certains travaux même si elles exercent des activités auxiliaires au plus bas niveau de compétence. Le Conseil des Etats veut donner au Conseil fédéral six mois de plus pour la mise en œuvre, à savoir jusqu'au 31 décembre 2023. La motion est retournée au Conseil national.
Position ACS: l'ACS salue la décision claire du Conseil des États et le mandat sans équivoque qu'elle donne au Conseil fédéral de faire maintenant un grand pas en avant dans cette affaire. Avec la base de calcul actuellement utilisée par la Confédération, des coûts qui relèvent en fait de la responsabilité de l'AI sont reportés sur les communes. La problématique du calcul du degré AI au moyen des tableaux issus de l’enquête suisse sur la structure des salaires (ESS) est connue depuis des années.
Malgré les nombreuses critiques, le Conseil fédéral a scellé cette pratique contestée dans le règlement sur l’assurance-invalidité (RAI). Il est particulièrement déplaisant de constater que, dans certains cas, le calcul problématique empêche les personnes concernées de se réinsérer professionnellement par le biais d'une reconversion ; en fin de compte, c'est l'aide sociale qui est compétente, au lieu de donner aux personnes concernées une chance d'entrer sur le marché du travail. Les signaux envoyés par les praticiens susceptibles d'assainir le tableau sont clairs : les travaux peuvent être entrepris et mis en œuvre rapidement. Il est décisif qu'une étroite collaboration ait lieu avec la recherche sur les paraplégiques et l'OFS et qu'une approche empirique tenant compte des différents types de handicap soit choisie pour le calcul des rentes AI. L'ACS est persuadée que le Conseil national suivra la motion modifiée (prolongation du délai) et qu'une nouvelle base de calcul pour déterminer les rentes AI pourra ainsi être instaurée en 2024 - pour le bien de nombreux assurés et des communes suisses.
Le 29 septembre, le Conseil national a certes décidé, par 125 voix contre 68, d'entrer en matière sur le projet d'abolition de la valeur locative (17.400), mais il l'a renvoyé en commission sur proposition du Conseiller national Markus Ritter (centre/SG). Selon lui, le projet de la Commission de l'économie du Conseil national (CER-N) s'est trop éloigné de l'objectif initial. Si la valeur locative est supprimée, il ne faut pas que les déductions fiscales pour la propriété du logement restent possibles en même temps. Et pour les cantons et les communes, les pertes fiscales ne seraient pas supportables. Par le biais d'une sous-commission, le Conseil national veut maintenant mieux intégrer les cantons qui s'opposent avec véhémence au projet actuel. D'ici un an, une meilleure proposition devrait ainsi être sur la table.
Position ACS: L'ACS salue la décision du Conseil national de renvoyer en commission le projet de suppression de la valeur locative et de le remanier. Avec le changement de système prévu pour l'imposition de la propriété, il faut s'attendre à des pertes fiscales de plusieurs milliards pour l'État (en particulier les cantons et les communes). L'ACS s'était montrée critique à l'égard du projet dans le cadre des débats préliminaires lors de l'audition parlementaire. La valeur locative ne pourrait être supprimée que s'il s'agissait d'un changement de système conséquent, n'autorisant aucune ou très peu d'exceptions. En outre, les conséquences financières pour les cantons et les communes devraient être maintenues dans des limites acceptables.
La privatisation de Postfinance a échoué. Après le Conseil des Etats, le Conseil national a lui aussi refusé, le 26 septembre 2022, par 156 voix et 32 abstentions, d'entrer en matière sur le projet du Conseil fédéral de révision partielle de la loi sur l'organisation de la Poste (21.048). Pour le Conseil national également, il n'est actuellement pas question de lever l'interdiction d'hypothèques et de crédits pour Postfinance ni de privatiser partiellement la filiale de la Poste. Le Conseil des Etats s'y était déjà opposé sans opposition lors de la session d'été. Avant de procéder à une réorganisation structurelle, les Chambres souhaitent que soit clarifiée la forme que prendra à l'avenir le mandat de service universel de la Poste.
Position ACS: L’ACS salue la décision du Parlement. Le fait qu’il faut d'abord clarifier la définition du service postal public avant de pouvoir discuter de la réorganisation de Postfinance en tant que source de financement de ce service public correspond aux recommandations de l’ACS émisses lors des discussions préliminaires. Il n'y a pas de défaillance du marché dans le domaine bancaire. Les banques cantonales et régionales couvrent déjà largement le marché hypothécaire. Du point de vue de la Poste, le service public reste central. Après des années de démantèlement de l'infrastructure postale physique et de divers prestations (plus récemment celui de la réduction de la durée des heures de relevées des boîtes aux lettres sur le territoire communal), aucun autre démantèlement ne peut avoir lieu dans ce domaine. Bien que les communes aient soutenu de nombreuses mesures de réforme, la Poste doit adapter son rythme aux besoins de la population et de l’économie. L'ACS continue à s’engager en faveur d'un service postal public fort et adapté à son époque, mais aussi authentique et abordable.
Vendredi 17 juin 2022, la session d’été du Parlement fédéral s’est terminée. Dix projets de loi ont été mis sous toit lors des votes finaux. Le Conseil des Etats a adopté par 42 voix contre 0 le projet de sa commission de l'environnement CEATE-E concernant la deuxième étape de la révision de la loi sur l'aménagement du territoire (projet LAT2). La construction en dehors des zones à bâtir doit faire l'objet d'une nouvelle réglementation, tout en laissant aux cantons une marge de manœuvre. Dans notre bilan de la session, vous trouverez toutes les décisions du Parlement sur les objets pertinents pour les communes et les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS) ci-dessous.
Le Conseil des Etats a traité sur deux jours la deuxième étape de la révision de la loi sur l'aménagement du territoire - projet LAT2 - que sa commission de l'environnement CEATE-E avait remanié sur de nombreux points (18.077). La pièce centrale du projet est un objectif de stabilisation pour les régions situées hors des zones à bâtir. Une prime de démolition doit inciter à éliminer les constructions et installations hors de la zone à bâtir. Les cantons doivent définir dans leur plan directeur un concept global permettant d’atteindre cet objectif de stabilisation et y inclure le nombre de bâtiments construits et démolis ainsi que l'évolution de l'imperméabilisation des sols. Le nombre de constructions et de surfaces bâties en dehors des zones à bâtir ne doit pas augmenter, mais les cantons doivent en même temps disposer d'une marge de manœuvre décisionnelle : afin de permettre des développements économiques, ils peuvent autoriser des exceptions dans des zones spéciales, par exemple pour la rénovation de restaurants et d'hôtels en dehors des zones à bâtir ou pour la réaffectation de bâtiments agricoles vides. La majorité de la commission aurait voulu n'autoriser cela que pour les régions de montagne. Mais le Conseil des Etats a suivi une minorité et a mis cet instrument à la disposition de tous les cantons. Il a adopté par 42 voix contre 0 le projet qu'il souhaite opposer à l'initiative pour le paysage en tant que contre-projet indirect. Le projet passe maintenant au Conseil national.
Position ACS: L'ACS a soutenu une entrée en matière sur le projet de révision LAT2 et salue le fait qu'un contre-projet indirect au niveau de la loi soit opposé à l'initiative pour le paysage. Elle salue le fait qu'une plus grande marge de manœuvre soit accordée aux cantons et aux communes lors de la mise en œuvre et que le Conseil des Etats ait suivi les propositions de la minorité concernant les exceptions dans les zones spéciales. Cependant, l'ACS porte un jugement critique sur le système de financement envisagé pour la prime de démolition. Un financement de la prime de démolition par la taxe sur la plus-value n'est ni approprié, ni finançable dans la pratique. Les fonds de compensation de la plus-value ne disposent pas aujourd'hui des réserves nécessaires pour assumer des tâches de financement supplémentaires. De manière analogue et en consultation avec les cantons (DTAP), l’ACS a demandé que l’on renonce au financement par la taxe sur la plus-value. La Confédération doit prendre en charge au moins 50% du financement.
Le calcul du taux d'invalidité devrait, à l'avenir, tenir compte des possibilités réalistes de revenu. Le Conseil national a adopté mercredi 1er juin sans opposition une motion en ce sens de sa commission de la sécurité sociale CSSS-N (22.3377), contre la volonté du Conseil fédéral. Après l'adoption par le Conseil national, l’affaire passe maintenant au Conseil des Etats. La motion est à l'ordre du jour de la commission de la santé CSSS-E les 30 juin et 1er juillet. Si le Conseil des Etats approuve lui aussi la motion, le Conseil fédéral devra préciser sa base de calcul de l'AI d'ici au 30 juin 2023. Selon le texte de la motion, il s'agit de tenir compte du fait que les personnes handicapées ne peuvent pas effectuer certains travaux en raison de leur atteinte à la santé, même pour des activités auxiliaires d'un niveau de compétence très bas. De plus, le niveau de salaire est plus bas que celui des personnes en bonne santé, même pour des activités qui peuvent être exigées d'elles.
Position ACS: La nécessité d'une nouvelle base pour le calcul des rentes AI est incontestée depuis longtemps. Dans son intervention (21.4522), le président de l’ACS Hannes Germann avait également demandé au Conseil fédéral d’adapter rapidement le calcul problématique des rentes AI. Bien que les personnes ayant un bas salaire cotisent à l'AI au même titre que les autres, leurs chances d'obtenir une rente AI sont aujourd'hui très faibles. Lors de la consultation, de nombreuses organisations, des partis de gauche à droite ainsi que les cantons ont attiré l'attention sur cette problématique, mais le Conseil fédéral a tout de même décidé d’implémenter la pratique de calcul de l’AI dans l’ordonnance. La Confédération s'appuie sur des salaires que les personnes souffrant de limitations ne peuvent absolument pas gagner. Il est particulièrement fâcheux que ce calcul problématique empêche, dans certains cas, les personnes concernées de se réinsérer professionnellement par une reconversion ; c'est alors l'aide sociale qui les prend en charge au lieu de leur donner une chance sur le marché du travail. Le Parlement s'attaque maintenant au changement de système nécessaire, ce que l'ACS salue vivement.
Les transports publics en Suisse doivent être plus respectueux du climat. Le Parlement fédéral demande au Conseil fédéral de proposer des solutions. En tant que deuxième conseil, le Conseil des Etats a approuvé mardi sans opposition une motion correspondante (21.3977) de la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national (CTT-N). Il a tacitement chargé le Conseil fédéral d’élaborer une solution globale avec les cantons, les communes et la branche pour promouvoir les transports publics électriques ainsi que soutenir leur financement. L'idée est de basculer quelque 5’000 bus régionaux ou locaux vers une consommation non fossile.
Position ACS: L'ACS salue l'adoption de la motion qui tient compte du transport régional de voyageurs et du trafic local dans le cadre d'une stratégie globale. Le projet de Loi sur le CO2 prévoyait d'importantes mesures d'encouragement (subventions au moyen du Fonds pour le climat). La solution proposée permettra de soutenir les communes dans leurs efforts de décarbonisation des transports publics.
Depuis août 2021, la Commission des finances du Conseil des Etats (CdF-E) s'est penchée à trois reprises sur la révision partielle de la loi sur l'organisation de la Poste (21.048). Avec la présentation du rapport final de la commission d'experts sur le service postal universel du 24 février 2022 (voir communiqué de presse), la CdF-E a recommandé à la Commission des transports du Conseil des Etats (CTT-E), compétente pour le projet de LOP, de ne pas entrer en matière. La CTT-E s’est penchée sur le dossier en avril et mai. Elle a pris acte du fait que le Conseil fédéral se prononcera sur le rapport avant les vacances d'été et qu'il décidera ensuite des prochaines étapes du développement du service postal universel. Dans ce contexte, la CTT-E a décidé, sans opposition, de suspendre le traitement de tous les objets pendants sur cette question (17.3938, 17.3888, 17.314, 21.3054) jusqu’à ce que le Conseil fédéral ait achevé ses travaux. Elle a proposé à l'unanimité à son conseil de ne pas entrer en matière sur la révision partielle de la loi sur l'organisation de la Poste. La commission a fait valoir qu'il fallait d'abord avoir une vue d'ensemble de la thématique et clarifier la question du service postal universel de demain avant de pouvoir régler son financement futur. Le Conseil des Etats a suivi cette argumentation et n’est pas entré en matière sur la révision partielle de la loi sur l'organisation de la Poste par 43 voix contre 0 et sans abstention. L'affaire passe maintenant au Conseil national. Si ce dernier refuse également d'entrer en matière, les projets du Conseil fédéral seront abandonnés.
Position ACS: L’ACS salue la décision claire du Conseil des Etats dans le domaine de la Poste. Le fait qu’il faut d'abord clarifier la définition du service postal public avant de pouvoir discuter de la réorganisation de Postfinance en tant que source de financement de ce service public correspond aux recommandations de l’ACS émisses lors des discussions préliminaires. Du point de vue des communes, il n'y a pas de défaillance du marché dans le domaine bancaire. Les banques cantonales et régionales couvrent les besoins du marché de manière exhaustive. Le service postal public reste un sujet central pour l'ACS. Après des années de démantèlement de l'infrastructure postale physique et de divers prestations (plus récemment celui de la réduction de la durée des heures de relevées des boîtes aux lettres sur le territoire communal), aucun autre démantèlement ne peut avoir lieu dans ce domaine. Bien que les communes aient soutenu de nombreuses mesures de réforme, la Poste doit adapter son rythme aux besoins de la population et de l’économie. L'ACS continue à s’engager en faveur d'un service postal public fort et adapté à son époque, mais aussi authentique et abordable.
Mercredi 15 juin, le Conseil national a approuvé par 134 voix contre 56 et 4 abstentions le projet de loi de sa commission de l'environnement CEATE-N visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre à « zéro net » d'ici 2050 (21.501). Le Conseil national a suivi la commission et a rejeté toutes les propositions de minorité, celles de l'UDC pour des suppressions et des atténuations, mais aussi les durcissements demandés par les Verts et le PS. Au lieu d'interdire les carburants et combustibles fossiles, le Conseil national veut miser sur une loi-cadre avec des objectifs intermédiaires concrets et chiffrés. D’ici 2040, les émissions de la Suisse devraient avoir diminué de 75% par rapport à 1990. Cet objectif doit être atteint autant que possible par la réduction des émissions de gaz à effet de serre en Suisse. La Confédération et les cantons doivent mettre à disposition, au plus tard d'ici 2050, des réservoirs de carbone en Suisse et à l'étranger afin d'atteindre l'objectif « zéro net ». Le Conseil fédéral peut fixer des valeurs indicatives pour l'utilisation de technologies à émissions négatives. Différents programmes d'encouragement complètent la nouvelle loi sur le climat. Le Conseil national a déjà recommandé le rejet de l'initiative pour les glaciers. Elle exige une Suisse climatiquement neutre à partir de 2050, date à laquelle les combustibles et carburants fossiles tels que le pétrole, le gaz, l'essence, le diesel et le charbon ne pourront plus être mis en circulation. Il n'y aura d'exceptions que si aucune autre variante technique n'est disponible. Le comité d'initiative lui-même considère que le contre-projet indirect est en principe le meilleur moyen d'atteindre l'objectif, car une modification législative est plus rapide que de nouvelles dispositions constitutionnelles.
Position ACS: Du point de vue de l'ACS, il est judicieux de répondre à l'initiative sur les glaciers par un contre-projet. L'ACS a soutenu le contre-projet direct du Conseil fédéral dans le cadre de la consultation, car il tient mieux compte des multiples réalités des différentes communes. L'ACS partage l'avis de la Confédération selon lequel un abandon total des énergies fossiles serait trop radical. Les exceptions techniques de l'initiative ne suffisent pas à éviter des coûts consécutifs insupportables, notamment pour les communes et leur population dans les régions périphériques, de montagne et frontalières. Le nouveau projet de contre-projet indirect de la CEATE-E doit encore être examiné en particulier en ce qui concerne les répercussions sur les communes et l'applicabilité.
Le projet de révision de la loi sur la protection de l'environnement vise à créer les conditions-cadres d'une économie circulaire moderne et respectueuse de l'environnement en Suisse (20.433). L'objectif est de renforcer l'économie circulaire, de réduire la pollution de l'environnement et d'augmenter la performance et la sécurité d'approvisionnement de l'économie suisse. Le projet vise une collaboration étroite et intense avec les milieux économiques. Ainsi, les accords sectoriels et les mesures volontaires des entreprises, qui ont fait leurs preuves, doivent être renforcés. Les obstacles réglementaires doivent être réduits et la collecte des déchets doit être libéralisée et simplifiée. La commission a mis en consultation la modification correspondante de la loi sur la protection de l'environnement jusqu'à la mi-février 2022. Le 17 juin, le Conseil national a décidé, sur proposition de sa commission CEATE-CN, de prolonger le projet de deux ans, voir jusqu’à la session d’été 2024.
Position ACS: L'ACS a soutenu le contre-projet direct du Conseil fédéral dans le cadre de la consultation, car il tient mieux compte des multiples réalités des différentes communes. L'ACS partage l'avis de la Confédération selon lequel un abandon total des énergies fossiles serait trop radical. Les exceptions techniques de l'initiative ne suffisent pas à éviter des coûts consécutifs insupportables, notamment pour les communes et leur population dans les régions périphériques, de montagne et frontalières. Le projet de révision de la loi sur la protection de l'environnement vise à créer les conditions-cadres d'une économie circulaire moderne et respectueuse de l'environnement en Suisse. Les obstacles réglementaires doivent être réduits et la collecte des déchets doit être libéralisée et simplifiée. Du point de vue de l'ACS, l'orientation du projet est en principe à saluer. En raison de leur volume de collecte, les communes et les associations intercommunales sont des partenaires importants pour le système dans le ramassage, l'élimination et le recyclage des déchets dans le respect de l'environnement. La préoccupation centrale des communes est donc un système de recyclage qui indemnise les prestations des centres de collecte communaux de manière à couvrir les coûts et qui permet une logistique de collecte simple et orientée vers le client sans charges administratives excessives. Dans la mesure du possible, les nouvelles offres doivent être financées sans augmentation des taxes ou par des taxes de recyclage anticipées. Le recyclage du PET, par exemple, fonctionne bien lorsque l'économie privée est impliquée, que la qualité de collecte souhaitée est clairement définie et que le financement anticipé facilite la collecte et le recyclage pour les consommateurs. Tout assouplissement du monopole d'État sur les déchets urbains doit être soigneusement pesé afin d'éviter des effets collatéraux négatifs. Avec le monopole d'État, les cantons et les communes créent et garantissent la sécurité de l'élimination des déchets. Les communes prélèvent parfois des taxes de base pour financer les services de collecte des déchets ménagers. L'introduction des taxes au sac permet en outre de tenir compte du principe du pollueur-payeur. Un assouplissement de ce système, qui doit permettre à des prestataires privés de collecter directement certaines fractions auprès des ménages sans concession, ne peut donc se faire que dans des conditions générales claires. L'ACS ne soutient une suppression du monopole que si le financement est assuré à long terme.
Le mercredi 1er juin, le Conseil national a approuvé de justesse les objectifs de coûts et de qualité fixés par la loi dans le domaine de la santé. Il oppose ainsi un contre-projet indirect à l'initiative populaire « Pour des primes plus basses » (21.067). Lors du vote global, les différentes modifications de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal) ont été acceptées par 104 voix contre 74 et 5 abstentions. Le parti Le centre, qui avait lancé l'initiative, a ainsi obtenu un succès partiel. L'initiative elle-même n'a cependant eu aucune chance au Conseil national. Par 156 voix contre 28, il recommande au peuple et aux cantons de rejeter l'initiative visant à freiner les coûts de la santé. L'initiative et le contre-projet passent maintenant au Conseil des Etats.
Position ACS: L’ACS salue le fait qu'un contre-projet indirect soit opposé à l'initiative sur le frein aux coûts et que les demandes soient réglées au niveau de la loi. L'ACS estime toutefois qu'un objectif maximal pour l’augmentation des coûts n'est pas la bonne solution. Un tel système crée de fausses incitations, pénalise ceux qui se comportent de manière consciente des coûts et est contre-productif. Oui : il faut freiner la hausse des coûts de la santé, mais sans fixer d'objectifs de maîtrise des coûts. Du point de vue de l'ACS, il est urgent de continuer à faire avancer et à promouvoir la planification et les soins coordonnés dans le secteur de la santé. Celles-ci contribuent de manière déterminante à la maîtrise des coûts dans le secteur de la santé. Il faut une réorientation des structures de soins et une meilleure collaboration de tous les fournisseurs de prestations avec de nouveaux modèles de financement. Pour ce faire, il convient de créer les conditions-cadres et les incitations nécessaires au niveau national. L'article 117a inscrit les soins médicaux de base dans la Constitution. De ce fait, des soins médicaux de base de qualité et accessibles à tous doivent être garantis, à l'avenir également, et les soins de santé doivent être planifiés et encouragés dans une approche intégrée. Les mécanismes de financement doivent être conçus de manière à permettre des approches innovantes et des modèles de coopération judicieux, et non à les entraver.
Les chambres fédérales ont adopté la nouvelle loi fédérale sur les voies cyclables lors du vote final du 18 mars 2022, comme l’a décidé le peuple et les cantons en automne 2018. La loi fédérale oblige les cantons à planifier un réseau de voies cyclables dense et interconnecté dans les cinq ans suivant l’entrée en vigueur de cette loi et à le réaliser dans un délai de 20 ans.
Par ailleurs, le Conseil des États a mené une discussion approfondie sur l’interpellation Germann « Barèmes de salaires AI » et la méthode de calcul utilisée de la rente AI. Il a demandé au Conseil fédéral de s'attaquer à une correction rapide des grilles des salaires actuellement surestimées. Vous trouverez de plus amples informations sur ces deux objets et sur la position de l'Association des Communes Suisses (ACS) dans notre bilan de la session.
Trois ans et demi après l'adoption de l'arrêté fédéral sur les voies cyclables en automne 2018, le Parlement s'est mis d'accord sur la nouvelle loi fédérale sur les voies cyclables (21.046) lors de la session de printemps 2022, après une longue élimination des divergences. La nouvelle loi fixe les principes que les cantons et les communes doivent respecter lors de la planification, de l'aménagement et de l'entretien des réseaux de pistes cyclables. Les réseaux de pistes cyclables doivent être améliorés et les exigences en matière de mobilité qui en découlent mieux prises en compte.
Les principes de planification de l'article 6 sont au cœur du projet : les autorités cantonales et communales responsables de la planification des réseaux de pistes cyclables sont tenues de veiller à ce que les réseaux de pistes cyclables soient aussi cohérents, denses et sûrs que possible. Les plans correspondants doivent être réalisés dans un délai de cinq ans à compter de l'entrée en vigueur de la loi et mis en œuvre dans un délai de 20 ans.
Jeudi 17 mars, le Conseil des Etats a critiqué les « barèmes de salaires AI » lors d'une discussion approfondie sur l'interpellation 21.4522 du Conseiller aux Etats Hannes Germann et a demandé au Conseil fédéral d'adapter rapidement le calcul problématique des rentes AI. Le problème : de nombreux assurés atteints dans leur santé se voient refuser la possibilité de se réinsérer professionnellement par une reconversion ou une rente AI, car l'AI utilise une base de calcul erronée.
Bien que de nombreuses organisations, des partis de gauche à droite ainsi que les cantons aient exigé du conseiller fédéral responsable Alain Berset un changement de pratique dans le cadre de la réforme de l'AI en cours, celui-ci a mis en vigueur l'ordonnance correspondante début 2022, sans revoir le calcul du droit à la rente. Lors des débats, le président de l'ACS Hannes Germann et plusieurs autres membres du Conseil des Etats ne se sont pas montrés satisfaits de la réponse du Conseil fédéral et ont demandé à ce dernier de s'attaquer à l’adaptation rapide des tableaux des salaires actuellement surestimés. La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) des deux Chambres se penchera prochainement sur le problème.
Les réponses à la consultation ont clairement montré qu’une adaptation rapide des tableaux des salaires actuellement surestimés des rentes AI était nécessaire. Dans son intervention, le président de l’ACS, le Conseiller aux Etats Hannes Germann a critiqué le fait que les salaires utilisés par l'AI pour déterminer les rentes AI sont inaccessibles pour les assurés souffrant de limitations. Bien que les personnes ayant un bas salaire cotisent à l'AI au même titre que les autres, leurs chances d'obtenir une rente AI sont aujourd'hui très faibles.
Les mesures d'économie de l'AI entraînent des dépenses supplémentaires pour l'aide sociale. Une étude BASS « Evolution des passages de l'AI vers l'aide sociale » (2020) montre justement que la révision de l’AI s’est fait sur le dos de l’aide sociale. Il est en principe juste de miser sur les mesures de réadaptation. Mais l'AI doit aussi reconnaître qu'une partie de ses bénéficiaires ne peut plus être réinséré sur le marché du travail. L'OFAS s'appuie sur des salaires que les personnes souffrant de limitations ne peuvent absolument pas gagner. Tant que les barèmes de salaires continueront à être utilisés pour le calcul des degrés AI, l'aide sociale communale continuera à être mise à contribution.
Il est particulièrement fâcheux que ce calcul problématique empêche, dans certains cas, les personnes concernées de se réinsérer professionnellement par une reconversion; c'est alors l'aide sociale qui s'occupe d'elles au lieu de leur donner une chance sur le marché du travail. Le 9 mars dernier, le Tribunal fédéral a confirmé la ligne de conduite du Conseil fédéral en matière d'AI. Il appartient donc au Parlement de remédier à cette erreur de système. Heureusement, la nécessité d'agir n'est pas contestée au Parlement. La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) des deux Chambres va se pencher sur la question. Une intervention dans ce sens est à l'ordre du jour pour le 6 avril. L'ACS reste attentive à ce sujet pour les communes.
Les chambres fédérales ont terminé la session d’hiver le 17 décembre 2021. Le Parlement a adopté entre autres la Loi Covid-19 modifiée et la prolongation de certaines dispositions jusqu’à fin 2022, la nouvelle Loi fédérale sur le transport souterrain de marchandises, la révision de la Loi sur les étrangers et l’intégration, le Deuxième paquet de mesures pour les transports publics durant la crise de coronavirus et le Nouveau crédit d‘engagement pour le transport public régional 2022-2025. Le bilan est globalement positif puisque les demandes des communes ont été prises en compte. Voici toutes les décisions parlementaires sur l’ensemble des objets pertinents pour les communes accompagnées des positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
La base légale pour l'autorisation du projet « Cargo sous terrain » (CST), initié par l'économie privée, qui doit relier les principaux centres logistiques de Suisse par voie souterraine, est en place. Les dernières divergences ont pu être éliminées lors de la session d'hiver (20.081). Le Conseil national a renoncé à une protection spéciale des entreprises proches de la Confédération en cas d'expropriation et s'est aligné sur la solution du Conseil des Etats. Lors du vote final, la nouvelle Loi fédérale sur le transport souterrain de marchandises a été adoptée par 158 voix. (ats)
En Suisse, la route et le rail atteignent leurs limites de capacité. Le projet « Cargo sous terrain » est, de ce point de vue, une véritable opportunité. Mais, ce projet s’accompagnera de conflits d’utilisation du sous-sol, comme, par exemple, avec la production d’énergie (géothermie et pompes à chaleur), les infrastructures (parking) ou encore la biodiversité. Pour les communes, des questions fondamentales se posent en matière de faisabilité, de financement et/ou au dédommagement pour le trafic additionnel engendré par les sites logistiques ou encore des questions liées à des problèmes potentiels avec la nappe phréatique ou d’éventuelles expropriations. L’ACS soutient sur le principe ce projet mais demande que les réserves des communes liées aux conflits d’utilisation du sous-sol soient prises en compte.
Le Parlement a terminé les débats de la loi Covid-19 et de la prolongation de certaines mesures proposées par le Conseil fédéral (21.066). De nombreux articles ont été prolongés jusqu'à fin 2022, notamment les aides financières pour la culture, le parapluie de protection pour les grandes manifestations d'importance supracantonale, les mesures relatives à l'indemnité de chômage et la réduction de l'horaire du travail ainsi que les dispositions relatives aux mesures pour les cas de rigueur. En outre, la Confédération prendra à nouveau en charge une partie des coûts des tests Covid. Enfin, le Parlement a décidé, sur proposition de la conférence de conciliation, que la Confédération ne serait pas tenue de publier les contrats conclus avec les fabricants de vaccins et qu'elle ne devrait pas empiéter sur la souveraineté des cantons en matière de planification des capacités de soins intensifs dans les hôpitaux, mais qu'elle devrait les soutenir. Les Chambres fédérales ont clairement adopté la modification de la loi Covid 19 par 151 voix contre 38 lors du vote final de vendredi. Elle entrera immédiatement en vigueur le samedi 18 décembre 2021. (ats)
L'ACS salue les adaptations de la loi Covid-19 décidées par le Parlement. La prolongation de certaines dispositions jusqu'à fin 2022 garantit que la Confédération disposera encore l'année prochaine des instruments nécessaires pour combattre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences dans les domaines de la santé, de la protection des travailleurs, du sport et de la culture. Les communes et les villes sont largement impactées par les conséquences de la crise du coronavirus et font de gros efforts pour en atténuer les dommages économiques et sociaux. Les mesures de soutien de la Confédération contribuent ainsi à décharger notablement l'échelon communal.
Les transports publics suisses bénéficieront également d'aides financières pour la deuxième année de la pandémie. Lors de la session d'hiver, le Parlement a approuvé le deuxième paquet de mesures proposé par le Conseil fédéral pour soutenir les transports publics pendant la crise du Covid (21.064). Selon la volonté du Parlement, le paquet de soutien doit entrer en vigueur immédiatement - et non pas seulement après l'expiration du délai référendaire. Après le Conseil national, le Conseil des Etats s'est également prononcé par 38 voix contre 0 et quatre abstentions pour déclarer urgentes les modifications correspondantes de la loi sur le transport de voyageurs. Il s'agit d'un montant total de 240 millions de francs pour le trafic régional et local, le transport de marchandises ferroviaire et les moyens de transports touristiques. Lors du vote final, l'objet a été adopté par 145 voix. (ats)
Un trafic régional et local qui fonctionne bien est un facteur d'implantation important pour les communes. L'ACS se réjouit que le Parlement ait décidé de soutenir les transports publics, fortement touchés par la crise de coronavirus, avec un deuxième paquet de mesures et qu'il ait prévu également un soutien pour le trafic local.
Le Parlement soutient le transport public régional de voyageurs (TPR) jusqu'à fin 2025 avec près de 4,4 milliards de francs. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a également approuvé le crédit d'engagement correspondant par 41 voix contre 0 (21.035). Cela représente 250 millions de francs de plus que pour la période quadriennale en cours. (ats)
L’ACS salue la décision du Parlement de soutenir le transport public régional avec près de 4,4 milliards de francs, comme l’a proposé le Conseil fédéral. Ce crédit d’engagement permet de sécuriser la pérennité des prestations de transport régional des voyageurs. Un transport public régional de qualité est pour les communes suisses un facteur de promotion économique important. L’ACS se réjouit que le Parlement ait adopté le projet et attend que l’utilisation des fonds fédéraux soit coordonnée de manière optimale avec les communes et les régions.
À la suite de longs débats au Parlement, les dernières divergences concernant les modifications proposées dans la Loi sur les étrangers et l'intégration ont pu être éliminées lors de la session d'hiver (20.063). Les personnes admises provisoirement en Suisse ne doivent en principe pas pouvoir voyager - même dans l'espace Schengen. Sur cette question, le Conseil national s'est aligné sur la ligne du Conseil des Etats. La majorité bourgeoise a estimé que c'était le seul moyen de faire respecter l'interdiction de voyager dans le pays d'origine. La gauche et les Verts libéraux ont critiqué l'interdiction de voyager, estimant qu'elle violait les droits fondamentaux, notamment le droit à la vie familiale et la liberté de mouvement. En outre, le Parlement a approuvé un assouplissement des conditions de changement de canton après 12 mois. Lors du vote finale le projet de révision de loi a été adopté par 111 voix. (ats)
L'ACS salue les décisions prises par le Parlement concernant la révision de la Loi sur les étrangers et l'intégration. Les facilitations prévues pour les personnes admises à titre provisoire en matière d'accès au marché du travail améliorent les conditions-cadres pour leur intégration et leur indépendance financière et empêchent qu'elles ne tombent dans l'aide sociale.
Les quelque 740 stations d'épuration (STEP) de Suisse ne doivent pas toutes être équipées d'une étape de traitement supplémentaire, mais uniquement celles dont les rejets dépassent les valeurs limites. Le Conseil national a suivi mardi sans discussion une proposition correspondante du Conseil des Etats. La Commission de l'économie et des redevances du Conseil national (CER-N) avait exigé dans une motion des mesures d'élimination des micropolluants pour toutes les STEP. Le Conseil fédéral s'y était opposé. Avec la solution adoptée, une centaine d'installations sont désormais encore concernées par cette exigence. C'est pourquoi le Conseil fédéral est également d'accord. (ats)
L’ACS, ensemble avec l’Union des villes suisses et l’Association suisse Infrastructures communales, s’est prononcée résolument contre la motion 20.4262 et l’objet connexe (motion 20.4261). Elle regrette que les directives fédérales adoptées imposent de nouveaux investissements aux STEP. Pour la protection actuellement nécessaire des ressources en eau potable, ces deux motions ne sont ni efficaces ni efficientes d’un point de vue écologique. Les STEP prennent déjà des mesures spécifiques selon la loi pour traiter à la fois l'azote et les micropolluants. Avec la modification de la motion imposée par le Conseil des Etats, le nombre de STEP concernées par les nouvelles directives est nettement moins élevé, ce dont il faut se féliciter.
Suite au rejet de la Loi CO2, la Commission des transports du Conseil national souhaite que d’autres moyens d’encouragement puissent promouvoir des véhicules de transport public utilisant des énergies non fossiles. La motion 21.3977 demande que le Conseil fédéral formule des propositions, en collaboration avec les cantons, les communes et le secteur des transports publics, pour le financement aussi bien des bus eux-mêmes que de l'infrastructure de recharge nécessaire. Cette stratégie globale de promotion de véhicules de transport utilisant des énergies non fossiles, et en particulier de véhicules électriques, doit tenir compte du transport régional de voyageurs et du trafic local. Le Conseil national a adopté la motion de sa commission des transports par 119 voix contre 55 et une abstention lors de la session d'hiver. Le dossier sera ensuite traité au Conseil des Etats. (ats)
L’ACS salue l’adoption de la motion qui tient compte du transport régional de voyageurs et du trafic local dans le cadre d’une stratégie globale. Le projet de Loi sur le CO2 prévoyait d'importantes mesures d'encouragement (subventions au moyen du Fonds pour le climat). La solution proposée permettra de soutenir les communes dans leurs efforts de décarbonisation des transports publics.
Cette motion vise à charger le Conseil fédéral d'adapter le service universel d'accès à l'internet à haut débit à un niveau d'au moins 80 mégabits par seconde au 1er janvier 2023 (20.3915). Entre-temps, le Conseil national a décidé et adopté en conseil un postulat de commission supplémentaire (21.3461) qui charge le Conseil fédéral d'élaborer une stratégie pour le très haut débit. Dans ce contexte, le Conseil des Etats a décidé, lors de la session d'hiver, de continuer à suspendre le traitement de la motion 20.3915. Ceci d'autant plus que le 10 décembre 2021, le Conseil fédéral a chargé le DETEC de mener une consultation sur la Révision de l’ordonnance sur les services de télécommunication (adaptation des dispositions du service universel) jusqu’à la fin du mois de mars 2022.
Un service universel à haut débit sur l'ensemble du territoire suisse, notamment dans les régions rurales et de montagne, est en principe important pour les communes. Toutefois, il doit être logique sur le plan conceptuel et rester financièrement viable pour les exploitants communaux des réseaux de communication. Pour ce faire, il est nécessaire d’adopter une approche stratégique ciblée, ce qui est assuré par l’adoption du postulat 21.3461 en juin 2021. Les exigences absolues de la motion CTT-N 20.3915 de faire passer à 80 Mbit/s la vitesse minimale de connexion à internet sur l'ensemble du territoire représentent un défi majeur pour les investissements en infrastructures. L'ACS considère la décision prise par le Parlement en faveur d'une stratégie fédérale en matière de très haut débit comme une contre-proposition factuellement correcte aux exigences maximales et salue la décision du Conseil des Etats de suspendre le traitement de l’objet 20.3915.
Avec la motion 21.4187 de la conseillère aux Etats Johanna Gapany, le Conseil fédéral est chargé d'étendre la protection fédérale contre les cyberattaques aux cantons, aux communes et aux PME dans leur ensemble. Actuellement, seules les infrastructures critiques font l'objet d'une protection fédérale contre les cyberattaques. Il n'existe aucune protection en faveur des administrations publiques et des PME dans leur ensemble. Or, aussi bien les PME que les administrations publiques cantonales et communales sont des infrastructures critiques pour assurer le bon fonctionnement du pays. Le 7 décembre, le Conseil des Etats a discuté la motion et l’a transmise selon la motion d’ordre du conseiller aux Etats Charles Juillard à la commission compétente pour examen préalable.
Les évènements récents montrent que les communes sont, elles aussi, la cible des cyberattaques. De l'administration communale à l'approvisionnement en électricité, tout le monde peut être touché. Avec le Centre national pour la cybersécurité, la Confédération dispose d'un centre de compétences pour identifier et gérer les cyberrisques. Les départements fédéraux de justice et police (DFJP), des finances (DFF) et de la défense, la protection de la population et des sports (DDPS) forment ensemble la délégation Cyber du Conseil fédéral. Du point de vue de l'ACS, il est judicieux d'examiner comment la coordination et la collaboration avec les cantons et les communes peuvent être améliorées à l'échelle nationale et ainsi renforcer la protection contre les cyberattaques à l’encontre des administrations publiques.
Vendredi 1er octobre 2021, la session d’automne du Parlement fédéral s’est terminée. Le Conseil national a voté en faveur de la nouvelle Loi sur le transport souterrain de marchandises en tant que deuxième conseil et a approuvé le nouveau crédit d’engagement pour le transport public régional. Le Conseil des Etats, premier conseil, a soutenu la nouvelle Loi fédérale sur les voies cyclables, mais veut laisser plus de marge de manœuvre aux cantons et aux communes. Dans notre bilan de la session, vous trouverez toutes les décisions du Parlement sur les objets pertinents pour les communes et les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Désormais, les personnes admises à titre provisoire, à l’instar des réfugiés reconnus, au-ront interdiction de se rendre dans leur pays d’origine. En même temps, le Conseil fédéral entend faciliter l’accès des personnes admises à titre provisoire au marché du travail afin qu’elles puissent rapidement subvenir à leurs besoins. Après la décision du Conseil national, en juin, d’entrer en matière sur la révision partielle de la Loi fédérale sur les étrangers (20.063) et l’adoption des modifications (dérogations pour les voyages), le Conseil des Etats a traité à nouveau le projet de loi lors de la session d’automne. Il a suivi sa commission des institutions politiques CIP-CE et a rejeté la proposition du Conseil national. Comme les réfugiés, les personnes admises provisoirement se verront expressément interdire de se rendre dans leur pays d'origine ou dans tout autre pays. Les éventuelles exceptions doivent être réglées au niveau de l'ordonnance, comme c'était le cas jusqu'à présent. Le Parlement ne doit pas édicter des règles trop contraignantes en la matière. Une certaine marge d'appréciation doit être laissée au Conseil fédéral. En outre, les personnes admises provisoirement en Suisse doivent pouvoir changer de canton, si elles y trouvent un emploi ou y suivent une formation de longue durée. Mais seulement après douze mois de travail. Le Conseil des Etats est donc revenu à la proposition initiale du Conseil fédéral et l’a approuvé. (ats)
L’ACS salue la décision du Conseil des Etats d’adhérer à l’interdiction de voyager pour les personnes admises provisoirement et de créer ainsi les mêmes conditions que pour les réfugiés reconnus. Elle se réjouit que le Conseil des Etats ait approuvé l'assouplissement des conditions de changement de canton. Les personnes admises à titre provisoire pourront ainsi accéder plus facilement au marché du travail et favoriser leur intégration et leur indépendance financière, ce qui soulagera l'aide sociale communale.
Les marchandises en Suisse seront à l'avenir aussi transportées dans des tunnels souterrains, en complément des voies routières et ferroviaires. Le Conseil national a approuvé la nouvelle Loi fédérale sur le transport souterrain de marchandises en tant que deuxième chambre lors de la session d’automne (20.081). Toutefois, il n'a accepté la solution du Conseil des Etats que pour l'une des deux divergences en suspens. La question de savoir comment procéder aux expropriations lorsque les intérêts des entreprises liées à la Confédération sont touchés reste controversée. Le Conseil des Etats a rejeté de privilégier les CFF ou la Poste en cas d'expropriation dans le cadre du projet de transport de marchandises Cargo souterrain. Les Conseils ont convenu que la Commission des transports ferroviaires (Railcom) devrait être compétente pour les litiges relatifs au calcul non discriminatoire des prix. La base juridique du transport souterrain de marchandises pourra donc être réglée au plus tôt lors de la prochaine session. Le projet de loi retourne au Conseil des Etats. (ats)
L’ACS soutient sur le principe le transport souterrain de marchandises. Avec la nouvelle loi fédérale, le Conseil fédéral veut créer les condi¬tions qui permettent la réalisation du projet Cargo sous terrain. L’ACS partage les réserves et inquiétudes des Chambres et plus particulièrement les questions de gestion et d’aménagement du territoire dans l’optique de l’exploitation du sol. Il est nécessaire que les potentiels conflits d’utilisation soient clairement réglés par la Loi sur le transport souterrain de marchandises.
Le Conseil national a approuvé par 173 voix contre 3 le crédit d'engagement d'environ 4,4 milliards de francs demandé par le Conseil fédéral pour les transports publics régionaux pour la période de 2022 à 2025 (21.035). Cette somme représente 250 millions de francs de plus par rapport à la période précédente. Les conséquences financières de la pandémie du coronavirus seront traitées séparément. Le projet relatif à une modification de la loi sur le transport de voyageurs (21.039) a été reporté à la session d’hiver. Le projet tourne au Conseil des États. (ats)
L’ACS salue le crédit quadriennal majoré pour le transport public régional du Conseil fédéral d’environ 4,4 milliards de francs pour les années 2022-2025. Ce crédit d’engagement permet de sécuriser la pérennité des prestations de transport régional des voyageurs. Un transport public régional de qualité est pour les communes suisses un facteur de promotion économique important. L’ACS se réjouit que le Conseil national ait approuvé le projet et attend que l’utilisation des fonds fédéraux soit coordonnée de manière optimale avec les communes et les régions.
Le Conseil national, deuxième conseil, a décidé que la conduite stratégique et la surveillance des entreprises proches de la Confédération devaient être améliorées. Il a approuvé par 103 voix contre 77 une motion de la commission du Conseil des Etats demandant au gouvernement d'élaborer une nouvelle loi établissant des règles claires en la matière (20.4328). Selon la commission, le mandat de service universel et l’objectif des entreprises proches de la Confédération assumant un tel service ne sont que partiellement réglementés. Le but de cette motion est de renforcer le service public tout en garantissant le respect de la responsabilité des propriétaires et de la liberté entrepreneuriale afin de garantir de la transparence. (ats)
L’ACS soutient la demande de la CTT-E d’harmoniser le pilotage politique des entreprises assumant un mandat de service universel.
La Suisse doit se doter d'un réseau de pistes cyclables interconnecté et sûr, comme l'a décidé le peuple en automne 2018. Le Conseil des Etats, premier conseil, a soutenu mardi, le 28 septembre, par 38 voix contre 4, la nouvelle loi fédérale (21.046). Mais il veut laisser plus de marge de manoeuvre aux cantons. La Confédération doit avoir la possibilité de définir des principes pour les réseaux de pistes cyclables et de soutenir et coordonner, à titre subsidiaire, les mesures des cantons, des communes et des autres acteurs. Les controverses ont été les principes de planification et les possibilités de financement des organisations spécialisées privées par la Confédération. On craignait que les cantons ne soient soumis à trop d'exigences et d'obligations financières. Le projet sera traité par le Conseil national. (réd ats)
La nouvelle Loi fédérale sur les pistes cyclables met en œuvre l'arrêté fédéral sur les pistes cyclables de 2018, qui avait été approuvé par une large majorité du peuple et des cantons. La mobilité continuant de croître, améliorer les réseaux de voies cyclables est nécessaire. L’ACS reconnaît cette nécessité et a soutenu l’entrée en matière sur la nouvelle loi fédérale mais reste critique sur un certain nombre de points. La nouvelle loi sur les pistes cyclables impose aux communes une charge supplémentaire en matière de planification et de financement. Les communes devraient donc disposer de la marge de manœuvre nécessaire dans le cadre d'une mise en œuvre fédérale cohérente. L’ACS se réjouit que le Conseil des Etats soutienne les points importants pour les communes et ait suivi les propositions majoritaires de sa commission. Ainsi, les principes de planification à l’article 6 doivent être définies de manière à ce que les autorités cantonales et communales disposent de la plus grande marge de manœuvre possible. L’ACS salue également le principe énoncé à l'article 9, selon lequel les pistes cyclables doivent être remplacées s'il existe un « intérêt public avéré ». En outre, elle soutient la position du Conseil des Etats de supprimer la qualité pour recourir des organisations privées spécialisées. Cette dernière compliquerait inutilement la planification et la mise en œuvre déjà très complexes des réseaux de pistes cyclables par les autorités communales et restreindrait encore davantage leur marge de manœuvre déjà fortement réglementée. Soit les organisations privées spécialisées coopèrent à la planification, soit elles sont des plaignants potentiels - les deux ne sont pas possibles.
Les Chambres fédérales ont terminé la session d’été le 18 juin 2021. Le Parlement a adopté entre autres la Loi fédérale sur l’assurance-maladie modifiée (premier paquet visant à freiner la hausse des coûts). De plus, le Parlement a chargé le Conseil fédéral d’élaborer une stratégie nationale en matière de très haut débit et a adopté deux motions en matière de protection de l’eau prévoyant des nouvelles exigences pour les stations d’épuration des eaux usées. Ces décisions parlementaires forment l’ensemble des objets pertinents pour les communes qui sont accompagnés des positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Comme le Conseil fédéral et le Conseil national, le Conseil des Etats recommande également de rejeter l'initiative populaire sur les soins infirmiers (18.079). Le contre-projet indirect du Parlament (19.401) apporte des « réponses ciblées » aux défis dans le domaine des soins. En raison de l'absence de mesures visant à augmenter le personnel et à améliorer les conditions de travail, le retrait de l'initiative reste ouvert. Le Comité de l’initiative prendra la décision suite aux votations finales le 18 juin. (réd/ats)
L’ACS reconnaît les soins infirmiers comme un élément important des soins médicaux de base. En revanche, l’ACS rejette l'idée d'ancrer les soins infirmiers au niveau constitutionnel. Elle soutient le contre-projet indirect adopté par le Parlement en mars, qui répond de manière ciblée aux défis qui se posent dans le domaine des soins et tient compte des préoccupations des initiants sur les soins au niveau législatif.
Les chambres fédérales ont terminé la session de printemps le 19 mars. Le Parlement a adopté entre autres la Loi fédérale Covid-19 révisée, la Loi fédérale sur la réduction des risques liés à l’utilisation de pesticides et la Loi fédérale relative à l’encouragement de la formation dans le domaine des soins infirmiers (contre-projet indirect à l’initiative populaire «soins infirmiers»). En outre, le Parlement a dit oui au crédit-cadre pour l’encouragement de l’offre de logements et souhaite mieux exploiter le potentiel de recyclage des plastiques. Le débat se poursuivra sur le premier paquet de mesures visant à réduire les coûts des soins dans le domaine de la santé. Ces décisions parlementaires forment l’ensemble des objets pertinents pour les communes qui accompagnés des positions spécifiques de l’Association des Communes Suisses (ACS).
L’ACS soutient le contre-projet à l’initiative populaire. Les intérêts des initiants sont légitimes. Cependant, il n’est pas judicieux de faire ancrer la thématique des soins au niveau de la Constitution et, par cela, donner à la profession du personnel soignant une position particulière.
L’ACS rejette les initiatives sur l'eau potable et l'interdiction des pesticides. Elle soutient sur le principe le projet de loi adopté par le Parlement, mais demande à ce que la Confédération assume la responsabilité conjointe du financement. Les mesures envisagées pour la protection de l'eau potable entraîneront des investissements considérables pour les communes comment la mise en place de nouvelles stations d'épuration ou l’assainissement des canalisations. En outre, l’ACS regrette que la délimitation des aires d’alimentation n'ait pas été incluse de manière contraignante. Pour une protection effective de l’eau potable il est non seulement important de réduire l’utilisation de pesticides mais également de poursuivre et accélérer la délimitation d’aires d’alimentations des zones de captage en cohérence avec le principe de lutte à la source. Cela dans l’optique d’éviter un traitement coûteux, notamment pour les communes, d’une eau potable potentiellement contaminée.
L’ACS salue la décision du Parlement. Une bonne offre de logements à des prix raisonnables et répondant à la demande est essentiel pour les communes et les villes. Le soutien de la Confédération est très important à cet égard : la garantie de solidarité de la Confédération pour les obligations émises par le centre d'émission pour les promoteurs immobiliers sans but lucratif est un instrument ciblé qui complète judicieusement le «Fonds de Roulement» financé par la Confédération.
L’ACS soutient sur le principe les mesures visant la maîtrise des coûts de la santé. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité des prestations de soins comme inscrit dans la Constitution. Actuellement, les fournisseurs de prestations des soins de base garantissent des soins médicaux de proximité pour l’ensemble de la population. Ensemble, avec les communes et les villes, les fournisseurs de prestations contribuent activement à la maîtrise de la hausse des coûts de la santé. L’ACS s’engage pour que l’article permettant des projets pilotes inclut également des projets pilotes dans le domaine des soins intégrés.
L’ACS salue la décision du Parlement. Il est important à mieux coordonner la politique pour les espaces ruraux et les régions de montagne à l’aide d’un plan d’action comprenant des mesures concrètes.
Le Parlement veut mieux exploiter le potentiel de recyclage des plastiques. Suivant le Conseil national, le Conseil des Etats a tacitement validé en mars une motion du conseiller national Marcel Dobler (20.3695 ) demandant une collecte de déchets plastiques coordonnées sur tout le territoire suisse. Cette Motion a pour but de faire augmenter significativement la valorisation des déchets plastiques actuellement à 11% avec une collecte séparée qui permet un recyclage contribuant à la préservation des ressources naturelles. Les acteurs économiques doivent continuer à être les principaux moteurs de ce processus. (réd/ats)
L’ACS soutient la Motion car elle permet de renforcer la subsidiarité du rôle des communes dans les tâches de recyclages en renforçant la responsabilité des acteurs économique dans une optique de protection de l’environnement.
L’ACS soutient la demande de la CTT-E d’harmoniser le pilotage politique des entreprises assumant un mandat de service universel.
L’ACS soutient les modifications de la LEI proposées par le Conseil fédéral . Elle soutient l’égalité de traitement entre les personnes admises à titre provisoire et les réfugiés reconnus lorsqu’ils se rendent dans leur pays d’origine. L’ACS se réjouit des modifications visant à faciliter l’accès au marché du travail. La suppression des obstacles administratifs lors d’un changement de canton pour les personnes admises provisoirement améliorera les conditions cadres et permettra une intégration et une indépendance financière qui conduira à une réduction de leur dépendance à l’aide sociale.
Les chambres fédérales ont terminé la session d’hiver le 18 décembre 2020. Le Parlement a adopté entre autres la modification de la Loi fédérale sur l’assurance-maladie (Rémunération du matériel de soins), la modification de la Loi fédérale sur l’assurance vieillesse et survivants (utilisation systématique du numéro AVS par les autorités) et les aides financières pour les crèches publiques. Voici les décisions parlementaires sur l’ensemble des objets pertinents pour les communes accompagnées des positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Le matériel de soins sera remboursé de manière uniforme dans toute la Suisse. Les assureurs maladie devront rembourser les gants, masques ou autres thermomètres médicaux prescrits par un médecin quel que soit l'utilisateur. Le Parlement a adopté la modification de la Loi fédérale sur l'assurance-maladie (20.046). Les cantons et les communes seront soulagés d’un montant estimé à 65 millions de francs, qui sera pris en charge par l’assurance obligatoire des soins (AOS). (ats)
L’ACS salue la modification de la Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) visant un remboursement uniforme du matériel de soins dans toute la Suisse par les assureurs maladie. Ce faisant, le Parlement a apporté le changement de direction décisif que l’ACS et ses partenaires préconisaient depuis les décisions du Tribunal fédéral (2017) sur les matériaux de soins.
La loi sur la sécurité de l'information est sous toit. Le Conseil national s'est rallié au Conseil des Etats pour autoriser l'utilisation systématique du numéro AVS pour identifier des personnes (19.057). A l’avenir, les administrations communales, cantonales et fédérales devraient pouvoir utiliser systématiquement le numéro AVS dans leurs procédures. (ats)
L’ACS salue la décision du Parlement. L’utilisation systématique du numéro AVS permet un gain d’efficience pour les procédures administratives tout en facilitant le rapprochement des données entre les différents registres communaux.
Le Conseil des Etat a accepté par 26 voix contre 14 une motion du Conseil national (20.3917)
prévoyant que les crèches publiques doivent elles aussi bénéficier de
l'aide fédérale face au coronavirus. Le Conseil fédéral doit maintenant
adapter rétroactivement l’ordonnance Covid-19 concernant l’accueil
extra-familial, qui a expiré à la mi-septembre, afin que les crèches
publiques soient soutenues de la même manière dans tous les cantons.
(ats)
En raison de la pandémie de la COVID 19, les structures d’accueil pour les enfants (crèches et garderies) se retrouvent dans des situations difficiles. Plusieurs villes et communes ont réagi face à cette situation d’urgence et ont soutenu financièrement les crèches et autres structures d’importance systémique. L’ACS salue la décision du Parlament de soutenir aussi les crèches publiques.
Par 29 voix contre 14, le Conseil des Etats n'a pas souhaité obliger les cantons à encourager l’accès à une formation en soins infirmier dans le cadre du contre-projet indirect à l'initiative «pour des soins infirmiers» (19.401). La participation des cantons doit être volontaire, a relevé le ministre de la santé Alain Berset. Par 23 voix contre 18, les sénateurs ont décidé que seuls les soignants et établissements médico-sociaux ayant conclu un contrat avec les assureurs puissent facturer certains soins sans prescription. L’objet retourne au Conseil national. (ats)
L’ACS soutient le contre-projet à l’initiative populaire. Les intérêts des initiants sont légitimes. Cependant, il n’est pas judicieux de faire ancrer la thématique des soins au niveau de la Constitution et, par cela, donner à la profession du personnel soignant une position particulière.
Le Conseil national a approuvé par 122 voix contre 57 un projet du
Conseil des Etats visant à réduire les risques des pesticides et à mieux
protéger les nappes phréatiques (19.475).
Les risques liés aux produits phytosanitaires devront être réduits de
50% d'ici 2027 par rapport à la valeur moyenne des années 2021 à 2025.
La Chambre du peuple a aussi tacitement adopté une motion des Etats
demandant le lancement d'une initiative de recherche et de sélection.
L'objet retourne avec quelques divergences au Conseil des Etats. (ats)
Assurer l’approvisionnement en eau potable sur le long terme est une préoccupation centrale pour les communes. L’évolution des valeurs limites ainsi que le renforcement des possibilités de contrôles de l’eau potable entraineront inévitablement des investissements pour l’assainissements des infrastructures d’acheminement de l’eau potable importants à la charge des communes. L’ACS rejette les deux initiatives populaires. Elle soutient l’initiative parlementaire «Réduire le risque de l’utilisation de pesticides» de la Commission CER-E, mais regrette que la question du financement des mesures soit absente de ce projet. De ce fait, l’ACS demande que soit mise en place un fonds d’assainissement mixte qui permettrait de tenir compte de la responsabilité partagée de la Confédération. L’ACS demande également que les mesures de protection préventives, tel que la délimitation des aires d’alimentations, soient accompagné d’un financement approprié.
Le Conseil national s'est ralliée aux propositions du Conseil des Etats sur deux des cinq mesures du premier paquet visant à freiner la hausse des coûts de la santé (19.046). Les deux Chambres ne sont en revanche pas d'accord quant aux forfaits dans l'ambulatoire. Le National tient par 134 voix contre 51 à fixer des limites légales dans l'élaboration et l'application de forfaits liés aux traitements ambulatoires. L'objet retourne au Conseil des Etats. (ats)
L’ACS soutient sur le principe les mesures visant la maîtrise des coûts de la santé. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité des prestation de soins comme inscrit dans la Constitution. Actuellement, les fournisseurs de prestations des soins de base garantissent des soins médicaux de proximité pour l’ensemble de la population. Ensemble avec les communes, les fournisseurs de prestations contribuent activement à la maîtrise de la hausse des coûts de la santé. L’ACS s’engage pour que l’article permettant des projets pilotes inclut également des projets pilotes dans le domaine des soins intégrés.
Le Conseil national a accepté par 138 voix contre 52 un crédit-cadre de 1,7 milliard de francs pour le cautionnement de la construction de logements d'utilité publique pour la période 2021–2027 (20.074), proposé par le Conseil fédéral. Ce mécanisme de cautionnement est utile et important. Depuis sa mise en place en 2003, il n'a jamais dû être engagé et donc ne coûte rien, a expliqué Samuel Bendahan (PS/VD) au nom de la commission. L'objet retourne au Conseil des Etats. (ats)
L’ACS soutient le renouvellement du crédit-cadre. Une bonne offre de logements à des prix raisonnables et répondant aux besoins est essentiel pour les communes et les villes. Le soutien de la Confédération est très important à cet égard: la garantie de solidarité de la Confédération pour les obligations émises par le centre d'émission pour les promoteurs immobiliers sans but lucratif est un instrument ciblé qui complète judicieusement le «Fonds de Roulement», qui est financé par la Confédération. Le nouveau crédit-cadre est nécessaire. Dans une lettre, l’ACS a demandé à la CER-CN d'accepter la proposition du Conseil fédéral.
Le Conseil national a accepté lui aussi une motion du Conseil des Etats (20.3008) visant à améliorer les procédures concernant les subventions destinées aux programmes d'agglomérations. Dans le cadre des programmes d'agglomération, des fonds sont versés aux villes et aux agglomérations pour cofinancer les infrastructures de transport. Les projets des communes qui ne sont pas explicitement couverts par le périmètre de l'agglomération dans l’Ordonnance concernant l’utilisation de l’impôt sur les huiles minérales ne profitent pas du financement. La motion veut changer cela et permettre une plus grande flexibilité de planification en termes d'éligibilité au financement. Les cantons, en particulier ceux des régions de montagne, devraient pouvoir exercer leur influence plus facilement sur le périmètre des agglomérations, sans que cela entraîne une charge administrative disproportionnée. (ats)
’ACS soutient les modifications proposées, car elles permettent une meilleure prise en compte des réalités locales territoriales. Plus de communes ont droit aux contributions.
Le Conseil fédéral a soumis au Parlement différentes modifications de la Loi sur les étrangers et l’intégration (LEI). Il s’agit de l’interdiction pour les personnes admises à titre provisoire de se rendre dans leur pays d’origine (comme pour les réfugiés reconnus) et d’une réglementation des voyages dans d’autres pays. Il entend aussi faciliter l'accès des personnes admises à titre provisoire au marché du travail afin qu'elles puissent rapidement subvenir à leurs besoins. Lors de la session d’hiver, le Conseil national a refusé par 117 voix contre 72 d'entrer en matière sur cette modification du statut des personnes bénéficiant d'une admission provisoire (20.063). La gauche et l'UDC se sont opposées, pour des raisons opposées, au projet du Conseil fédéral. Celui-ci visait à durcir les règles pour les voyages et les assouplir pour les déménagements. L’objet retourne au Conseil des Etats. Si ce dernier n'est pas non plus d'accord avec le projet de loi, la proposition est rejetée. Si la petite chambre est d'accord et approuve les modifications amendements, c'est à nouveau le tour du Conseil national. (ats)
L’ACS soutient toutes les modifications de la LEI proposées par le Conseil fédéral. Elle soutient l’égalité de traitement entre les personnes admises à titre provisoire et les réfugiés reconnus lorsqu’il se rendent dans leur pays d’origine. Si une procédure d’expulsion dans leur pays d'origine ou dans leur pays de résidence n’est pas possible en raison de situations dangereuses telles qu’une situation de guerre, il est justifié que des réfugiés admis à titre provisoire ne soient pas autorisés à se rendre dans leur pays d'origine ou dans leur pays de résidence et soient sanctionnés en cas de voyage non autorisé. L’ACS se réjouit des modifications visant à faciliter l’accès au marché du travail. La suppression des obstacles administratifs lors d’un changement de canton pour les personnes admises provisoirement améliorera les conditions cadres et permettra une intégration et une indépendance financière qui conduira à une réduction de leur dépendance à l’aide sociale.
Les chambres fédérales ont terminé la session d’automne le 25 septembre 2020. Vingt-deux projets ont été adoptés, dont la Loi fédérale sur le CO2 et la Loi fédérale COVID-19 avec laquelle les ordonnances prises par le gouvernement pour surmonter la crise de coronavirus ne deviennent pas caduques six mois après leur entrée en vigueur. Un référendum est prévu sur ces deux projets de loi. Voici les décisions parlementaires sur l’ensemble des objets pertinents pour les communes accompagnées des positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Depuis le 13 mars, le Conseil fédéral a édicté plusieurs ordonnances visant à surmonter la crise du coronavirus. Le projet de Loi (20.058) est nécessaire pour que ces dispositions ne deviennent pas caduques six mois après leur entrée en vigueur. Lors des votes finaux, les deux chambres fédérales ont clairement adopté ce dernier. La Loi COVID-19 est entrée en vigueur le 26 septembre et sera en vigueur jusqu'à fin 2021. Le soutien financier accordé par la Confédération au secteur de la culture s'élève à 100 millions de francs.
L’ACS soutient ce projet et se réjouit de l’inclusion des cantons et des parties prenantes touchées à travers l’article 1 alinéa 3. Une gestion adéquate de la crise est dépendante d’une approche coordonnée avec les cantons et au sein des cantons avec les communes. En outre, l’ACS salue le soutien prolongé de la Confédération accordé au secteur de la culture au-delà de 2020 ce qui diminuera la charge des communes.
La crise de la Covid-19 ayant touché de plein fouet les transports publics, les deux conseils avaient chargé le Conseil fédéral en mai de présenter rapidement un projet (20.055) visant à soutenir ce secteur. Lors des votes finaux le 25 septembre le Conseil national et le Conseil des Etats ont adopté à l’unanimité la Loi urgente sur le soutien des transports publics durant la crise de la Covid-19. Une enveloppe de 900 millions est prévue. Le trafic local en profitera également. La Loi est entrée en vigueur le 26 septembre et sera en vigueur jusqu’à fin 2021.
L’ACS a pris position sur la proposition lors de la procédure de consultation en se focalisant sur le trafic régional. L’ACS se réjouit de constater que le trafic local fait également partie du soutien de la Confédération (pour l’année 2020, la Confédération verse des indemnités au trafic local à hauteur du tiers des pertes financières dues à la COVID-19).
Le Parlement a adopté lors des votes finaux la nouvelle Loi sur le CO₂ (65% voix en faveur) qui introduit plusieurs taxes et mesures pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre. Le Fonds pour le climat permettra de dégager des moyens pour financer des mesures visant à réduire les émissions de CO₂ imputables aux bâtiments (Programme Bâtiments). Il est aussi prévu de soutenir les cantons et les communes pour la mise en œuvre de projets de réduction des émissions (protection du climat) et d’adaption au changement climatique. En outre, une valeur limite de CO₂ doit s'appliquer aux vieux bâtiments à partir de 2023, lorsque le système de chauffage devra être remplacé. Les cantons qui ont déjà mis en œuvre leurs révisions de la Loi sur l'énergie lors de l'entrée en vigueur de la loi sur le CO₂ peuvent reporter les nouvelles valeurs limites jusqu'en 2026.
L’ACS salue le nouveau fonds climatique et la possibilité pour les communes de recevoir un soutien financier pour leurs projets climatiques. Dans le cadre d’une enquête l’ACS listera les principaux besoins et attentes des communes vis-à-vis du fonds climatique et les présentera à la Confédération.
Il est nécessaire d’avoir davantage de personnel infirmier qualifié. La nécessité d’agir est largement incontestée au Parlement. Les Conseils ne s'accordent pas sur les conditions de facturation indépendante pour les infirmiers. Le Conseil des États souhaite que seuls les professionnels des soins infirmiers, les organisations Spitex et les homes puissent facturer les soins de manière indépendante pour autant qu’ils aient conclu un accord préalable avec les assureurs maladie. Le Conseil national rejette cette idée. Les Conseils sont également en désaccord sur la responsabilité cantonale des contributions à la formation. Le Conseil national veut obliger les cantons à contribuer au coût de la vie des futures infirmières et estime que cela représentera 469 millions de francs. Cependant, le Conseil des Etats veut rendre cette contribution des cantons volontaire et propose 369 millions de francs. Le projet de Loi (19.401) sera renvoyé au Conseil des États.
L’ACS soutient le contre-projet à l’initiative populaire. Les intérêts des initiant sont légitimes. Cependant, il n’est pas judicieux de faire ancrer la thématique des soins au niveau de la Constitution et, par cela, donner à la profession du personnel soignant une position particulière.
Le Conseil fédéral veut baisser les coûts de la santé. Il s’agit de la première partie d’un paquet de mesures visant à économiser plusieurs millions de francs par an. Un système d’expérimentation devrait permettre de tester de nouveaux modèles plus économes et de meilleure qualité. Après le Conseil national, le Conseil des Etats a adopté lui aussi le premier volet de mesures (19.046). Il reste encore de nombreuses différences. Contre l'avis du Conseil fédéral, les sénateurs ont renoncé, par 23 voix contre 19, à définir les domaines d'application des projets pilotes.
Le système de santé suisse fait face à une hausse croissante des coûts. Cette évolution fait peser une charge croissante tant sur les assurés qui font face à une augmentation de leurs primes d’assurance maladie que sur les finances publiques. L’ACS soutient sur le principe ces propositions de mesures. L’élément central réside en la reconnaissance de l’importance des prestations de base et de ce fait la garantie que ces dernières ne seront pas mises en péril. Actuellement, les pharmacies, les généralistes et les fournisseurs de prestations garantissent des soins médicaux de proximité pour l’ensemble de la population. Grâce à leurs initiatives visant à renforcer les soins intégrés, les communes, les villes ainsi que les prestataires contribuent activement à la maîtrise de la hausse des coûts de la santé.
Le Conseil fédéral n'est pas tenu de présenter un rapport concernant l’état de la pollution au chlorothalonil en Suisse, qui est interdit depuis le 1er janvier 2020. Le Conseil des Etats a rejeté un postulat d'Adèle Thorens Goumaz (Verts/VD). Madame Thorens Goumaz avait demandé un rapport de situation et voulait savoir, entre autres, combien de temps prendrait l'assainissement et quelles solutions le gouvernement fédéral, en tant que pollueur, proposait en termes de financement. Le Conseil fédéral estime que les questions soulevées ont déjà reçu une réponse ou sont en cours de traitement. Le ministre de la santé Alain Berset a déclaré au Conseil que la Confédération n'avait pas l'intention de contribuer aux coûts d’assainissement. D'autre part, le Conseil des Etats veut obliger les cantons à identifier, d'ici 2035, les aires d’alimentation pour les captages d'eaux souterraines où il existe un risque de contamination. Dans ce sens, il a adopté une motion de Roberto Zanetti (SP/SO). La motion (20.3625) demande à la Confédération de prendre en charge 40 % des coûts financiers encourus par les cantons en raison de cette obligation. La motion et le projet de loi seront soumis au Conseil national.
Assurer l’approvisionnement en eau potable sur le long terme est une préoccupation centrale pour les communes. L’évolution des valeurs limites ainsi que le renforcement des possibilités de contrôles de l’eau potable entraineront inévitablement des investissements pour l’assainissements des infrastructures d’acheminement de l’eau potable importants à la charge des communes. De ce fait, l’ACS demande que soit mise en place un fonds d’assainissement mixte qui permettrait de tenir compte de la responsabilité partagée de la Confédération.
A l’avenir, le matériel de soins sera remboursé de manière uniforme dans toute la Suisse. Les assureurs devront le prendre en charge indépendamment du fait qu’il soit utilisé par un professionnel de soins ou par une autre personne. Le Conseil fédéral a adopté le message correspondant lors de sa séance du 27 mai 2020. La réglementation demandée au Parlement en 2019 et décidée par le Conseil fédéral devra être inscrite dans la Loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal). Les cantons et les communes seront soulagés d’un montant estimé à 65 millions de francs, qui sera pris en charge par l’assurance obligatoire des soins (AOS). Le Parlement a adopté le projet de loi à l’unanimité lors des votes finales le 25 septembre.
L’ACS salue le projet de loi visant un remboursement uniforme du matériel de soins dans toute la Suisse par les assureurs. Ce faisant, le Parlement a apporté le changement de direction décisif que l’ACS et ses partenaires préconisaient depuis les décisions du Tribunal fédéral (2017) sur les matériaux de soins. Avec la nouvelle réglementation, les assureurs doivent payer pour le matériel de soins tel que les seringues et les pansements, quels que soient les utilisateurs et les lieux. Cela permettra de réduire la charge financière des communes.
Les Commissions de
l’éducation des deux Conseils avaient déposé deux motions de teneur
identique (20.3912 et 20.3917) chargeant le Conseil fédéral d’adapter
l’ordonnance pour que les institutions publiques ne soient pas exclues
des aides publiques pour faire face à la pandémie. Le Conseil des Etats a
rejeté le 9 septembre la motion de sa Commission. Le but était d’éviter
la faillite des structures et la perte des places d’accueil, a avancé
le conseiller fédéral Alain Berset. Ce dernier a rappelé que les
institutions publiques ne sont généralement pas menacées dans leur
survie.
En raison de la pandémie de la COVID 19, les structures d’accueil pour les enfants (crèches et garderies) se retrouvent dans des situations difficiles. Plusieurs villes et communes ont réagi face à cette situation d’urgence et ont soutenu financièrement les crèches et autres structures d’importance systémique. L’ACS a salué les aides financières du Parlement, en mai, pour soutenir les crèches et autres institutions proposant un accueil extrafamilial. Toutefois, elle regrette que ces indemnités ne profitent pas aussi aux institutions publiques.
Le 14 septembre, le Conseil des Etats a recommandé de rejeter l’initiative populaire "pour une Suisse sans pesticides de synthèse" et celle "pour une eau potable propre et une alimentation saine". Ces deux textes vont trop loin à ses yeux. Il a approuvé le projet parlementaire de la Commission CER-E (19.475) pour réduire les risques et mieux protéger les nappes phréatiques. Les risques liés aux produits phytosanitaires devront être réduits de 50% d'ici 2027 par rapport à la valeur moyenne des années 2021 à 2025. Les pertes d’azote et de phosphore devront également diminuer. Dans le domaine de l'afflux des réservoirs d'eau potable, le Conseil des États veut autoriser uniquement les produits phytosanitaires dont l'utilisation ne laisse pas de traces de concentrations excessives de substances actives et de produits de dégradation. Dans les points de captage d’eau potable le Conseil des Etats ne va autoriser que l’utilisation de produits phytosanitaires ne laissant pas de traces de concentrations trop importantes de substances actives.
Assurer l’approvisionnement en eau potable sur le long terme est une préoccupation centrale pour les communes. L’évolution des valeurs limites ainsi que le renforcement des possibilités de contrôles de l’eau potable entraineront inévitablement des investissements pour l’assainissements des infrastructures d’acheminement de l’eau potable importants à la charge des communes. L’ACS rejette les deux initiatives populaires. Elle soutient l’initiative parlementaire «Réduire le risque de l’utilisation de pesticides» de la Commission CER-E, mais regrette que la question du financement des mesures soit absente de ce projet. De ce fait, l’ACS demande que soit mise en place un fonds d’assainissement mixte qui permettrait de tenir compte de la responsabilité partagée de la Confédération.
Alors que la session extraordinaire a été consacrée exclusivement à la gestion de la pandémie de Corona, le Parlement s’est penché à nouveau sur d'autres sujets lors de la session d'été (du 2 au 19 juin 2020). Les Chambres fédérales ont approuvé entre autres les projets sur les prestations transitoires pour les chômeurs âgés et sur le nouveau régime d’admission des médecins. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de tous les points pertinents pour les communes et les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Le Conseil national et le Conseil des Etats se sont mis d’accord sur la nouvelle loi fédérale sur les prestations transitoires pour les chômeurs âgés (19.051). Il s’agit d’un compromis. Les chômeurs âgés qui ne retrouvent pas de travail toucheront une rente-pont. Cette prestation transitoire ne sera toutefois accordée qu'aux personnes qui seront arrivées en fin de droit au plus tôt après leur 60e anniversaire. Et elle sera plafonnée. Seule l'UDC s'est opposée à l'ensemble du projet. Les prestations complémentaires déjà établies servent de modèle. Le Parlement prévoit des prestations transitoires pour les chômeurs âgés moins élevées que le Conseil fédéral (au lieu de 230 millions, 150 millions).
L’ACS soutient le projet de loi en principe. La solution proposée permettra de réaliser des économies à moyen et long terme sur les prestations complémentaires et l'aide sociale. Les personnes âgées ne devraient pas être précarisées en cas de perte d'emploi ni avoir à recourir à l'aide sociale jusqu'à leur retraite. Les communes ne bénéficieront probablement que si l’intégration dans le marché du travail réussie. Si le nouveau projet de loi peut effectivement y parvenir reste incertaine. C'est également un grand défi de rétablir l'équilibre financier des assurances sociales après la crise de Corona. Dans ce contexte, l’ACS s'est prononcé en faveur d'une solution modérée au sens du Conseil des États, qui a prévalu lors de la session d'été.
Le Conseil des Etats a adopté le 3 juin la motion (20.3008) de sa Commission des transports CTT-CE. Dans le cadre des programmes d'agglomération, des fonds sont versés aux villes et aux agglomérations pour cofinancer les infrastructures de transport. Les projets des communes qui ne sont pas explicitement couverts par le périmètre de l'agglomération dans l’Ordonnance concernant l’utilisation de l’impôt sur les huiles minérales ne profitent pas du financement. La motion veut changer cela et permettre une plus grande flexibilité de planification en termes d'éligibilité au financement. Par la présente motion, le Conseil fédéral est chargé de modifier en conséquence l’Ordonnance concernant l’utilisation de l’impôt sur les huiles minérales et l’ordonnance concernant le programme en faveur du trafic d’agglomération.
L’ACS soutient les modifications proposées, car elles permettent une meilleure prise en compte des réalités locales territoriales. Plus de communes ont droit aux contributions.
Les conseils s'accordent sur un nouveau régime d'admission des médecins (18.047). Les cantons ont désormais la possibilité de suspendre l'admission de médecins en cas d'offre excédentaire dans un domaine spécialisé. Les assureurs n'auront finalement pas un droit de recours contre les décisions des cantons concernant la fixation et le calcul des nombres maximaux de médecins admis. Les caisses maladie pourront en revanche demander le retrait de l'admission d'un praticien si le critère économique et la qualité des prestations ne sont pas remplis. Les sénateurs ont également précisé les compétences linguistiques des médecins admis à pratiquer. Ils ont refusé de lier le projet de loi sur l’Admission des fournisseurs de prestations à celui sur le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires.
L’ACS soutient le projet de loi et se réjouit particulièrement du fait qu’il ne soit pas lié à celui du financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires EFAS.
Le Conseil national a fixé le 9 et 10 juin des objectifs climatiques ambitieux. Les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de moitié d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Au moins 75% de la réduction devrait être effectuée en Suisse. A la faveur d'un Parlement devenu plus vert depuis les élections fédérales de 2019 et malgré le coronavirus, le Conseil national soutient dans les grandes lignes le projet (17.071) des sénateurs. Le Conseil national a également serré la vis concernant les bâtiments qui continuent d'utiliser des installations de chauffage au mazout. Il veut cependant introduire un délai transitoire de trois ans pour les cantons qui prennent déjà des mesures.
L'ACS suit particulièrement les propositions de réforme dans le secteur des bâtiments et se réjouit que le Conseil national, en collaboration avec les cantons, a élaboré une solution qui tient compte des mesures cantonales en cours ou prévues pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. La création d'un fonds climatique prenant en compte les régions périphériques et de montagne dans le calcul de répartition est également un élément important pour les communes.
Les administrations communales, cantonales et fédérales devraient pouvoir utiliser systématiquement le numéro AVS dans leurs procédures pour identifier les personnes de manière plus rapide et rendre les procédures administratives plus efficaces. Le Conseil des Etats a approuvé le projet de loi (19.057) le 10 juin.
L’ACS soutient le projet qui permet des procédures administratives plus efficaces et facilite l’échange des données entre les différents registres des communes.
Les infirmiers doivent bénéficier de compétences supplémentaires et les futurs étudiants d'un coup de pouce financier de la part de la Confédération. Le Conseil des Etats a adopté le 10 juin le contre-projet indirect à l'initiative sur les soins infirmiers (19.401). Le Conseil national l’a déjà approuvé lors de la session d’hiver.
L’ACS soutient le contre-projet à l’initiative populaire. Les intérêts des initiants sont légitimes. Cependant, il n’est pas judicieux de faire ancrer la thématique des soins au niveau de la Constitution et, par cela, donner à la profession du personnel de soin une position particulière.
Le Parlement rejette l'initiative anti-burqa (19.023). Interdire la burqa dans
l'espace public va trop loin. A l'instar du Conseil des Etats, le
Conseil national a recommandé le 17 juin le rejet de l'initiative de la
droite dure. Les Chambres fédérales lui préfèrent un contre-projet
indirect. Le Parlement veut laisser la compétence de l'interdiction du
voile aux cantons, mais avec le contre-projet indirect à l'initiative
«burqa», il veut introduire au niveau législatif l'obligation de montrer
son visage pour s’identifier.
L’ACS se réjouit du contre-projet indirect et plus particulièrement du point important pour les communes, à savoir, l’inclusion de l’obligation de révéler le visage en cas de besoin d’identification.
La session de printemps (2 à 20 mars 2020) a été marquée par le processus d’élimination des divergences pour le projet «Admission des fournisseurs de prestations» (LAMal) et la loi fédérale sur les «Prestations transitoires pour les chômeurs âgés». Le 10 mars, le Conseil des États a discuté de la motion 18.3765 sur l'«échange moderne de données par voie électronique entre les communes et les caisses maladie» et de la loi fédérale AVS «Utilisation systématique du numéro AVS par les autorités». La révision de la loi sur le CO₂ a été également un sujet de discussion au Conseil national lors de la dernière semaine de session. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de tous les points pertinents pour les communes et les positions de l’Association des Communes Suisses (ACS).
Dans le cadre de la procédure d'élimination des divergences relative au projet «LAMal. Admission des fournisseurs de prestation» (18.047), la commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil national (CSSS-N) propose à son conseil de se rallier aux décisions du Conseil des États et de ne pas associer ce projet avec les travaux concernant le financement moniste des prestations de soins (09.528/Projet EFAS), contre la volonté des cantons. De plus, les cantons doivent pouvoir décider eux-mêmes de ne plus délivrer de nouvelles admissions si les coûts augmentent de manière supérieure à la moyenne. Le projet de loi sera discuté au Conseil national le 4 mars 2020 et au Conseil des États le 10 mars.
L’ACS se félicite que le projet de loi de la LAMal ne soit pas lié à celui du financement uniforme des traitements ambulatoires et stationnaires EFAS. L’ACS offre son soutien pour un changement du système vers un financement uniforme, mais seulement si les soins sont intégrés dans ces travaux de manière contraignante. L’ACS est favorable à une entrée en vigueur échelonnée des deux projets. Le fait que le financement uniforme soit faisable et judicieuse a été démontré, entre autres, par l'étude de la Conférence suisse des directeurs de la santé (CDS) en mai 2019. En outre, la Confédération, les cantons, les communes, les villes, les fournisseurs de prestations et les assureurs maladie travaillent ensemble pour s'attaquer aux autres éléments de la transparence des coûts afin de permettre l'inclusion des soins dans le financement uniforme.
À l'avenir, les chômeurs en fin de droit devraient pouvoir bénéficier des prestations transitoires (Loi fédérale sur les prestations transitoires pour les chômeurs âgés, LPtra). Le Conseil des États avait adopté le projet de loi en décembre 2019, mais il y a apporté des modifications importantes: Il ne veut accorder des prestations transitoires aux chômeurs âgés que jusqu'à la retraite anticipée, c'est-à-dire jusqu'à l'âge de 58 ans, et prévoit un plafond inférieur à celui du Conseil fédéral. La Commission du Conseil national pour la sécurité sociale et la santé publique (CSSS-N) a adopté le projet de loi le 20 février. Avec la mise en place de prestations transitoires pour les chômeurs âgés (19.051), qui est subsidiaire aux mesures d'insertion professionnelle de la Confédération, la Commission vise à empêcher les chômeurs âgés de glisser dans la pauvreté et à éviter, dans la mesure du possible, les fausses incitations sur le marché du travail. Après être entrée en matière, à sa dernière séance, sur le projet de loi, elle a adapté des éléments essentiels de ce dernier lors de la discussion par article. Le projet de loi sera à l'ordre du jour du Conseil national les 4 et 11 mars et du Conseil des États les 10 et 12 mars.
L’ACS soutient la proposition du Conseil des États. L'ACS se réjouit que le Conseil fédéral ne prévoie pas de rente mais un système de prestations de transition. Cela permettra de réaliser des économies à moyen et long terme sur les prestations complémentaires (PC) et l'aide sociale.
Le Parlement veut laisser la compétence de l'interdiction du voile aux cantons, mais avec le contre-projet indirect à l'initiative «burqa», il veut introduire au niveau législatif l'obligation de montrer son visage pour s’identifier (19.023).
L’ACS se réjouit du contre-projet indirect et plus particulièrement du point important pour les communes, à savoir, de l’inclusion de l’obligation de révéler le visage en cas de besoin d’identification.
La motion 18.3765 de Heinz Brand prévoit la création d'une base juridique pour l'échange électronique de données entre les services du contrôle des habitants et les assureurs maladie. Le Conseil fédéral est favorable à l'idée de simplifier le travail des cantons et des communes dans leurs tâches de contrôle du respect de l'obligation de s'assurer et propose d’accepter la motion.
L’ACS soutient la motion. Dans la plupart des communes, ce sont les services du contrôle des habitants qui sont chargés de surveiller l'assurance maladie obligatoire en vertu de l'article 6 de la LAMal. L'Association suisse des services des habitants (ASSH) fait campagne depuis des années pour que les communes disposent de possibilités de recherche en ligne actualisées. L’ACS soutient la position de l’ASSH selon laquelle la motion ouvre la voie à cet outil.
Le Conseil fédéral veut rendre les procédures administratives plus efficientes en étendant de manière contrôlée l’utilisation du numéro AVS. À cette fin, il a adopté une modification de la LAVS qu’il soumet au Parlement (19.057). Les nouvelles dispositions habiliteront les autorités à utiliser le numéro AVS.
L’ACS soutient le projet.
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